LES TOILES ROSES
(6.04)
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Pour commencer ce billet, je vais oser un trait d’esprit qui, peut-être, aura l’honneur de figurer un jour dans le Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes (édition 2119) : « L’amour est aveugle, c’est pourquoi il ne m’a jamais vu ». Avant que le club de mes ex ne se mette à pousser des cris d’orfraie, je dois reconnaître que ce n’est pas vrai. Aveugle, myope ou presbyte (sans jeu de mots, svp), l’amour a croisé ma route plusieurs fois. Je me suis souvent interrogé sur les raisons de mes échecs, je pense même les avoir déjà évoquées à plusieurs reprises sur ce blog : problème de la distance, mauvais timing... Mes plus récentes réflexions m’ont amené à considérer que la réalité est encore pire que cela : je cours après l’amour et le fuis dès qu’il s’approche de moi.
Indéniablement, il y a matière à réflexion psychanalytique et remue-ménage cérébral auquel je ne vais pas me livrer dans ces quelques lignes. Je constate seulement que je suis un handicapé sentimental. Que celles et ceux qui ont la malchance de souffrir d’un handicap physique se rassurent : ce désordre émotionnel qui affecte ma vie privée ne me donne aucun droit ; donc, pas de place de parking ni de réduction SNCF. Au demeurant, je ne les revendique pas. La morale est sauve.
Je tiens juste à lancer une mise en garde aux aventuriers qui auraient l’imprudence, l’audace, le courage, l’inconscience ou la témérité de s’éprendre de ma complexe et tortueuse personne : il vous faudrait du temps pour apprivoiser l’animal sauvage que je suis, et lui inspirer confiance. Vous seriez en présence d’un émotif nerveux qui n’a pas encore confié ses névroses à un professionnel, et ne possède donc pas la clé qui lui permettrait d’en venir à bout. Vous devriez aussi convaincre un être blasé, cynique et désabusé, que, contrairement à ce qu’il croit, il a droit lui aussi au bonheur, et qu’il peut le trouver auprès de vous et avec vous. Autant dire que la tâche s’annonce difficile. Si tout ce que je viens d’écrire ne vous décourage pas, alors la médaille du mérite vous tend les bras.
Pour terminer, je vous livre ce sonnet de mon ami le poète Damien Dauphin, si toutefois vous ne vous demandez pas à quoi rime la poésie.
N’attends pas que je sois le compagnon parfait.
J’ai vécu trop longtemps à moi-même livré,
Et d’une vie à deux n’ai point l’expérience.
Sois donc compréhensif, armé de patience.
Si tu crois que la vie n’est qu’un jour de beau temps,
L’amour s’envolera au premier coup de vent.
Nous devrons affronter ouragans et orages
Avant que le soleil transperce les nuages.
Nous aurons un chez-nous en parcourant la terre,
Ferons notre foyer de la planète entière.
Quand, à la fin des temps, nous toucherons au port,
Je t’aimerai autant, je t’aimerai encore.
La mort ne peut tuer un véritable amour
Qui dans l’éternité est vivant pour toujours.
Écrit le 24 novembre 2009
[Edit du 10 décembre 2009]
Le fait de publier les épisodes de ma saga avec un temps de retard rend nécessaire leur datation car, entre le jour de l’écriture et celui de sa mise en ligne, il peut s’en passer des choses ! En l’occurrence, il s’est produit quelque chose : j’ai décidé de ne plus fuir.
If you wonder why, let me tell you it’s all about love.