LES TOILES ROSES
Déclaration de l’archevêque de Montpellier sur le « mariage » homosexuel
Montpellier, le mercredi 18 novembre 2009
Source : Diocèse de Montpellier.
Dans un pays comme le notre, si prompt à revendiquer la liberté, l’égalité et la fraternité, il m’a semblé qu’il était bon de participer à un débat de société, dans le respect de l’autre.
Montpellier est en passe d’apparaître comme ville-phare pour promouvoir le mariage homosexuel par une loi civile. Comme citoyen, mais aussi dans ma charge, faut-il rester muet ? Bien sûr, il faut entendre d’où provient cette démarche opiniâtre des personnes homosexuelles à vivre comme tout le monde. Je me réjouis de tout ce qui a fait reculer l’irrespect ou la marginalisation dont ces personnes ont pu être victimes.
Mais y a-t-il liberté et égalité sans recherche aussi de vérité ? Dans une lecture récente, je suis tombé en arrêt sur cette affirmation d’Albert Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Quelle sagesse ! Si on ne peut rendre l’autre heureux, à tout le moins ne pas ajouter au malheur d’autrui. Le dictionnaire de la langue française donne un sens précis au mot mariage ; il n’y a pas besoin d’être catholique, et je le suis, pour comprendre que jouer avec le mot mariage, union d’un homme et d’une femme, ne rend service à personne.
Ce prétendu droit, fondé sur une négation anthropologique de base pourrait-il rendre « heureuses » les personnes qui revendiquent le mariage pour une union entre deux hommes ou deux femmes ? Ce qui est par contre certain, c’est que cela contribue à brouiller les repères de la jeunesse, qui ne saurait bien grandir dans la confusion. Je plaide pour le respect des mots qui touchent à la famille.
Est-ce que je sors de ma responsabilité dans une prise de parole libre, qui se veut respectueuse d’autrui ? J’aurais pu me référer à la Bible, mais le philosophe Camus aide à comprendre un propos qui, sans le label « catho », propose simplement une parole de sagesse.
Mgr Guy Thomazeau
Archevêque de Montpellier