LES TOILES ROSES

    

Fiche technique :
Avec Charlton Heston, Stephen Boyd, Jack Hawkins, Haya Harareet, Hugh Griffith, Martha Scott, Sam Jaffes, Cathy O’Donnell, Frank Thring et Finlay Currie. Réalisé par William Wyler. Scénario de Karl Tunberg, Maxwell Anderson, Christopher Fry et Gore Vidal. Directeur de la photographie : Robert Surtees. Compositeur : Miklos Rozsa.
Durée : 202 mn. Disponible en en VO, VOST et VF.


Résumé :
Judas Ben-Hur, prince de Judée, retrouve son ami d'enfance Messala, venu prendre la tête de la garnison de Jérusalem. Mais leur amitié ne peut résister à leurs caractères différents.
Alors qu'une pierre tombe du balcon de la maison familiale de Ben-Hur, manquant de tuer le gouverneur qui paradait plus bas, Messala trahit son ami qu'il sait innocent en l'envoyant aux galères et en jetant en prison sa mère et sa soeur. Ben-Hur jure alors de reconquérir sa liberté et prépare sa vengeance.

L'avis de Jean Yves :
Le célèbre roman du général Lewis Wallace, d'abord gros succès de librairie, puis de théâtre sur les scènes américaines, apporta à Ramon Novarro l'un de ses rôles les plus populaires dans le
Ben-Hur muet de Fred Niblo en 1925.
Le remake de William Wyler considéré à sa sortie en 1959 comme « le plus grand film de l'histoire du cinéma » obtint plusieurs Oscars, parmi lesquels l'interprétation masculine pour Charlton Heston, superstar hollywoodienne des années 50 et 60.
La version de William Wyler, sous l'impulsion de l'écrivain Gore Vidal qui participa au scénario de Karl Tunberg, fait de Ben-Hur l'un des plus beaux drames de l'amour homosexuel au cinéma (1), avec une telle subtilité que seuls les plus avertis peuvent lire à livre ouvert dans le cœur de Messala (Stephen Boyd) et de Ben-Hur (Charlton Heston), dans celui aussi du consul Quintus Arrius (Jack Hawkins) dont le regard est empli de désir pour le ténébreux galérien juif.
Deux scènes donc montrent le désir homosexuel comme élément évident du rebondissement dramatique et comme moteur essentiel infléchissant, pour le meilleur ou pour le pire, le destin de Judas Ben-Hur.
La première a lieu avec les retrouvailles du prince juif et de son ami d'enfance le tribun Messala : celui-ci, qui a vécu à Jérusalem jusqu'à l'adolescence, revient, après plusieurs années passées à Rome, pour assurer le commandement des troupes romaines de Judée.
La seconde est présente dans le regard plein de désir de Quintus Arrius, même si l'alibi est de voir en Ben-Hur un aurige potentiel : sauvé par le galérien lors de la bataille navale, Quintus n'hésite pas à l'associer à la victoire de sa flotte lors du triomphe devant Tibère, puis à faire du Juif son fils adoptif.
Sur fond de montée au calvaire, Ben-Hur reste un chef-d'œuvre du péplum à grand spectacle, épopée antique émouvante et grandiose.

(1) Dans un entretien avec Bruno Villien (Revue Cinématographe n° 96, 1984), Gore Vidal expliquait que les seules divergences politiques entre le Romain et le Juif ne suffisaient pas à nourrir la haine du premier envers le second au point de l'envoyer aux galères. Il fallait qu'adolescents, ils aient été amants et que, par sous-entendus, on puisse comprendre que Ben-Hur adulte repoussait les avances de Messala. Celui-ci était d'abord motivé par un « chagrin d'amour », et tout devait passer par le regard de Stephen Boyd sur Charlton Heston.
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Mer 15 nov 2006 Aucun commentaire