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Jean-Louis Garac vit à Nice et est passionné par la littérature et la poésie, l'art et le cinéma. Il aime également écrire sur des sujets divers des « billets d'humeur ». Il possède une maîtrise de lettres modernes et son sujet de mémoire a été consacré à Colette. Il tient un blog personnel d’une excellente qualité et participe au fonctionnement de plusieurs associations. Jean-Louis, qui n’est pas responsable du titre de sa chronique (c’est un mauvais jeu de mots, spécialité du chef Daniel C. Hall), entre avec classe dans la grande famille du blog Les Toiles Roses

 

03.

TROIS ÉTOILES POUR

UNE MÉLANCOLIE ARABE

D'ABDELLAH TAÏA

 

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« La mélancolie est une maladie qui consiste

à voir les choses comme elles sont. » Gérard de Nerval

 

Abdellah Taïa est un jeune homme d’origine marocaine de 37 ans, qui est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages (voir la rubrique du blog qui lui est consacrée). Il est né à Salé en 1973, ville créée par les romains et qui a été longtemps la grande concurrente de Rabat, notamment par l’attrait culturel et religieux que cette ville a su garder.

Depuis 1999, Abdellah Taïa vit cependant à Paris où il a fait des études sur la peinture avec un doctorat sur le peintre français du XVIIIème siècle : Jean Honoré Fragonard. Il a également enseigné, notamment à l’étranger. Il a choisit d’être un auteur marocain de langue française, mais un auteur témoignant de sa sensibilité gay sans renier toutefois ses origines et sa culture arabe initiale.

Il se trouve ainsi placé à un carrefour étonnant mais offrant de riches et fécondes possibilités : entre les fruits de notre culture et les chaudes couleurs de son Maroc natal.

Cet auteur manie la langue française à merveille de façon très claire, sobre, directe et touchante. Son dernier roman est un vrai coup de cœur que je voulais vous faire partager : Une mélancolie arabe, aux éditions du Seuil.

En effet, quel joli style fait de phrases courtes, avec un goût prononcé pour les mots justes, les analyses pertinentes ! L’émotion contenue est presque délivrée sous forme de poème en prose. Abdellah Taïa nous offre un roman très attachant, écrit à la première personne, où le « Je », par rayonnement, finit par devenir « nous ».

Ne cherchez pas dans ce roman des structures compliquées, des histoires à tiroirs, des parcours extérieurs qui agrémentent la fantaisie mais finissent par tuer l’essence même de la narration. Il n’y a ici, de façon très classique en fait, et très concise, que le narrateur et nous ! Le roman est ainsi d’une grande limpidité, il ne se lit pas, il se goûte et se dévore. Il est bien difficile de le laisser pour le reprendre, car il nous tient dans ses filets de mots, d’émotions et de sensualité.

Ce livre est effectivement un vrai plaisir : il nous fait découvrir un monde arabe fait de finesse, de beauté, d’élégance, d’humanisme et cette même courbe d’horizon rejoint le style dont je vous parlais plus haut.

Loin des jeux tarabiscotés des plumitifs en mal d’innovation et de tous les imposteurs qui forment la cour des miracles de la littérature d’aujourd’hui, il est bon de goûter à cette oasis littéraire et de recevoir comme une leçon de français… Nous qui sommes souvent oublieux de notre propre langue…


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L’histoire commence dans son enfance et son adolescence et chemine dans sa vie d’adulte à travers les rencontres et les impressions qui en résultent. Les moteurs de ce livre sont la tendresse et l’amour, l’interrogation face à ceux que l’on croise et qui bouleversent nos vies : celui qui ne sait pas aimer, celui qui reste un adorable rêve, comme celui qui aime en détruisant presque l’objet de son amour !

Ici il est question de don de soi. Abdellah Taïa n’aime pas à moitié : il décrit de façon instinctive l’accroche des cœurs et des corps, la dépendance de celui qui aime et qui se livre totalement.

« Aller vers sa peau, son odeur, son crâne rasé, ses cigarettes, ses yeux andalous, sa petite taille, son sourire timide et gourmand, son prénom, Javier, le dire devant lui en secret, l’appeler par ce nom, le remplir de sens, de nous deux. »

Cet acte d’amour enclenche également d’autres réactions, ne serait-ce que dans le domaine de la religion ou des positions « politiques », n’oublions pas qu’il est d’origine marocaine et a parcouru le monde arabe.

Ainsi, être gay et vouloir le vivre sans contrainte donne le goût de la liberté. Se retrouver du côté des « opprimés » conduit également à la possibilité de réfléchir sur d’autres opprimés. La distance salvatrice prise avec la société arabe donne lieu à une autre lecture du monde :

« Quant à moi, jaloux, en colère, mécréant, depuis ce jour là j’ai commencé sérieusement à douter de l’existence de Dieu. À douter de lui et des autres. »

« Tout ce qu’on m’avait dit, inculqué malgré moi, s’est tout d’un coup évaporé. Il ne restait que l’homme. Une femme. Comme moi. Pas de différence. » (sur une femme juive qui le sauve)

Ce livre est donc riche des confidences de l’auteur sur son propre parcours, comme sur le monde arabe d’où il vient. Cette mélancolie arabe, titre du roman, est le résultat d’une forme de maturité et de clairvoyance face à son propre destin. Non, le monde ne sera plus jamais le même : séparation avec l’enfance, avec sa famille, avec ceux que l’on a aimé jusque dans une expérience de « folie » et d’abandon de soi ! Mais ceci permettra aussi la rencontre avec une force créatrice extraordinaire : celle de l’écriture !

La dernière partie du livre est consacrée à une longue lettre, on pourrait presque dire une « épître », car elle dépasse son destinataire principal. Elle est d’ailleurs autant nécessaire à son auteur qu’à tous ses lecteurs, qui sont invités à participer à cette prise de conscience, à cette connaissance de l’amour, et à cet absolu à atteindre :

« (…) dire tout, révéler tout et, un jour, écrire tout. Même l’amour interdit. L’écrire avec un nouveau nom. Un nom digne. Un poème. »

 

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