LES TOILES ROSES


Beaucoup de lectrices (dont une mère) et accessoirement de lecteurs (il y en a aussi) se sont émus d’une mystification orchestrée de main de maître jeudi dernier, avec votre serviteur dans le rôle principal, Daniel C. Hall comme producteur exécutif (et non exécuté) et un certain Cliff Hanger en vedette américaine. De tous les commentateurs, Luc fut le plus sagace qui, passé le moment de surprise, révéla la vraie nature de ce qui n’était qu’un gag. J’ai en effet pris Les Toiles Roses pour un savon, une saga mélodramatique et organisé un rebondissement propre à donner des sueurs froides à notre public. À en juger par les commentaires laissés çà et là, le coup a fonctionné au-delà de mes espérances, puisque je me suis fait traiter de « con » (formule de politesse sous-tendant que j’étais un fou dangereux [Ce qui n’est pas totalement dénué de fondement ! Note de Daniel]), tandis que d’autres, plus sobres, préférèrent verser de chaudes larmes sur le blog défunt.

Je ne vais pas revenir ici sur la définition littéraire du cliffhanger, dont je livrerai plus bas quelques illustrations. Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore lue, je ne peux que renvoyer au commentaire de Luc. La fraternité toilerosienne n’aura pas manqué de remarquer que ce rebondissement, censé marquer de façon symbolique l’entrée dans la deuxième année de la vie du blog, a précédé l’apparition d’un nouveau logo. Non, le blog Les Toiles Roses n’a pas été éteint sur un coup de folie du Docteur Mabuse, du comte Zaroff ou de Zanzi moi-même. Non, Daniel C. Hall ne m’a pas tué à coup de revolver, ni en me projetant comme une furie au pied d’une cheminée. Je suis de retour et vous allez devoir me supporter.

Les Toiles Roses peut dorénavant s’orner du titre de Saga. Une Saga-Mère qui en contient plusieurs autres (La saga des blogueurs, Zanzi and the city), et dont les épisodes vont se dérouler devant vos yeux à l’image d’un feuilleton monumental. Et ce feuilleton vous réservera très bientôt d’autres surprises, de nouveaux rebondissements et, pourquoi pas, un nouveau cliffhanger !

— Dis papa, c’est quoi un cliffhanger ?

Eh bien, un cliffhanger, c’est J.R. Ewing qui se prend deux balles dans le buffet et s’effondre à la porte de son bureau, sans que l’on sache s’il est mort ou vif. Le roi des cliffhangers, selon Daniel, c’est un mariage royal en Moldavie qui tourne au carnage lorsque toute l’assistance s’effondre sous les balles de terroristes. C’est aussi le crash de l’avion qui transporte en Italie les familles Channing et Gioberti de Falcon Crest. C’est aussi la mort de Prue Halliwell à la fin de la troisième saison de Charmed. Toute saga utilise le cliffhanger pour maintenir le suspense et tenir son public en haleine jusqu’à la saison suivante. À l’intérieur même d’une saison, les rebondissements se succèdent les uns aux autres, mais le « cliff » revêt une intensité particulièrement dramatique qui laisse la porte ouverte à toutes les interrogations et suites possibles.

N’en avez-vous pas vous-même connu dans votre propre existence ? Il n’est qu’à considérer les grands cliffhangers de l’Histoire. Adam et Eve se retrouvent tout nus et sont chassés du jardin d’Eden : que vont-ils devenir ? Cléopâtre découvre qu’elle est enceinte, mais elle ignore si l’enfant est le fils de Jules César ou de Marc-Antoine. An 33 après Lui-Même : Jésus-Christ disparaît de son tombeau, a-t-il ressuscité le troisième jour ? 1314 : trois Templiers sont brûlés vifs sur l’île aux Juifs, mais est-ce vraiment la fin de l’Ordre ? 1660 : Joffrey de Peyrac est brûlé pour sorcellerie en Place de Grève, mais est-ce bien lui que son épouse Angélique voit rôtir au point du jour ? 1791 : Louis XVI et Marie-Antoinette quittent subrepticement les Tuileries : parviendront-ils à gagner Montmédy avant d’être découverts ? 1997 : Jacques Chirac dissout l’Assemblée Nationale : la majorité présidentielle réussira-t-elle à gagner les élections ? 2002 : Lionel Jospin annonce avec emphase qu’il quitte la vie politique… reviendra-t-il dans la saga du PS ?

