LES TOILES ROSES

   


(4.26)





Après les fêtes familiales, c’est le cœur serré que j’ai quitté, jeudi 3 juillet, ma toutoune Nicia [c’est le diminutif de son chien (Note de Daniel C. Hall)] pour retrouver Andréa à Paris. Notre rencontre, la semaine précédente, avait bouleversé mon emploi du temps. Déjeuners, brunchs et drinks par ailleurs non confirmés furent purement et simplement annulés. Tout à la ferveur de l’amour naissant, je décidai de me consacrer entièrement à Andréa.

Notre première escapade en amoureux fut pour le Cimetière du Père-Lachaise. Chemin faisant, je reçus un appel courroucé de TiFrère qui m’avait généreusement prêté son appartement. Il était sur le point de partir pour Rio de Janeiro afin de rencontrer le docteur Joao Ribeiro da Costa, élève spirituel du feu docteur Alvarez réputé dans la blogosphère pour avoir « créé » Tri-Tinh Wan-Seng. TiFrère était donc en colère que je ne l’ai point encore appelé, étant trop pris par mes retrouvailles avec Andréa qui lui dit que finalement je dormirai chez lui et non au presbytère (TiFrère est hébergé par l’archevêché).

C’est donc nantis de sa bénédiction que nous parcourûmes les allées du célèbre cimetière de l’Est, nous embrassant devant les dernières demeures des gloires du passé : Balzac, Piaf, Salvador et une princesse Dolgorouki reçurent l’hommage de nos prières. En sortant de ce lieu reposant, nous faillîmes y retourner plus tôt que prévu, manquant être empoisonnés par l’infecte nourriture d’un fast-food chinois nommé « KONG ». Deux comprimés de citrate de bétaïne nous sauvèrent la vie et nous pûmes ensuite nous prélasser dans un parc, sous le regard bienveillant des badauds et d’une petite vieille qui montrait sa culotte sans la moindre gêne.

Nous rendîmes ensuite une visite à TiFrère, qui finissait de pré-préparer la rentrée scolaire dans une annexe de la Cité Universitaire. Le vent se mit à souffler tandis que j’accusais le coup des chinoiseries de l’après-midi. Andréa et moi rentrâmes pour nous reposer et nous aimer dans le confort douillet de son studio. Comme nous avons célébré la première semaine de notre rencontre, la nuit ne fut évidemment pas de tout repos.

Le lendemain matin, nous prîmes notre temps avant de nous mettre en route en direction de Montmartre. Nous fîmes étape à Drouot où nous flânâmes (deux A avec accent circonflexe, qui dit mieux ?) devant les galeries et fîmes étape dans celle du marquis Valentin de Privas qui figurait parmi les invités du dîner du vicomte de La Fresnais. Nous continuâmes à pieds jusqu’à la place de Clichy et j’emmenai mon amour voir mon ancien appartement. Je l’ai présenté à ma gentille gardienne qui s’est demandée si ce jeune faisait partie de ma famille. C’est sous un soleil radieux que nous poursuivîmes notre route vers la butte, nous arrêtant dans un restaurant italien pour un déjeuner en amoureux.



Nous reprîmes ensuite notre parcours, lentement, en direction de l’Hôtel de Ville pour l’exposition « Grace Kelly, Princesse de Monaco ». Sagement, nous fîmes la queue comme tout le monde, renonçant à faire usage de nos passe-droits respectifs pour aller plus vite. À peine étions-nous entrés dans le Château que Daniel m’appelait pour me demander si Andréa et moi avions fait certaines choses que la bienséance m’interdit de retranscrire en ces lignes. Si vous passez par l’Hôtel de Ville, allez voir cette expo sur Grace Kelly, elle vaut le détour. C’est bien évidemment une sortie à faire de préférence en amoureux, car on en profite puissance dix. Certes, les fans de cinéma ou d’altesses royales ou encore les yeux aiguisés repèreront certains anachronismes qui ont échappé à la vigilance du prince Albert, trop occupé à se demander s’il épousera un jour sa Charlène à lui, et à ses sœurs qui ont d’autres chats à fouetter. Mais les photos, les objets d’époque, les robes, les bagages, les bijoux, les affiches de films, les lettres, et même les passeports diplomatiques dont un au nom de « Grace de Rosemont » raviront le cœur de midinette qui sommeille en chacun de vous.

Après une halte espiègle dans un café sur les bords de la Seine, nous fîmes enfin une croisière en bateau-mouche pour admirer Paris vue de l’eau. La pauvreté des commentaires du guide touristique était heureusement compensée par le charme inégalé que revêt une première croisière en amoureux dans la ville la plus romantique du monde. À l’abri des regards indiscrets, dans le carré VIP du bateau, nous pûmes donner libre cours à notre passion. La nuit tombée, nous renonçâmes à aller à un concert de jazz, afin de regagner notre nid d’amour.

Samedi, nous avons continué nos promenades pédestres dans les rues de Paris. De passage dans un café du 9e, nous fûmes témoins d’une altercation entre un client et un barman. À mon grand regret, les deux matamores s’en tinrent aux mots et ne réglèrent pas leur différend sur le trottoir. Nos pas nous conduisirent ensuite Place Vendôme dont nous fîmes le tour en léchant les vitrines des célèbres joailliers. Nous ne pûmes résister à la tentation d’entrer chez Cartier où le directeur, d’une exquise onctuosité, nous fit admirer et essayer des alliances tout en nous faisant servir des rafraîchissements. Convenant néanmoins qu’il était encore tôt pour choisir nos anneaux, nous remerciâmes le directeur qui était maquillé comme pour passer au JT, et reprîmes notre route vers le Louvre où nous attendait une amie d’Andréa.

Nue sous sa robe, la pétulante Bérénice nous conduisit jusqu’au Palais-Royal où nous prîmes des consommations sous les frondaisons du jardin, tout en devisant sur nos amours respectives. L’après-midi passa comme un rêve et déjà nous étions au bord du soir. Après d’ultimes flâneries en l’île Saint-Louis, nous allâmes dans le Marais, non que nous considérions une incursion dans cette jungle étrange comme un passage obligé de notre week-end romantique, mais parce que nous devions y honorer un rendez-vous.

Louis de La Fresnais, père putatif de notre histoire d’amour, nous avait invités au restaurant pour un dîner qui, à mon sens, avait valeur de test et à l’issue duquel il ne put qu’être conforté sur l’état de nos sentiments. Andréa et moi finîmes la soirée dans le square près du Pont-Neuf et de la statue du bon roi Henri IV. Enjambant les grilles heureusement basses qui en interdisaient l’accès à cette heure tardive, nous nous installâmes sur un banc pour rêver au clair de lune et des péniches finissant leurs tournées, entourés par les rats (tatouille) qui pullulent à l’entour, nous imaginant faire mille coquineries au milieu de la nuit.

Dimanche matin il me fallut partir et subir, déjà, le stress du retour avec les distributeurs de billets en tous genres (RATP, banque) en panne et pour finir un incident sur le RER B qui nous contraignit à prendre un taxi. À l’aéroport, une fois le dépôt des bagages effectués, nous prîmes un petit déjeuner bien français avant de nous dire au revoir et de nous embrasser devant le check-point. Dès la frontière passée, le manque de l’autre nous étreignit respectivement, et le téléphone nous relia une dernière fois avant que le grand oiseau de fer ne m’emporte dans ses flancs pour me ramener au Canada…

 

TO BE CONTINUED…


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Jeu 24 jui 2008 1 commentaire
Le strabisme de Dalida lui donne un charme furieusement distancié...
Zanzi - le 21/08/2008 à 01h23