LES TOILES ROSES
Fiche technique :
Avec Adam Sandler, Kevin James, Jessica Biel, Dan Aykroyd, Steve Buscemi, Candace Kita, Richard Chamberlain, Nicholas Turturro,
Jim Ford, John Boyd et Cole Morgen. Réalisation : Dennis Dugan. Scénario : Alexander Payne, Barry Fanaro et Jim Taylor. Directeur de la photographie : Dean Semler.
Compositeur : Rupert Gregson-Williams.
Durée : 110 mn. Bientôt en DVD en VO, VOST et VF.
Quand Chuck Rencontre Larry - bande annonce VF - wideo
Résumé :
Chuck Levine et son copain Larry Valentine font honneur à la confrérie des sapeurs pompiers de Brooklyn par leur bravoure et leur sens du
devoir. Rien n'arrête ces solides gaillards, liés par une amitié et une solidarité à toute épreuve. Larry, veuf, n'a qu'un but dans la vie : la protection et l'éducation de ses deux jeunes
enfants ; Chuck, cavaleur impénitent, n'a qu'une ambition : continuer à mener sa vie de célibataire endurci.
Ayant sauvé la vie de Chuck au cours d'une intervention à haut risque, Larry sait qu'il peut tout exiger de lui. Cela tombe bien, car il a un grand service à lui demander... Sachant qu'il est
interdit à un parent seul de souscrire une assurance-vie pour ses enfants, Larry aurait besoin de se marier en toute hâte. Mais un mariage blanc demande une confiance aveugle entre partenaires.
Chuck est le seul à répondre à ce critère : ne voudrait-il pas cosigner l'assurance à titre de... compagnon de Larry. Facile, assure ce dernier. Et personne n'en saura rien.
Mais lorsque le bureaucrate Clint Fitzer se mêle de vérifier le statut des deux prétendus pacsés, l'affaire éclate au grand jour et fait la "une" de tous les journaux...
L’avis de Clément
Graminiès :
Chuck et Larry sont pompiers et amis de très longue date. Chuck (interprété par un Adam Sandler cabotin au possible) est un célibataire endurci qui occupe son temps libre (et surtout ses nuits) à
vivre de folles passions sexuelles avec une horde de bombasses complètement crétines. Larry, son meilleur ami, est tout son contraire : veuf et père de deux enfants, il ne vit que dans le
souvenir de son épouse défunte. Les deux gaillards sont des hommes, des vrais, et s’inquiètent de voir que le fils aîné de Larry pourraient bien être une "tante" parce qu’il fait des claquettes,
le grand écart et des cookies.
Pour pouvoir toucher la pension de son épouse, Larry doit se remarier et, n’ayant foi que dans cette amitié virile qui le lie à Chuck, lui demande de se PACSer après lui avoir sauvé la vie lors
d’un incendie. D’abord réticent, Chuck finit par accepter mais tous les deux peinent à convaincre l’administration new-yorkaise de l’authenticité de leur union. Pour anéantir les soupçons, les
deux hommes décident donc d’emménager ensemble, de se marier au Canada et de dormir dans le même lit. Bien évidemment, ils savent faire preuve d’une finesse inouïe pour lever tous les doutes sur
leur homosexualité.
Chuck répète à qui veut bien l’entendre qu’il s’enferme dans sa chambre pour écouter du Boy George tandis que Larry pense qu’il faut acheter des serviettes hygiéniques pour donner à leurs
poubelles un aspect plus « gay ». Bref, on nage en pleine beauferie même pas drôle où pointe progressivement un discours totalement lénifiant sur l’acceptation des homosexuels (avec la
condescendance requise pour rester à juste distance).
Le plus hallucinant dans ce film édifiant du début jusqu’à la fin, c’est finalement ce besoin de revenir en permanence à une hétérosexualité rassurante et normative. La seule scène de désir aura
lieu entre Chuck et l’avocate sexy (Jessica Biel) engagée dans la défense des droits des gays. En dépit d’une morale bien pensante sur l’acceptation des différences qu’on aurait peut-être pu
trouver courageuse vingt ans plus tôt (notons tout de même que dans la section « produits hollywoodiens grand public », Philadelphia a quand même remis les pendules à l’heure
dès 1993), les corps masculins de Chuck et Larry ne se risquent jamais à la moindre ambigüité : même un simple baiser sur les lèvres devient ici une affaire d’état comme la preuve d’une
compromission peut-être sans retour.
Mais bien heureusement, l’arnaque dévoilée leur permettra de redevenir aux yeux de la société ce qu’ils sont après tout : des êtres génétiquement programmés pour être hétérosexuels. On
aurait encore préféré que ce film n’existe tout simplement pas.
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