LES TOILES ROSES
HOMOUREUX DE TOUS PAYS,
UNISSEZ-VOUS !
G comme Géhenne.
Parfois j’ai l’impression que les êtres humains aimant des personnes de même sexe résident dans la Vallée de Géhenne, cet endroit près de Jérusalem qui accueillait les pestiférés, pécheurs et lépreux. Car ne nous leurrons pas. Pour ceux qui vivent dans une grande métropole « mondialisée » d’un pays démocratique, il est facile de faire son coming out, de tenir l’autre par la main en public, ou même de trouver l’âme sœur pour un fantasme à la carte. Mais pour la plupart, être « homo-amoureux » demeure un risque si le fait est révélé. Un risque affectif au sein d’une famille, un risque professionnel et même un risque pénal. Ne croyons pas qu’il s’agisse d’un combat de luxe dans une civilisation « prospère » et « libre ». La liberté d’aimer est aussi essentielle que la liberté d’expression. Et avec l’amour se décline d’autres droits : celui de transmettre (l’adoption ou le parrainage), d’être solidaire (l’union civile sans restrictions, le don du sang) et par conséquent l’abolition de toutes formes de discriminations. Sans cette liberté, nous faisons germer une tolérance insoutenable à l’homophobie. Nous nous sentons exclus, car nous ne nous pouvons pas aimer, vivre comme les autres. C’est une des raisons pour laquelle je suis contre le terme « homosexuel », car ces liaisons amoureuses ne sont pas que charnelles, ou toute signification qui segmente (« gays, bi, lesbien, trans »), qui, à force de tout agglomérer, divise. Toutes les luttes sont donc essentielles. Si les Marches des fiertés occidentales peuvent nous porter préjudice en terme d’image ou deviennent des foires marketing pour attirer des touristes, elles ont leur utilité dans des pays où notre cause est illégale (je pense ici à la Russie, la Chine, les pays arabes…) ou méprisée pour des causes religieuses (Italie, Brésil, Portugal…). Dans les pays où c’est de mieux en mieux accepté, il y a encore un long chemin à faire pour bousculer les mentalités et les lois. Les préjugés sont tenaces. Il s’agit là aussi de faire preuve de pédagogie et de disposer d’argumentaires intellectuels ou d’outils juridiques et politiques pour aider ceux qui sont le plus vulnérables.
A comme Adoption.
« Dans cette vie, ma douceur du danger a été substituée par la torpeur du confort. La peur de se tromper. L'idée de suivre un chemin "classique" pour élever des enfants n'est qu'un rempart pour affronter la société et ne pas s'ouvrir plusieurs fronts, de multiples luttes...
Car nous allons être jugés. Et pas au tribunal. En permanence : aux sorties des écoles, dans les médias, au bureau, aux Impôts...
Les enfants auront à supporter le terrible "et ta mère elle s'appelle comment ?" ou le stupide "faîtes un beau dessin pour votre maman, c'est la fête des mères dimanche prochain !" On peut compter sur le tact de ces gens dits progressifs que sont les enseignants et professeurs, complètement inadaptés aux nouvelles règles familiales.
La parenté ne peut pas être purement biologique ou purement sociale. Au Kenya, des femmes se marient entre elles pour élever les enfants sans les pères. En Belgique, l'insémination est légale. L'adoption par les "gays" est autorisée. En France, l'hypocrisie conduit à ce que des homos puissent être parents, s'ils ont été hétéros ou s'ils sont célibataires. Mieux vaut une famille homoparentale que l'orphelinat. L'orientation sexuelle – parce qu'elle peut varier, parce qu'elle dépend aussi des amours, donc de ce grand amour prôné par les Chrétiens depuis 2000 ans – devrait être neutre au niveau du droit, comme en Espagne. "On est hétéro par défaut", disait Irwin Welsh dans Trainspotting. »
Extrait de Bye-bye Bahia
Y comme Yatagan.
Phallus au vent, seins à l’air, sabre au clair, dressons-nous contre l’obscurantisme de notre époque, contre ces régressions sociales et morales qui s’érigent au nom d’un « vivrensemble » mensonger et d’un dogme religieux tacite.
Il faut exiger l’égalité. C’est la condition essentielle à la liberté. Quitte à verser du sang, des larmes, de la sueur et des bits pour l’obtenir. Rien n’est encore véritablement acquis. Il faut que la normalité ne soit pas synonyme de majorité mais de diversité.
Lire la précédente chronique
TO BE CONTINUED...
Vincy (17 juin 2009)