LES TOILES ROSES

Ça glisse au pays des merveilles

par Virgile de  Ad Virgilium




Je découvre à l'occasion d'une discussion sur twitter qu'il existe encore des copines qui ne connaissent pas l'existence du lubrifiant au silicone. Et là, moi j'ouvre des yeux ronds comme des cock-rings, je prends la pose théière et je vous dis avec la voix qui monte de trois octaves : m'enfin les filles ? Vous avez vécu dans une caverne depuis votre puberté ? Vous êtes puceaux ? Vous avez raté votre diplôme de pédé parce que vous aviez tout misé sur les fringues et pas de chance c'est le cul qui est tombé à l'examen ? Heureusement, tonton Virgile est là qui va révolutionner votre vie sexuelle.

Le silicone est à la lubrification anale ce que la Rolls Royce est à la voiture : ça coûte un peu plus cher, mais au niveau confort et sensations, c'est incomparable. L'essayer, c'est l'adopter définitivement. Impossible de revenir en arrière - ça glisse trop. D'ailleurs, pas plus tard qu'il y a quelques semaines, je suis allé chez un gars qui n'en avait pas et qui m'a ressorti son bon vieux gel classique acheté au supermarché du coin ; ça m'a carrément fait mal au cul, au sens propre comme au figuré.

Mais voyons tout de suite les avantages du silicone.


  • La consistance ressemble davantage à de l'huile qu'à du gel. Ça coule tout seul, il est donc très facile de s'en enduire uniformément la queue - préalablement emballée dans un préservatif, cela va sans dire. Si l'on veut obtenir le même genre d'application généreuse avec du gel classique, il faut rajouter quelques gouttes d'eau ; ce n'est pas insurmontable mais assez peu pratique tout de même quand on est au lit. Quand on n'a pas une érection super rigide, avoir dès le départ une lubrification uniforme sur toute la longueur, ça fait une grosse différence au moment de l'introduction.

  • Là où le gel classique est soit trop glissant soit trop collant suivant le dosage, la température, l'humidité ambiante, la phase de la Lune et l'humeur de la voisine, le silicone lubrifie. Tout simplement. Ni trop, ni trop peu. En terme de confort et de sensations, ça change tout. Enfin surtout quand on est actif.

  • Alors que le gel classique se transforme en colle pâteuse au bout de dix minutes, le silicone conserve ses propriétés indéfiniment ou en tout cas, bien assez longtemps d'après mon expérience personnelle. Indépendamment de toute autre considération, c'est la raison number one de jeter son vieux gel à la poubelle et de passer au silicone. Enfin surtout quand on est passif, qu'on a un mari endurant et qu'on tient à son derrière.

Mais même au pays des pédés, tout n'est pas rose. Le lubrifiant au silicone présente aussi des inconvénients.


  • Il est cher (compter au moins 10 € le petit flacon riquiqui) et on ne le trouve pas en supermarché. Il faut aller dans un sex-shop ou bien le commander sur internet. Personnellement, je prends celui-ci mais les commentaires sont ouverts aux suggestions si vous connaissez une meilleure marque.

  • Contrairement au gel classique, il ne part pas facilement d'un coup de flotte. Même après la douche, il reste une curieuse sensation grasse sur la peau, un peu comme si vous étiez tombé dans un bac de crème en visitant une usine Nivéa. On peut aimer, ou pas. De même, si vous en étalez sur les draps (ce qui est difficile à éviter en pratique), vous pouvez les changer après votre nuit de folie, parce que ça ne risque pas de s'évaporer tout seul.

Précisons pour finir que le silicone est compatible avec les préservatifs et ne présente pas de risque sanitaire (c'est le même produit qui est utilisé pour lubrifier les endoscopes que les toubibs adorent vous enfiler dans le gosier ou dans le derrière).

Le silicone n'est pas la panacée universelle, bien sûr. Personnellement, je le réserve à la sodomie où ses propriétés font merveilles, et j'utilise plutôt le gel classique pour les jeux érotiques genre massages, masturbations et œufs Tenga, principalement parce que ça se nettoie facilement et que ça ne tache pas trop les draps. Mais dans ce domaine plus que dans tout autre, de gustibus et coloribus non disputandum et que chacun s'éclate comme il veut !

(Même pas honte pour le titre.)

Lun 5 oct 2009 Aucun commentaire