LES TOILES ROSES
Fiche technique :
Avec Arye Gross, Tim DeKay, Eric Schweig, Louise Fletcher, George Coe, Veanne Cox, Nan Martin et Corinne Bohrer. Réalisé par Thomas Bezucha. Scénario : Thomas Bezucha.
Durée : 117 mn. Disponible en VO et VOST.
Résumé :
Big Eden est une petite ville cachée dans les bois du Montana où le temps semble s'être arrêté. C'est là qu'a grandi Henry Hart, un artiste qui connaît succès et renom, mais, qui malgré sa réussite, vit seul à New York.
La maladie de son grand-père ramène Henry à sa ville natale et à ses souvenirs. Son retour et les retrouvailles avec son meilleur ami Dean - dont il est toujours secrètement amoureux - le confrontent à nouveau avec la difficulté d'être gay dans une petite ville de province.
La visibilité n’est a priori pas une chose aisée pour un gay vivant dans une petite ville reculée du Montana. Aidé par sa famille et ses amis, Henry va se reprendre en main et dépasser ses propres préjugés pour se découvrir une deuxième chance de bonheur à Big Eden.
L'avis de Wild (autorisé par Media-G) :
Henry Hart est gay, il a en fait quitté Big Eden pour New York afin d’essayer d’oublier son meilleur ami Dean, dont il est amoureux et pour pouvoir vivre au grand jour son homosexualité.
De retour à Big Eden, il retrouve un Dean transformé : divorcé et père de deux garçons, celui-ci semble désormais éprouver plus que de l’amitié pour Henry, mais a beaucoup de mal à franchir le pas…
Pike, un indien qui tient l’épicerie du village, est lui aussi très intéressé par Henry… mais beaucoup trop timide pour le laisser paraître. Les habitant de Big Eden — que l’ont aurait bien volontiers imaginé homophobes — vont tout faire pour aider Pike dans son entreprise de séduction.
Big Eden est un petit miracle de film comme il en existe peu… un tous les dix ans, peut-être ? Il réussit le tour de force d’être émouvant jusqu’aux larmes, irréaliste jusqu’à l’absurde, surprenant à chaque plan tout en respectant la tradition américaine des grandes comédies romantiques à la Cary Grant/Katharine Hepburn.
A priori, comme le raconte le réalisateur et la productrice, le film n’avait rien pour plaire. Les films orientés gays parlent souvent de jeunes mecs passant la plupart du temps torse nu, dans leur vingt ans et cherchant leur sexualité (avec au moins deux scènes de baise requises pour le cahier des charges). Qui pourrait bien s’intéresser à une comédie dramatique avec des trentenaires célibataires ne correspondant pas aux canons physiques des magazines ni aux aspirations de la clientèle supposée de ce type de films ? Ceci témoigne du mal qu’ils ont eu à trouver un distributeur, malgré les accueils fabuleux que Big Eden a reçu dans chaque festival où il a été présenté.
Sa représentation de la communauté rurale de Big Eden est certes utopique : une petite ville où chacun est accepté pour ce qu’il est : lesbienne, gay, hétéro et où chacun se soutient afin d’apporter réconfort et compréhension. Henry Hart va trouver ce qu’il lui manque : une meilleure acceptation de qui il est et de remplir ce besoin universel de trouver un endroit où chacun est aimé et où chaque personne que l’on aime se trouve apaisé.
La marieuse du coin cherche à placer Henry avec les femmes du coin mais elle remarque qu’il est gay. Pas de problème, elle organise un après-midi de rencontres pour célibataires gays. Une jeune femme apporte le casse-croûte… que sa compagne a oublié avant d’aller travailler à la scierie du coin. La célébration du 4 juillet permet à tous les couples de danser, de témoigner leur affection devant chacun, sans que quiconque ne réagisse de manière étonnée.
Le pari de ce film est de considérer les hétérosexuels non pas comme des antagonistes, tel que le cinéma les représentent souvent, mais comme ayant intégré les mêmes valeurs de communauté pour chaque être humain, indépendamment de l’orientation sexuelle, de l’âge et des races. L’amoureux secret de Henry est Pike, l’épicier du coin : il est d’origine indienne. Mais son origine, sa couleur de peau n’est jamais présentée comme un problème éventuel : il fait partie de la société comme n’importe quel bûcheron ou vieux cow boy du coin.
On pourra reprocher au film son côté idéaliste (et très américain dans sa représentation de toute communauté quelle qu’elle soit) et quelque peu irréalisable de son sujet. Quelques scènes voulant faire typique du coin sont d’ailleurs à la limite du surfait (notamment à l’église, c’est assez croquignolet car Henry s’y ennuie ferme !) Qu’importe, le cinéma est fait pour les rêveurs et il nous est permis de rêver qu’un jour Big Eden existera et que nous serons acceptés non pas comme des citoyens de seconde zone mais comme des êtres humains à part entière, recherchant comme chacun ce qui est essentiel dans la vie : la poursuite du bonheur pour nous et nos proches.
Plus d’une heure de bonus supplémentaires, entre commentaires (très précieux) du réalisateur, des acteurs, des challenges du films mais également des recettes égrenées le long du film que Pike conçoit afin de gagner le cœur d’Henry. D’incurables romantiques, je vous dis.
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