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MA SORTIE DU PLACARD

 

Un billet d'humeur d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 

out_of_the_closet1.jpg(c) D. R.


Cher lecteur, j’ignore ton niveau de connaissance en matière d’identité homosexuelle. C’est la raison pour laquelle cet article va débuter par un petit rappel qui te permettra, je l’espère, d’apprécier à sa juste valeur, mon humour dévastateur.

Les Américains, avant les Français, ont trouvé une expression très imagée pour définir le fait qu’un homosexuel se cache et dissimule ses préférences sexuelles. Se taire et s’enfermer dans le silence, voire le mensonge, reviendrait à être « trapped in a closet », que l’on peut traduire littéralement par « être enfermé dans le placard ». On est prisonnier, on étouffe, il fait noir. Se libérer et révéler son homosexualité revient alors à « coming-out of the closet » soit, en bon français parce que nous ne comprenons que cette langue, à « sortir du placard ». Bien évidemment, vous pouvez être totalement hors du placard auprès de votre famille et de vos amis et être totalement au fond de ce placard, sans lumière et enfermé à double tour parce que vous avez perdu la clé, au travail et à la salle de gym. Il y a différents degrés. Mais ça, c’est le sujet d’un prochain cours… pardon, billet.

J’ai fait mon coming-out il y a plusieurs années à ma famille. Que dis-je, il y a plus de six ans déjà, c’est énorme dans la vie d’un lapin, d’un chat et d’un chien (ne cherchez pas la raison de cette comparaison. Je suis une humaine totalement égoïste qui pense que les animaux ne sont que des animaux qui doivent rester à leur place d’animaux et qui ne sont pas des enfants ou des substituts à l’amour maternel. Mais j’ai découvert que les lesbiennes adoraient les animaux. Alors je fais croire que moi aussi je les aime. C’est pour « pécho » les filles…)

Je disais donc, je suis hors du placard depuis quelques temps. Pas avec tout le monde. Pas tout le temps. Mais la majeure partie de ma vie, je suis « out » (ceci est un nouveau mot anglais. Ah ces Américains qui s’attribuent le monopole des termes concernant l’homosexualité c’est pas croyable ! « Out » signifie ne pas cacher ses préférences sexuelles ou son identité de genre).

Après cette courte introduction, je vais te raconter, cher lecteur, ma dernière super blague qui me fait encore rire. Le problème est qu’elle ne fait rire que moi. Et ça, c’est dur, très dur.

Je suis propriétaire d’un taudis qui sera, un jour, un superbe appartement. En attendant, c’est un appartement en travaux dans lequel je vis. Deux pièces sont terminées sur le total, le bureau et, depuis peu, la chambre (non maman, je n’ai toujours pas acheté de lit. J’ai pas encore pécho de fille de toute façon, c’est pas urgent urgent à la seconde. Mais j’en achèterai un bientôt, un jour, je te le promets…). Deux pièces sont donc propres et vivables sur l’ensemble de mon immense propriété !

Ne pouvant effectuer les travaux seule, je suis secondée dans ma tâche par un chef de chantier, architecte, électricien, peintre, carreleur, plâtrier, menuisier et plombier très efficace. Un homme très fort et compétent, j’ai nommé : mon papa ! Mon super papa ! Papa Bernard ! J’ai deux frères aussi, mais ça les fatigue trop de m’aider. Ils préfèrent jouer à la console. Rien que redimensionner mon site Internet, c'est-à-dire avoir travaillé 10 minutes sur mon fichier CSS les a déjà épuisés le week-end dernier. Comment oses-tu penser, lecteur, qu’ils vont nous aider ? Ce n’est pas leur appartement d’abord. Maman, elle, est en charge de la pièce dans laquelle moins je mets les pieds, mieux je me porte : la cuisine. Elle a carte blanche dans cette pièce. Du coup, elle ne vient plus parce qu’elle déprime de voir à quoi elle ressemble.

