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Interview de Samir Bargachi

fondateur du premier magazine homosexuel marocain, Mithly

 

par Djamel Belayachi pour Afrik.com

 

Samir Bargachi n’a pas froid aux yeux. Ce jeune marocain, âgé d’à peine 23 ans, ne se contente pas de vivre son homosexualité à visage découvert dans un pays où elle est considérée comme un crime. Il dirige depuis 6 ans déjà la première association d’homosexuels marocains, Kif-kif. Et il y a tout juste un mois, le 1er avril, il a jeté un véritable pavé dans la mare : Mithly, le premier mensuel gay du monde arabe. Certains l’exècrent franchement. D’autres restent admiratifs devant tant de courage.

 

Il est le fondateur du 1er magazine gay du monde arabe, Mithly, qui n’en finit pas de défrayer la chronique depuis sa sortie le 1er avril. Samir Bargachi, coordinateur général de Kif-Kif, une association de défense des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) marocains, créée en 2004, a lancé ce mensuel pour que les homosexuels aient eux aussi le droit de s’exprimer, exposer leur point de vue. Les milieux conservateurs marocains, hostiles à l’homosexualité, qu’ils considèrent comme une déviance, ne voient pas l’arrivée de cet ovni journalistique d’un très bon œil. L’Etat considère lui l’homosexualité comme un délit. Les gays marocains sont ainsi pris entre le marteau de l’appareil judiciaire et l’enclume du courroux islamiste. C’est pour cette raison que la rédaction de Mithly et le siège de Kif-Kif sont basés à Madrid, en Espagne. La presse indépendante et les associations ont « globalement bien accueilli » le magazine, tient toutefois à préciser Samir Bargachi. Le premier numéro a été imprimé et distribué clandestinement à Rabat. Les concepteurs du projet souhaitent concentrer leurs efforts sur la version Internet, pour des raisons de commodité. Le 1er numéro de Mithly consacre plusieurs articles au chanteur britannique Elton John, dont la participation au festival Mawazine, prévu du 21 au 29 mai à rabat, a suscité l’ire des islamistes, en raison de son homosexualité. Le chanteur devrait rencontrer les militants de Kif-Kif avant de monter sur scène. Samir Bargachi y voit une de reconnaissance implicite par les autorités du mouvement gay au Maroc. « Nous avons remporté une bataille », jubile-t-il.

 

Afrik.com : Comment avez-vous eu l’idée de créer un magazine homosexuel ?

Samir Bargachi : Il existe, depuis 5 ans, un débat autour de l’homosexualité au Maroc. Mais les médias traditionnels ont tendance à faire dans le sensationnel quand il s’agit de traiter de ce sujet. Avec Mithly, nous avons la possibilité de donner le point de vue des homosexuels, l‘opportunité de dialoguer directement avec la société.

 

Le premier numéro de votre magazine a été distribué sous le manteau au Maroc, selon plusieurs journaux. Comment cela s’est-il passé ?

Nous avons imprimé 200 exemplaires que nous avons distribués à des gens que nous connaissions déjà. Mais nous n’avons fait cela que pour laisser une empreinte dans l’histoire du militantisme gay au Maroc ‒ nous souhaitons nous concentrer sur la version Internet. Cela s’est passé dans des conditions difficiles, dans la mesure où il est existe des lois très strictes réprimant l’homosexualité (de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement ainsi qu’une amende). Mais, heureusement, nous n’avons pas rencontré de problèmes. Nous prévoyons de faire la même chose avec le prochain numéro. Nous allons distribuer 200 exemplaires à un public cible. Cette idée n’a toutefois pas d’avenir.


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Avez-vous effectué des démarches officielles pour obtenir l’autorisation de publier ?

Nous n’avons pas officiellement demandé l’autorisation de publier. Par contre, nous avons eu des contacts indirects avec les autorités, qui sont restés sans réponse. Nous en avons donc conclu que nous n’aurions pas d’autorisation. Nous n’avons pas d’existence au plan officiel au Maroc. Nous travaillons avec beaucoup d’associations, mais l’Etat refuse de reconnaitre notre existence.

 

Votre parcours en tant que militant pour la cause gay a commencé bien avant Mithly. Avec le mouvement Kif-Kif, dont vous êtes membre fondateur...