Et tiens, si l’on se demandait ce qui se serait passé si les événements ne s’étaient pas déroulés tels qu’ils se sont déroulés en se déroulant ? Cela fera l’objet de prochaines histoires à dormir debout : les uchronies de Zanzi.


Pour lire le précedent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

Lun 25 sep 2006 1 commentaire
Et comme nous sommes dans les cliffhangers, voici la fin du suspense insoutenable : Cathy allait-elle réussir à passer son compte-rendu de la Star Ac' ? Oui, par email ! Et quel meilleur endroit pour vous rassurer aussi... et rendre rouge de fureur notre Zanzi ? Gnark ! Gnark !

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A peine les élèves ont-ils crié ( assez faux !) Laissez nous chanter (au fait : pas d’hymne cette année ?!), que Nikos, toujours en costume de presbytérien, a déjà hurlé dix fois : Beyoncééééééé, la star de la kermesse de ce soir ! Et hop !! Cyril hulule aussitôt du Hélène Ségara, la chanteuse préférée des français (ah ?!), en duo avec la sus-nommée, celle-ci en pleurs au son de la voix de castra du jeune homme !! Tout le monde suit ?? C’est le 4ème prime de la star'ac6, et au bout de trois minutes, l’élève Cyril prend déjà un 16 : ce soir, ça pulse et personne ne zappe !

Allez, vite, le classement : 5eme : Ludovic : devient ennuyeux (eh oui déjà !) ; 4ème : Dominique : doit poursuivre le travail ; 3ème : Cyril : sur-joue trop ! 2ème : David : s’envole ; 1ère : Cynthia : le retour triomphal. Nikos fout les boules à tous ses élèves-collègues en annonçant le départ de Cynthia-la-starlette pour New York et une rencontre avec …. Janet Jackson : la prod sait s’y prendre pour attiser les jalousies, et les faire s’entre-tuer aux prochaines évals !
Nikos n’en peut plus : Beyoncééééé arrive, et Cynthia en robe rouge-poivron la rejoint : ça chante fort et ça remue du fessier à l’américaine : à se demander si Ségara, c’est la même planète ! Cynthia fait son max mais semble choriste : je soupçonnerais même une prod perverse, qui aurait trafiquer son micro…mais bon, elle a bougé en rythme et reçoit un 16.4 : c’est sa soirée !

Ouffff !! On accueille donc dans de bonnes dispositions David et Ludovic, pour un duo au piano : mais très vite, on sent Ludo empêtré, comme s’il sortait de chez son proctologue, et leur version de Love me please love me ferait repartir Polnareff aux States ! 13 pour Ludo, grippé, et 14.2 pour David le chevelu.
Après la pub, Marc Lavoine ronronne avec Elfy : 14.6 pour cette fille pas très séductrice selon Pascal Nègre, lequel continue son "concours de vestes" avec les Deschiens, et nous offre ce soir un beau spécimen en peau d’anaconda ! C’est qu’il s’y connaît en séduction, le Pascal !

Suit alors un magnéto sur le nominé Jean-Charles qui, au Château, va aux cours avec le dynamisme de l’ail cuit :!! Et là, grand moment : il se vautre dans les paroles en chantant Mickey3D : Il faut que tu respires ! C’est ça, mec, respire ! On sent un début de colique chez le jeune homme qui essaie de cacher sa panique par une chorée désespérée de pois sauteur ! Comme disait Warhol, avoir son quart d’heure de gloire en pleine lumière, ça peut aussi cramer la face !
Ah, ça sent le bon prime starac ce soir, avec le pire et comme le meilleur : Marina, la Phoebe du Château, propose une compo qui balance sur ses "amis académiciens", et annonce du "cynisme", ce qui fait beuger Nikos ( Lô pô compris ?!). C’est qu'elle flippe, la Marina, au Château (et elle boirait aussi beaucoup de Vodka !) : elle ne se voyait pas chanter du Ségara ( pas possible !). Elle nous fait alors un titre très drôle, à la Linda Lemay, et décroche un 16,6 mérité. C’est chouette, mais la prod vient sûrement de comprendre que la créative Marina va devenir alcoolique à force de répéter du Johnny ou du Serge Lama….