Donc avec mon papa, tous les deux, on fait les travaux. Dernièrement, on s’est occupé du placard de l’entrée (je sens que tu es en train de faire un rapprochement avec mon introduction, ami lecteur, c’est bien, très bien, tu tiens le bon bout). Mon placard de l’entrée, pour vous expliquer, c’est un placard mural, dans le hall, à votre droite quand vous entrez dans l’appartement.

Au départ, c’était un truc horrible et moche. Le précédent propriétaire avait laissé des rangements mal agencés, casés et sales. J’ai tout cassé ! J’adore tout casser. C’est mon moment préféré. J’ai donc tout cassé et papa m’a aidée sur la fin parce qu’il me manquait un tout petit peu de force. J’ai tout nettoyé. On a rebouché les trous dans le plâtre. On a tout lissé. On a repeint le petit bout de plafond en blanc et c’était beau. Ensuite papa est parti et j’ai continué seule. J’ai tapissé avec les restes de papier peint de la chambre. Bon, je me suis un peu ratée dans la taille des lais (c’était en deux couleurs, violet en bas, orange en haut, comme dans ma chambre. Mais j’ai mal calculé et il me manque 1 centimètre sur toute la longueur entre les deux lais. Tu oses rire, saleté de lecteur. Tu as déjà tapissé un placard avec des restes de papier peint de deux couleurs et de la colle de merde offerte par un mec qui t’as draguée alors que tu avais une tête de déterrée qui aurait dû lui faire comprendre que non, il ne t’intéressait vraiment pas et que tu lui souriais pour ne pas lui parler en priant pour qu’il se taise. Non, tu n’as jamais fait quelque chose comme ça. Alors tu n’as pas le droit de rire ou de dire quoi que ce soit).

Donc j’ai tapissé mon placard. Ensuite j’ai collé une frise entre les deux raccords de lais pour cacher le centimètre manquant. Évidemment, je n’avais plus de frise. Ben non, c’était pile poil la bonne taille pour la chambre. Heureusement, il me restait l’ancienne du précédent appartement (je ne l’avais pas acheté l’autre appartement, hein. Je ne suis pas Crésus. J’avais juste refait le papier peint pour m’entraîner). Et coup de chance, dans le précédent appartement, les couleurs c’était orange et rouge. Et la frise, elle avait du orange et du rouge. Et là, c’était parfait pour mon placard.

J’ai donc mis la frise en parlant à mon petit placard. Ce n’est pas parce que je trouve stupide de parler aux animaux comme à des enfants que je n’ai pas le droit de parler à mon placard. Je lui ai bien expliqué que bon, je venais de passer mon week-end à le rendre beau mais qu’il fallait qu’il sache quand même qu’il n’était qu’un placard. Voilà quoi. C’est la vérité. Je suis perfectionniste mais quand même. Il faut aussi savoir être réaliste et remettre les placards à leur place.

La dernière fois que mon père est venu, nous sommes allés dans mon magasin préféré, Castorama. Isabelle à Castorama, c’est maman Nini dans un magasin de sacs à main. C’est le bonheur total. Mais là, je suis restée focalisée. On avait une mission. Récupérer les portes que j’avais commandées. De superbes portes coulissantes miroir en aluminium, gris métallisé, à poser soi-même. Hop, on a tout chargé dans la voiture et nous sommes rentrés à l’appartement.

Je vous passe les détails pour rentrer les portes de 2m40 dans la voiture de mon père, ça a été assez long et laborieux. Mais nous sommes arrivés sains et saufs chez moi. On a tout déballé, on a lu la notice et on s’est lancés.

Ok, je l’avoue, papa a tout fait. Moi, pendant ce temps, je peignais les rayonnages du placard. En argenté, pour s’accorder avec le contour du placard (peint en argenté aussi) et avec mes supers portes coulissantes miroir. Donc papa a tout lu, a tout posé et il m’a appelée pour installer les portes dans leur châssis. Je suis arrivée, telle Wonder Woman, couverte de peinture, avec mon bandana rouge dans les cheveux, mon pantalon troué aux genoux (trop sexy quoi) et je lui ai prêté main forte. On a installé les portes en deux temps trois mouvements. Je suis comme ça, super utile.