L’idée de créer Kif-Kif est née à la suite d’un incident survenu en 2004 à Titouane. La police avait arrêté 42 homosexuels lors d’une fête d’anniversaire. L’affaire avait fait scandale dans la presse. Les associations, qui avaient l’habitude d’intervenir sur des questions de droits de l’homme, s’étaient malheureusement tues. Des étudiants ont été chassés des universités, des jeunes de leurs maisons. Nous nous sommes dits, avec des amis qui militaient dans diverses associations, qu’il fallait faire en sorte que cela n’arrive jamais plus. Nous avons tenu notre congrès constitutif à Tanger deux mois après les faits, et mis en place un plan pour essayer de réintégrer ces jeunes dans la société.

 

En quoi consistent les activités de Kif-kif ?

Nous menons plus de 90% de nos activités au Maroc. Des activités culturelles, éducatives, des cours d’éducation sexuelle. Nous travaillons aussi avec des psychologues, des médecins. Parfois, les homosexuels sont mal accueillis par les médecins. Alors, nous les orientons vers des médecins qui travaillent avec nous. Notre travail consiste en outre à aider à faire émerger une culture de l’homosexualité au Grand Maghreb, où elle est inexistante. Il faut dire que nous démarrons de zéro. Tout est à faire (rire).

 

Votre magazine a suscité l’indignation d’une partie de la presse marocaine, et de certaines personnalités politiques. Y a-t-il une compagne médiatique contre Mithly ?

En fait, il y a eu deux campagnes. D’une part, beaucoup ont considéré que notre initiative était naturelle, et n’y ont vu aucun problème. Les associations et la presse indépendante ont globalement bien accueilli Mithly. Je pense, entre autres, à l’Association marocaine des droits de l’homme, à l’hebdomadaire Nichan, Tel Quel…Il y a aussi bien sûr une autre presse, conservatrice, avec des préjugés religieux, opposée à l’homosexualité, et qui ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée de ce magazine. Mais il s’agit d’une campagne ininterrompue qui dure depuis 2005. Nous y sommes habitués. C’est devenu ordinaire (rire). Je suis en outre assez mécontent de la façon dont une certaine presse occidentale a couvert la sortie du magazine. A les lire, on croirait qu’au Maroc les gens se déplacent encore à dos d’âne. On m’a parfois posé des questions choquantes. Du genre : "Est-ce que vous êtes menacés de mort ? Es-ce qu’on cherche à vous tuer ? ". Il est clair qu’il y a beaucoup de gens qui ne m’aiment pas, mais cela n’a jamais atteint le stade de la violence.


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Le Maroc est un pays à majorité musulmane. Or, Beaucoup de musulmans considèrent que leur religion est contradictoire avec le fait d’être gay. Pensez-vous que l’homosexualité soit compatible avec l’Islam ?

Nous n’avons pas de réponse à ce genre de question. Nous sommes une association moderniste et laïque. En outre, il n’y a pas que des musulmans qui stigmatisent l’homosexualité. En Espagne, il y a seulement 30 ans (sous le régime national-catholique de Franco, ndlr), ils étaient condamnés à mort. A mon avis, il n’y a pas de contradiction entre l’islam et l’homosexualité. Il y a dans notre association des lesbiennes qui portent le voile et qui vivent leur vie normalement, sans se sentir en contradiction avec la religion. Je n’ai en tout cas aucune réponse à cette question. Je ne suis pas un homme de religion.

 

Quels sujets le prochain numéro de Mithly va-t-il aborder ?

Nous allons consacrer notre une au phénomène du suicide chez les homosexuels. Nous avons réalisé une enquête sur le sujet et avons découvert que le taux de suicides est de 20% parmi les gays. Ce qui est vraiment inquiétant. Il faut que l’Etat intervienne. Nous avons aussi prévu un reportage sur une transexuelle algérienne, qui s’appelle Randa, et qui vient de sortir un livre. Sans oublier le festival de Mawazine au Maroc où sera présent le chanteur Elton John.

 

La participation du chanteur britannique Elton John, qui ne fait mystère de son homosexualité, a provoqué la colère des conservateurs récemment. L’un des responsables du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdellah Baha, a déclaré que sa venue était une forme d’« incitation » à l’homosexualité au Maroc. Où en sont les choses aujourd’hui ?

Elton John sera présent au festival, et il devrait nous recevoir avant son concert. Les autorités marocaines, trop soucieuses de leur image à l’étranger, ne peuvent pas l’en empêcher. Et c’est une forme de reconnaissance pour le mouvement gay au Maroc. Nous avons remporté une bataille (rire). Elton John devrait d’ailleurs prendre la parole pour parler du sujet avant de chanter. Il y aura des surprises !

 

Article reproduit avec l’autorisation du site Afrik.com (mai 2010).

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