LES TOILES ROSES

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Fiche technique :

Avec Mark Duplass, Joshua Leonard, Alycia Delmore, Lynn Shelton, Trina Willard, Steven Schardt, Jane Hall et Tania Kupczak. Réalisation : Lynn Shelton. Scénario : Lynn Shelton. Directeur de la photographie : Benjamin Kasulke. Compositeur : Vinny Smith.

Durée : 95 mn. Disponible en VO et VOSTfr.

 


Résumé :

Un soir, Andrew débarque sans prévenir chez Ben, son vieux copain de fac. Les deux hommes ne tardent pas à renouer avec leur bonne vieille complicité de machos hétéros. Afin de distraire Ben de sa petite vie bien rangée, Andrew l’entraîne dans une fête aux mœurs libérées. Sur place, tout le monde ne parle que de participer au festival local de porno amateur et de tourner des films érotiques d’art et d’essai. Andrew semble plus que partant. Ben semble un peu moins concerné... Quelques litres d’alcool plus tard, une idée prend vite l’allure d’un pari : Andrew et Ben coucheront ensemble sous l’œil bienveillant d’une caméra. Ce n’est pas gay, ça va bien au-delà. Ce n’est pas du porno, c’est de l’Art.

Le lendemain, impossible pour eux de se dégonfler. Rien ne pourrait les arrêter... sauf peut-être la femme de Ben, l’hétérosexualité ou certaines questions d’ordre mécanique...


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L’avis de Frédéric Mignard :

Un instantané de cinéma indépendant drôle, frais et surtout libre d’esprit, qui s’introduit avec réalisme dans les doutes d’Américains à l’aube de la quarantaine.

Deux potes se retrouvent après 15 ans de trajectoires différentes. L’un s’est rangé et contemple une vie pépère avec femme, traites de la maison à payer et un bébé à concevoir ; l’autre joue au globe-trotter et mène la vie de bohème avec bonhommie et une immaturité gloutonne. Quand ce dernier revient se poser chez son ami, les doutes de chacun quant à leur itinéraire respectif reviennent sur le tapis. Aussi, comme pour exorciser ces craintes de virilité déplacée (d’une part le couple tue-t-il l’homme et d’autre part le vagabondage libertin définit-il l’essence de l’homme, le vrai), ils se mettent en tête, une nuit de défonce, de coucher ensemble dans un porno amateur pour soi-disant repousser les frontières de l’art.


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Le postulat de départ (le petit X gay entre potes hétéros) est une idée vendeuse car amusante et gentiment polissonne. Le défi entraîne le spectateur dans une mise en abîme rigolote où la conclusion est tirée de manière conventionnelle tellement l’idée de cet exercice artistique est saugrenue. Pourtant, si elle vaut à l’écran, notamment dans la dernière demi-heure beaucoup de ridicule, de complexe et de malaise à nos deux mecs bien sûrs de leur sexualité, ce n’est pas forcément ce qui en définitive nous séduit le plus dans ce métrage.


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Lynn Shelton, femme aimant à travers ses longs redéfinir les rapports entre mecs, joue avec perspicacité la carte du naturalisme à l’américaine. Elle met en scène des instantanés de vie formidable de réalisme. Elle dépeint remarquablement les sentiments générés par les retrouvailles : les deux hommes sont partagés entre la joie de se retrouver, la nostalgie de leur jeunesse complice qui justifiait toutes leurs dérives, et l’embarras face à leurs présentes différences. Mais la cinéaste dessine également à merveille tout un contexte social et sociologique, celui de l’Américain moyen à travers ce couple de la middle-class qui se construit dans le mariage en étouffant sa part de rêve, de folie et d’immaturité.

Le propos n’est pas nouveau, mais le jeu naturel des comédiens ‒ tous formidables ‒ et la petite trouvaille scénaristique qui procure un enjeu comique à ces petits tracas existentiels, permet à Humpday de s’imposer comme un agréable moment de comédie indépendante américaine, dans la pure tradition de ce que le cinéma de Sundance nous propose chaque année.


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L’avis de Voisin blogueur :

Humpday : la comédie qui bande mou…

Ben mène une vie paisible et partage une belle complicité avec sa femme. Mais voilà que débarque son vieux pote Andrew. Jadis ils étaient inséparables, aujourd’hui ils semblent aller vers des directions opposées. Ben est prêt à fonder une famille, Andrew ne cesse de voyager et d’accumuler les amourettes. Alors que les deux amis repassent une soirée alcoolisée ensemble, ils en arrivent à se lancer un défi osé : participer au Hump Festival. Un festival pas comme les autres où sont projetés des films pornos conceptuels. Et leur concept est simple : faire un porno qui met en scène deux vrais hétéros qui couchent ensemble. Ben et Andrew y auront les rôles principaux. Iront-ils jusqu’au bout ?


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Comédie indé fauchée, Humpday dispose d’une idée de départ originale et amusante. Et alors que l’on découvre le casting, avec en tête le duo Mark Duplass/Joshua Leonard, on s’attend au meilleur. Malheureusement, malgré l’énergie de ses interprètes et l’attachement aux personnages, c’est bien le pire qui arrive. Du moins pour un certain public. En effet, Humpday peut s’avérer gênant du point de vue d’un gay. Le malaise que génère les prémices du passage à l’acte avec ce côté « Beurk c’est trop pas excitant de coucher avec un homme » avec rires gras en bonus pourra créer une certaine irritation. Triste mais criante réalité : dans les films lorsqu’un personnage gay essaie de coucher avec une femme il n’y a guère de goujaterie mais quand un hétéro s’essaie aux hommes c’est une autre affaire…


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Si ce point de vue, pas du tout objectif, est donc à prendre à la légère, ce n’est en tout cas pas le seul défaut du projet. Deux hétéros planifient de faire un porno gay ensemble, idée intrigante mais étirée jusqu’à la corde. C’est simple : tout le long-métrage met en place cet « événement » qui finira par ne pas du tout tenir ses promesses. Faussement audacieux, confortant le public dans ses préjugés et en veillant bien à ne jamais aller trop loin, Humpday ne cesse plus de débander. Et ce ne sont pas ses dialogues faussement prises de tête évoquant un Woody Allen en beaucoup moins bien qui sauveront le tout. Une belle déception.

Pour plus d’informations :

Jeu 17 jun 2010 Aucun commentaire