Et puis papa m’a expliqué que pour que les portes soient bien alignées avec le mur, il fallait tourner une petite vis qui inclinait plus ou moins le battant. On a commencé à faire ça mais c’était assez dur. La solution la plus simple a été de mettre l’un de nous dans le placard avec la lumière et de voir le jour pour connaître l’inclinaison de la porte. Moins on percevait de jour, plus la porte était alignée. Le placard était petit, je suis rentrée dedans pour nous permettre de réaliser ces dernières modifications.

Papa avait fait un travail génial et tout tombait de manière parfaite. J’ai clipé la sécurité anti-déraillement, à quatre pattes par terre, super mal installée, dans mon placard trop beau qui ignorait toujours qu’il n’était qu’un simple placard. Quand j’ai eu terminé et que j’ai pu en sortir, j’ai ouvert les portes en grand, je me suis relevée et j’ai fait la superbe blague suivante en écartant grands les bras : « C’est trop bien de sortir du placard ! »

Cher lecteur, j’espère que tu avais compris, grâce à mon introduction magistrale, où je voulais en venir. J’espère également que tu apprécies cette blague à sa juste valeur et qu’elle t’a fait rire. Parce que mon père, lui, n’a pas du tout compris. Rien. Le vide intersidéral aurait été plus réactif je pense. Il a dit : « Je vais faire un peu de plâtre pour faire tenir les boîtes à interrupteur. » J’ai été défaite et déçue. Comment pouvait-il ne pas comprendre ma super blague ?

Je suis allée faire le repas je crois. Ou alors je me suis remise à peindre. Mais j’étais quand même trop fière de moi. Tout le monde ne peut pas se permettre une blague de placard, mince ! Je l’ai racontée à des amies lesbiennes qui ont fait semblant de rire. Elles m’ont dit que c’était une question de référence. Mon père n’a simplement pas les mêmes que moi. Peggy, ma collègue de travail, m’a engueulée en me disant que je devrais être contente d’avoir un père qui se fout totalement de mon orientation sexuelle à une époque où des gens ont toujours peur de faire leur coming-out. Mouais.

Papa est reparti à l’issue de ces deux jours de travail dans mon taudis et il est rentré rejoindre maman.

La semaine suivante, j’ai appelé mes parents pour prendre de leurs nouvelles. Mes parents, comme je vous l’ai déjà expliqué dans un précédent billet, ce sont Martha et Jonathan Kent. Quand je leur téléphone, ils mettent le haut-parleur et ils me parlent tous les deux. Des fois en même temps, des fois l’un après l’autre. Des fois en s’engueulant, des fois en disant le contraire de l’autre. C’est hilarant. Ça me rappelle quand Clark appelait ses parents dans Lois & Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman. Ils font pareil. J’adore. J’ai toujours l’impression d’être à la maison.

Je les ai donc au téléphone et, toujours dégoûtée que ma blague soit tombée à plat, je décide de l’expliquer à ma mère. Elle avait auparavant pris des nouvelles de mon placard, normal. Je lui explique donc qu’il est toujours aussi beau, qu’elle va l’adorer parce qu’elle aura deux miroirs de plain-pied pour s’admirer avant d’ouvrir la porte (c’était son idée d’ailleurs, à la base, les portes coulissantes miroir). Et je lui raconte ma super blague en sortant du placard. Je suis sûre qu’elle m’a imaginée, comme ce petit diable sortant de sa boîte pour surprendre. Et là, très distinctement, j’ai entendu mon père rire à l’autre bout du fil. Ça le faisait rire avec une semaine de retard.

Et là je l’ai engueulé papa ! Non mais sérieusement, une blague qu’on doit expliquer et qui fait rire avec une semaine de retard, ce n’est pas une vraie blague. Ce n’est pas drôle ! Ce n’est plus drôle ! Non mais franchement !

En plus, je le jure, c’était drôle ! Zaza, en travailleuse sexy, sortant de son placard en sautant et en écartant les bras de manière théâtrale, ça valait vraiment le coup.

La conclusion de cette histoire. Ne jamais oublier le paragraphe introductif.

 

Isabelle B. Price (Janvier 2010)

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