LES TOILES ROSES
Fiche technique :
Avec Yiannis Aggelakis, Myriam Vourou, Christos Mantakas, Gregory Patrikareas, Eugene Dimitriou et Themis Bazaka. Réalisation : Panos H. Koutras. Scénario : Panos H. Koutras. Compositeur : Konstantinos Vita.
Durée : 103 mn. Disponible en VO et VOST.
Résumé :
Cet hommage trash aux séries Z américaines des années cinquante met en scène une Moussaka géante de trente mètres de haut qui s'attaque aux êtres humains.
L’avis de Homo SF :
À Athènes, dans une luxueuse villa, un jeune ministre grec et son épouse cocaïnomane, Joy, se disputent au cours du dîner. Las, leur fils, Aris, s'en va donner sa part de moussaka au chien. C'est alors que surgit une soucoupe volante.
Au même moment, Tara, travesti enrobé qui rêve de devenir styliste et top model, se rend à une soirée avec ses deux amis, Dimis et Chanel. Quittant la fête suite à l'arrivée de son ex au bras d'une blondasse, elle s'enfuit en pleurs et aperçoit la soucoupe.
Elle se précipite le lendemain chez les scientifiques du Téléscope d'Athènes, une équipe de charmants jeunes hommes en blouse rose qui passent plus de temps à se mater qu'à regarder les étoiles. Sous le charme du directeur du centre, ils apprennent l'existence d'un monstre qui a envahit la ville : une Moussaka Géante.
En effet, à l'intérieur de la soucoupe volante, un équipage de bimbos a décidé de téléporter une des leurs sur Terre pour nous étudier. Mais malheureusement, tel Jeff Goblum dans La Mouche, l'ADN de l'extra-terrestre s'est mêlé à celui de la moussaka abandonnée par Aris pour devenir une moussaka de plusieurs mètres de haut.
On suit alors les déambulations de la part de moussaka à travers la ville, arrosant de son jus brûlant les passants qui fuient en courant devant elle.
D'un kitsch absolu, ce film grec renoue avec délice avec les films des années 50 : les effets spéciaux sont grossiers, les acteurs courant devant la moussaka d'une crédibilité quasi inexistante… Mais on rit et on s'émeut de l'amour tendre de Tara pour le scientifique et on passe un bon moment : que demandez de plus ?
L’avis de Philippe Serve :
Suite à une intervention d'extra-terrestres, une portion de moussaka se met à grandir démesurément et envahit les rues d'Athènes, tuant affreusement tous ceux qu'elle croise... Panique totale... brrrrrr... sluuuuurp....
Avec un titre et une histoire pareils, le spectateur est en droit de s'attendre à un vrai nanar au-delà même de la série Z.
Et, effectivement, il ne sera pas déçu car le film remplit bien tous les critères du genre et sombre plus d'une fois dans le ridicule. Mais il réserve aussi quelques bons moments pour qui saura prendre tout ça au énième degré, le film parvenant cahin-caha à tenir la route entre pur sérieux et parodie à tout va, l'intelligence du réalisateur résidant sans doute à ne pas choisir et à proposer les deux lectures mêlées.
Si le rythme s'avère souvent défaillant (le film avance trop souvent à celui de la Moussaka géante, à savoir très lentement) et ses effets spéciaux franchement nuls, on ne manquera pas de rire à certaines scènes, notamment aux parodies de journaux télévisés plus vrais que nature, aux kitschissimes pin-ups extra-terrestres responsables de la catastrophe ou encore à l'autodérision de tout ce qui est « grec » à commencer par des scientifiques homos en blouses roses ! Et on pourra (presque) s'attacher à l'esprit romanesque de la grosse Tara (joué par un homme, qui n'est pas sans nous rappeler une certain Divine, égérie de John Waters).
Au bout du compte, une sorte d'enfant naturel hellénique de ce bon vieux Ed Wood dont il n'atteint cependant pas les sommets de nullité et à qui il manque la poésie naïve du réalisateur de Glen or Glenda mais qui a su se faire une place de choix à « Nanarland ». On ne peut pas toujours regarder du Bergman et du Kurosawa...
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