LES TOILES ROSES


 

Fiche technique :

Avec Nahuel Perez Biscayart, Nahuel Viale, Inés Efron, Veronica Llinas et Hector Diaz. Réalisation : Alexis Dos Santos. Scénario : Alexis Dos Santos. Image : Nastasha Braier. Montage : Veronica Llinas, Hector Diaz & Alexis Dos Santos.

Durée : 110 mn. Disponible en VO et VOST.

 


Résumé :

Deux garçons, Lucas et Nacho, une fille, Andréa, l’adolescence, une petite ville perdue en Patagonie, l’été, la chaleur, la lumière, le vent, le désœuvrement...



Nous découvrons tout cela avec Lucas (Nahuel Pérez Biscayart), quinze ans, qui a des parents qui ne cessent de se séparer mais surtout que ses hormones travaillent grandement et puis l’attirance, l’envie d’expérimentation, le désir ! Lucas, en même temps que le spectateur, s'aperçoit qu'il préfère Nacho (Nahuel Viale) à Andréa... Une chronique adolescente au milieu de nulle part, jusqu'au bout de l'ennui...



L'avis de Bernard Alapetite :

On comprend très vite que le cinéaste, qui a passé sa jeunesse dans ce trou du cul du monde où il a situé son film, s'est donné pour mission de filmer l'ennui (d'ailleurs en espagnol le titre est complété par le sous-titre suivant : « Une adolescence au milieu de nulle part »).



On peut d'ailleurs soupçonner son film d'être en partie autobiographique. Ce que le cinéaste confirme plus ou moins dans une interview dans un journal américain : « Je voulais faire un film sur les adolescents de la façon dont j'ai vécu cet âge. Un film très proche de l'émotion, de la confusion, de l'ébullition des hormones et de la réflexion sur l'évolution de votre corps au jour le jour à cet âge. J'aime les films d'adolescents en général, mais je n'en ai jamais vu un qui montrait ce qu'était la vie pour moi à cette période. Alors, j'ai essayé de le faire moi-même... »



Mais il n'y a rien de plus difficile que de filmer la vacuité de ces adolescents qui ne pensent qu'au cul, ont un langage des plus sommaires et des conversations, si l’on peut qualifier ainsi leurs échanges de borborygmes, particulièrement oiseuses. Néanmoins Alexis Dos Santos a un atout maître dans sa manche : le jeune Nahuel Perez Biscayart qui, outre qu'il est un acteur remarquable, est d'un homoérotisme à damner un Saint. En plus, le cinéaste (qui est aussi le scénariste) a pris soin de faire que son scénario, hormis les dix dernières minutes du film complètement hors sujet, soit un catalogue de situations certes pas inédites mais particulièrement justes. Sans oublier la nature, car si le pays est assez peu excitant pour un adolescent que son désir d'assouvissement sexuel dévaste, elle peut offrir l'occasion de plans magnifiques. Donc tout pour faire un film à la fois contemplatif juste et érotique.



Et bien non ! Patatras ! Glue est un sommet d'ennui cinématographique, une punition pour les yeux et un grand pourvoyeur de migraine. Je crois qu'il est le film le plus mal filmé que je connaisse, et je me suis tout de même infusé au fil des ans de sévères daubes. Le chef opérateur n'est jamais fichu de faire le point. L'image oscille entre le carrément flou et le pas très net. Il faut ajouter à cela une caméra tremblotante et quelques fois comme saisie d'une crise d'épilepsie. Sans oublier une absence totale d'éclairage d'appoint. On ne le répètera jamais assez : « Non ! Une lampe de chevet ne suffit pas à éclairer une scène de lit ! » Cela ne fait pas reportage, seulement une image marronnasse et moche.



Pour parfaire la catastrophe le montage est fait à la hache ; dans une même scène les images peuvent être entrecoupées de noir ! C'est si mal filmé que je soupçonne fortement de l'avoir fait exprès pour faire « arty ». Deux observations m'ont amené à ce sentiment : d'abord les scènes coupées figurant sur le DVD qui sont paradoxalement plutôt mieux filmées que le reste et un très beau plan vers le milieu du film où Lucas et Nacho s'époussettent mutuellement sur un fond de ciel dans lequel s'est perdu un nuage.



Nous n’avons peut-être pas affaire à de l'incompétence (je n'ai pas vu les autres films de ce cinéaste) mais au snobisme branché de l'image crade.

Je suppute que le film a été tourné tantôt en 35 mm, tantôt en super 8, tantôt en DV, mais on ne voit pas ce qui a présidé qu'une scène soit tournée par un moyen ou un autre.



Néanmoins le cinéaste utilise des procédés cinématographiques d'une rare bêtise, par exemple lorsque Lucas et Nacho chahutent, il agite encore plus qu'à l'habitude sa caméra, si bien que parfois les deux garçons sortent du cadre ! Ou encore lorsque Lucas a sniffé de la colle (« Glue » du titre mais sans doute aussi que les personnages sont englués dans cet endroit d'où ils ne peuvent sortir) l'image devient floue, enfin encore plus floue !



Il ne se passe absolument rien durant la première demi-heure sinon une scène réjouissante, mais qui est en marge du film, dans laquelle la mère de Lucas administre une sévère branlée à une jeune femme qu'elle accuse d'avoir couché avec son mari. En dehors de cela, le cinéaste se contente de suivre mollement l'errance de Lucas. On pourrait penser que l'on va au moins en prendre plein les yeux de cet adolescent torride (surtout qu'une de ses principales occupations est la masturbation) et bien raté, car si Alexis Dos Santos est visiblement amoureux de son acteur, on le comprend, il n'est pas du tout partageur et on ne verra que le torse du joli Lucas et encore bien mal filmé. Notre réalisateur semble coincé et on en aura la confirmation plus avant dans le film dans la scène de sexe à trois encore plus mal filmée que celle dans Douche froide, ce qui était pourtant difficile à faire !



Si les situations dans lesquelles évoluent les trois adolescents sont justes, Alexis Dos Santos n'est parvenu qu'à développer un seul de ses personnages, Lucas. On ne sait rien de Nacho, quant à Andréa, elle parait introduite artificiellement dans le film.

Nahuel Perez Biscayart est remarquable, comme toute la distribution, mais ce garçon d'une extraordinaire sensualité n'avait pas quinze ans lors du tournage mais 20 puisqu'il est né en 1986. Glue n'était pas sa première expérience et depuis il a continué à jouer. Il est indéniable qu'à défaut d'être un bon cinéaste, Alexis Dos Santos est un excellent directeur d'acteurs.



Glue est le premier long métrage de Alexis Dos Santos. Auparavant il avait tourné plusieurs courts-métrages. Après avoir suivi des études d'architecture dans son pays, il a fait ses études de cinéma à Londres. Depuis Glue, il a tourné un second long métrage Lit défait qui se déroule à Londres.



La BO, très rock, est signée des The Violent Femmes.

Rarement les images de plateaux auront été aussi trompeuses, ne vous fiez pas à elles, Glue est un redoutable pensum. Il ne reste plus qu’à guetter les apparitions dans d’autres films du formidable acteur qu'est Nahuel Perez Biscayart.

Pour plus d’informations :

Ven 1 mai 2009 1 commentaire
Bonsoir,

Merci pour votre site ... Très belles Photos ...!

çA Phot ' Aux Yeux ...!

A+ de vous relire , Sincère Salutations ... Abraham  Soubrie
Abraham Soubrie - le 01/05/2009 à 18h27