L’indéboulonnable Quasimodo-Garou accompagne le candidat Nicolas sur du Goldman, lequel imite son aîné avec une voix de camionneur enroué ! Ce karaoké de "chanteurs à glaire" offre un 13.6 à Nicolas.
Après ce déluge de testostérone, on revoit l’épopée de la fragile Faustine et de Brice au Château (ça manque de couple, cette année !). Ah Faustine : un bel exemple de "beauté extérieure", et qui ne va pas aider la cause des blondes! Où est-elle, Faustine ??!! Ben là où on la pose ! Elle nous propose alors une chorégraphie de lampadaire-Ikea sur Vivre, entraînant sa copine Judith et toujours Hélène Ségara dans le monde de Candy ! Et là, c’est le drame ! Après la notation (10,6 pour Faustine et 12.6 pour Judith), les profs se transforment en pitbulls, et s’offrent un lynchage de la petite blonde en direct ! La belle Hélène en fait presque dans sa culotte ! Quand bien même la miss camping a chanté juste comme sa théière, TF1, qui lapide une gamine de 17 ans, en prime time, mériterait d’être condamnée par la DASS.

Les jeux du cirque continuent avec la joviale Eloisha : "celle qui va partir te salue, public" : en effet, elle massacre je-ne-sais-plus-quelle-chanson, et finit en "live", telle une shootée, en souhaitant un bon anniversaire à son papa ! Mais le meilleur reste à venir : elle entonne gaiement Happy Birthday, coupant même la parole à Nikos, le tout sur des petits pas de danse façon Bourrée ! Ca abîme, la télé ! Richard Cross est mort de rire, et la directrice du programme Laroche-Joubert médusée de honte ! Le choc ! Au revoir Elo !! Dominique redonne un peu de (con)tenu(e) à l’émission, et offre une interprétation expressionniste-gothique d’un titre d’Alanis Morissette ; elle décroche un 17, bénéficiant sûrement du vautrage d’Eloisha.

Force est de constater qu’on ne s’ennuie pas ce soir ! Après le talent très ( trop ?) sérieux de Dominique, on sent le comique pré-pubère revenir : Brice, Céline, David et Ludo se présentent tels les clones des Beatles pour un medley du groupe ; en les voyant mimer un jeu de guitare, je me dis que la prod leur a fait une sale blague !! C’est pas possible : on est au Muppet show !! Céline, qui, déjà, ne connaissait pas les Beatles (sic !) considère la chose lourde qu’elle a dans les mains comme une mycose ! Scotchée à son mascara, elle a l’œil et la voix du poulet qui va à l’abattoir ! Nikos a le bon mot : ils ont « revisité » les Fabfour : 14, 2 pour Brice et 11, 8 pour Céline-la pistonnée : et là, je ris franchement !!

On poursuit avec les sorties de couveuses : Bastien, gentil puceau propret, qui a balancé cette semaine à sa partenaire d’évaluation qu’elle ne chantait pas faux mais à la limite du juste (!!), n’est donc pas "crétin, mais à la limite de l’intelligence" ! Il récupère tout de même un 15 en chantant avec Garou et le mur d’eau ; à la fin, le jeune catho de base semble dire "merci papa" !
Après un coup de nostalgie, avec toujours Garou et Hélène Ségara, qui fredonnent péniblement le mythique Belle, cette dernière se déhanche tout en cuir sur son dernier titre avec quelques élèves-danseurs pour l’occasion ; ça rigole pas avec une chorée « oualienne » très musclée, le tout arrosé d’un vent de conjonctivite !

Ah ! Le nominé Gaël, qui a eu, en quotidienne, cette phrase mémorable : on a tous quelque chose en nous de John Travolta ( grand !!! ), semble donc décidé à nous montrer ses progrès en danse ! Mais il sort définitivement de Plouc land avec un titre de la Mano Négra : enfin un cadeau de la prod ; Gaël est éblouissant dans son univers artistique, autant que dans sa chemise rouge : ça sent le sauvetage…

Beyoncéééé revient : ça casse ! Ségara et les élèves bavent : à leur place, j’irais me pendre ! On enchaîne avec une collégiale " mou du genou " sur Je rêvais d’un autre monde de Téléphone.... mouais….Puis Nikos refout la honte à Faustine pour son 10,2 et félicite Dominique et son 17 ; un dernier titre "somnifère "de Marc Lavoine en promo, et surprise ! Gaël est sauvé avec 62.7% des voix, vu le naufrage des deux autres nominés… ! Jean-Charles-"la colique" est récupéré in extremis par ses "amis ".
Vite, tout le monde est poussé au trot vers le bus, et Nikos, priapique sous "l'effet Beyoncé", confond Hélène Ségara et Eloisha…en même temps, après une telle soirée, moi aussi…
DCH pour Cathy - le 25/09/2006 à 09h08