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Jean-Louis Garac vit à Nice et est passionné par la littérature et la poésie, l'art et le cinéma. Il aime également écrire sur des sujets divers des « billets d'humeur ». Il possède une maîtrise de lettres modernes et son sujet de mémoire a été consacré à Colette. Il tient un blog personnel d’une excellente qualité et participe au fonctionnement de plusieurs associations. Jean-Louis, qui n’est pas responsable du titre de sa chronique (c’est un mauvais jeu de mots, spécialité du chef Daniel C. Hall), entre avec classe dans la grande famille du blog Les Toiles Roses

 

06.

FABLE MODERNE :

LA FOLLE, L'HANDICAPÉ ET LE RÊVE GAY !

 

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Dans la rubrique sans fond « peau de banane entre gays », j’ai récemment entendu, sur une plateforme téléphonique de rencontre, le message suivant : « M… handicapé recherche mec, mais pas de folle… ».

Tout d’abord, c’est un étrange procédé que de passer une annonce de rencontre en concluant sur des propos aussi négatifs… En effet, dans le domaine des annonces, se présenter, parler un peu de soi et dire ce que l’on recherche en peu de mots me semble bien suffisant; et puis il y a tant de « folles » qui s’ignorent !!! Qui nous assure que celui qui envoie ce message via le téléphone ou le net n’en est pas « une » ? « Qui veut faire l’ange fait la bête » disait Pascal, qui se traduit en langage elgébétique en « Qui veut faire le macho fait la pintade »…

 

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Dans l’imaginaire et les fantasmes gays, cet empoisonnement anti-folle dure depuis déjà trop longtemps ; sans doute au tournant des années soixante, oubliant que les folles de Stonewall ont été les premières à se battre contre les discriminations homophobes, on a développé une représentation d’un « prototype » de garçon viril, moustachu (à l’époque), plutôt musclé (les années Beefcake ayant marqué les esprits), se démarquant nettement de l’image de l’homosexuel tel qu’elle était véhiculée dans la société bien-pensante : celle d’un homme fragile, souffreteux, maniéré, peureux, cultivé, bruyant, et pas très sexy…

Tout l’imaginaire a basculé, et c’est les hétéros qui copient les gays en ce début de XXIème siècle, par la mode vestimentaire, le look et attitudes, les tatouages etc. Les gays, eux, n’en finissent plus de sur-développer un concept d’homos hyper-virils au profil caricatural ; ce qui pourrait laisser entendre que les « tapettes » aujourd’hui sont du côté des pères de famille…

 

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Dans l’exemple donné au début, ce qui est « amusant » à constater, mais il s’agit d’un rire jaune, c’est que cette homophobie interne et vindicative contre les « folles » vient aussi de groupes déjà eux-mêmes discriminés, comme les handicapés… On imagine aussi plaisamment les ravages qu’une « folle handicapée » pourrait faire en roulant sur les pieds des homos bien pensant et en gloussant à s’en décoller les faux-cils dans un dernier hoquet d’effort, en chemise de popeline rose et short cuir à pendeloques, pour se faufiler dans un défilé de parents gays et lesbiens par exemple…

L’ostracisme n’ayant jamais eu de limite, le ghetto gay ouvre un autre ghetto aux « folles », en forme d’enfer de Dante, avec la devise suivante : « Vous qui entrez laissez toute espérance… de rencontrer un garçon aussi viril que nous »…

Au fait, qu’est ce qu’une folle ? Ce terme fourre-tout a désigné pendant longtemps un garçon gay aux penchants féminins marqués, où raffinement et travestissement se mélangeaient selon les occasions. De nos jours le terme me paraît recouvrir une définition beaucoup plus « élastique », il me semble qu’on est toujours « la folle » de quelqu’un dans le milieu gay… Je m’explique, « folle » devient un mot d’injure pour désigner celui qui déplaît mais qui n’est pas forcément maniéré avec un comportement grandiloquent comme ses ancêtres les vraies « follasses » !

 

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« Folle » désigne celui qu’il faut dézinguer parce qu’il rappelle un peu trop ce qui dérange et ce qui fait peur chez les gays dont l’obsession est d’échapper à eux-mêmes dans le monde imaginaire mi-Neverland mi-commedia dell’arte des toujours beaux mecs stéréotypés, toujours virils aux gros attributs, toujours jeunes, qu’ils se sont créés au fil des années dans la culture LGBT ! Publications, photographies, vidéos, et manipulations en tout genre dans le consumérisme ambiant ont enfoncé le clou.

Les gays essayent depuis plus de 30 ans d’effacer l’image de la « folle » afin sans doute de mieux s’imposer dans la société. « Dure lutte », comme disait l’autre pour signifier que les gays sont des « hétéros » encore plus hétéros grand teint que les autres et qu’ils sont capables de se marier, d’avoir des enfants, d’adopter et de mener un projet social. Quel strabisme divergent inquiétant pour ceux qui convoitent cet Eldorado bourgeois tout en lorgnant vers les slips bien remplis, le sexe pour le sexe et les corps sans esprit.

 

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Comme la méchante reine de chez Walt Disney, le meilleur ami du gay tragique, handicapé ou non, reste son miroir confident : « Dis-moi que je suis le plus beau, le plus sexy, le mieux foutu, le plus viril, le meilleur baiseur » questionne-t-il plusieurs fois par jour pour se rassurer et il rajoute en guise de prière, l’œil humide : « Éloigne les folles de mon chemin » !

Cependant, ce gay lambda, perdu dans son rêve hypnotique, ne voit pas que son miroir finit par réagir comme le portrait de Dorian Gray : car, sur l’eau glacée où il s’épanche, chaque heure le menace, le fige dans son arrogance, et surtout la lumière n’y est plus.

 

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Le Portrait de Dorian Gray, film d'Albert Lewin d'après Oscar Wilde.

 
 

Bibliographie :

LE TALEC Jean-Yves, Folles de France. Repenser l’homosexualité masculine, préface de Michel Bozon, Paris, La Découverte, 2008.


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