LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Kevin Kline, Joan Cusak, Matt Dillon, Debbie Reynolds, Wilford Brimley, Bob Newhart et Glenn Close. Réalisé par Frank Oz. Scénario : Paul Rudnick.   Directeur de la photographie : Rob Hahn. Compositeur : Marc Shaiman.
Durée : 90 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Howard Brackett enseigne la littérature et la poésie anglaises au lycée de Greenleaf, une paisible bourgarde de l'Indiana où il a passé son enfance. Célibataire desinvolte, il est fiancé depuis trois ans à la timide Emily Montgomery, qui attend avec impatience leur mariage, comme sa mère. C'est alors qu'un de ces anciens élèves, devenu comédien, recoit un Oscar à Hollywood. Filmé par la télévision, il rend un hommage public à son ancien professeur et inspirateur, Howard Brackett... qui est gay.
L’avis de Olivier Loncin (Cinopsis) :
Howard Brackett, honorable prof d'anglais d'une non moins honorable bourgade typiquement US, est sur le point de se marier. Mais ne voilà-t-il pas que lors de la cérémonie des oscars, Cameron Drake, ancien élève de Howard et désormais meilleur acteur, dédie son oscar tout frais à son professeur et à l'homosexualité de ce dernier. Émoi dans la bourgade ! Émoi dans le moi d'Howard ! Être gay ou ne pas être gay, telle est la question.
Nous voici en présence d'un pur produit hollywoodien qui, sur le ton de la comédie, nous apprend qu'être homosexuel n'est pas une maladie honteuse. Quoi ? Comment ? On peut être homosexuel et être un type bien ? On peut être pédé et ne pas être rejeté par son papa et sa maman ? Quelle découverte ! Quel choc ! Ironie à part, ce qui est effarant, au-delà des maigres qualités comiques de la chose, c'est qu'en 1998, Hollywood se sente encore le devoir moral d'expliquer ce genre de trivialités au bon peuple américain. Bien sûr, les scandales répétés liés aux supposées relations extra-conjugales de monsieur Clinton nous laissaient entrevoir le virulent regain de puritanisme au pays de l'oncle Sam. Mais tout de même, Tom Hanks était sorti oscarisé pour Philadelphia, qui avait de surcroît rencontré un réel succès public.
Remettre pareillement le couvert pour un combat (à savoir, l'acceptation de l'homosexualité dans notre société occidentale) que l'on aurait souhaité être définitivement d'arrière-garde, fait froid dans le dos.
Il est de certaines avancées sociales et/ou culturelles que l'on aimerait pouvoir tenir pour définitivement acquises, du genre le droit de vote pour tous, la gratuité de l'enseignement, le droit des femmes à la contraception, l'abolition de la peine de mort. Le respect des inclinations affectives et sexuelles de chacun fait partie de ces avancées. L'existence même d'un film comme In & Out ne fait que prouver qu'en ces matières les retours en arrière sont toujours possibles et que, tel le Phénix, l'obscurantisme puritain sera toujours capable de renaître de ses cendres.
Sombre constat que ne vient même pas égayer la présence de Frank Oz à la réalisation. L'autrefois jubilatoirement burlesque réalisateur de The Little Shop of Horror, de Dirty Rotten Scoundrels ou encore de What About Bob ? a laissé sa verve au vestiaire pour assurer une rassurante mise en boîte. Et ce ne sont pas les quelques vannes lancées à l'encontre de la cérémonie des oscars et des top models (bien que le coup du téléphone soit authentiquement génial !) qui relèveront ce brouet par ailleurs bien peu pimenté.
Ah oui, pour ceux qui s'inquiétaient de savoir ce que Tom « Magnum » Selleck était devenu, le voici de retour, peigné et sans moustache, dans le rôle d'un journaliste touille crotte.

L’avis de Q. B. :
Charmante comédie sur un sujet pas toujours facile à traiter, In & Out de Frank Oz permet à Kevin Kline de jouer le rôle d'Howard Brakett, un professeur de littérature qui va devoir se retrouver malgré lui confronté à son homosexualité et ce juste au moment où il va se marier. On vous laisse alors imaginer les gags de circonstance qu'une telle situation peut entraîner. Oz évite la vulgarité de certains films sur ce sujet pour aborder l'histoire avec sensibilité et humanité, même si l'on pourra reprocher au réalisateur d'un peu trop « marcher sur la pointe des pieds » et ne de pas trop prendre de risque. On évite pas évidemment certains clichés comme la scène finale lors de la remise des diplômes qui rappellent un peu le style de la fin de Dead Poets Society de Peter Weir (Le Cercle des Poètes Disparus).
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Ven 24 mar 2006 Aucun commentaire