LES TOILES ROSES


   
Avant et Après

Précédemment, dans Zanzi and the City : Traqué par toutes les polices, Zanzi se déguise avec le masque laissé par l’agent Sharp. Mais ce travestissement fait de lui le sosie de Don Rafaelo Veronese, un chef mafieux. À Las Vegas, Zanzi parvient à duper Benito La Crampe, le bras droit de Don Rafaelo, et grâce à lui, s’envole pour les Bahamas…

Arrivé à Nassau, je m’empressai de me faire fabriquer un nouveau masque en latex et de nouveaux papiers d’identité. C’est fou ce que ça peut aider de transporter une fortune dans une mallette blindée, et de porter sur soi un flingue dans un holster. En moins de 24 h chrono, Stefano Brazzi se volatilisa et je pus ainsi échapper aux foudres du véritable Don Rafaelo qui avait probablement déjà appris qu’un sosie s’était fait passer pour lui au Bellagio.

J’étais content de mon nouveau masque. Il me donnait une tête de playboy et me valait de beaux succès, tant auprès de la gent féminine que des beaux mâles qui sillonnaient les plages bahaméennes. Je pris ainsi dix jours de vacances pour oublier mes problèmes, remplissant mes journées de soleil, de cocktails, de luxe et de sexe. Les choses prirent un tour compliqué lorsque les gens commencèrent à se demander pourquoi mon corps bronzait tandis que mon visage demeurait ostensiblement blanc. De plus, ma véritable identité me manquait. Un mois s’était déjà écoulé depuis que l’Alien m’avait volé mon visage et ma vie. Je devais le retrouver, me retrouver. Mais comment faire ? Au comble du désespoir, et sans entrevoir la moindre solution rationnelle, j’appelai alors mon TiFrère.

TiF est un génie des mathématiques. C’est un brillant scienTiFique qui vit caché dans un presbyterium où il se livre à des travaux occultes sur la physique astrologique et le secret des nombres. Comme j’étais devenu incapable de raisonner, je fis appel à lui et à son avis objecTiF. Je rentrai à Paris. TiF me donna rendez-vous à la Cité des Sciences de La Villette, et sous le dôme du Planétarium, je lui racontai mon histoire.
— Je sais qui peut t’aider, me dit-il.
Le cœur rempli d’espoir, je lui demandai de qui il s’agissait.
— Les frères Bogdanoff !

J’étais interloqué. Comment n’y avais-je pas songé plus tôt ? Igor et Grichka Bogdanoff, les mystérieux frères de l’espace, les spécialistes interstellaires du Temps X et des martiens qui viennent de Vénus, détenaient la réponse à mon problème. Eux-mêmes ont subi, il y a quelques années, une transformation faciale inexpliquée. Peut-être avaient-ils croisé la route semée d’étoiles du même Alien ?
— Je dois les rencontrer. TiF, accompagne-moi.

Trouver les Bogdanoff n’est pas chose aisée. On dit que ce sont leurs projections astrales qui s’expriment lorsqu’ils participent à des conférences. Certains prétendent qu’ils habitent chez Raël, d’autres chez Tom Cruise, et qu’ils seraient les nouveaux gourous de la Scientologie… Pour mettre la main sur ces deux phénomènes métaphysiques, je devais faire appel aux services d’une spécialiste. Une fausse enseigne sur l’avenue des Champs-Élysées sert de couverture à l’agence de voyages Queeny Travels, spécialisée dans la téléportation. La maîtresse des lieux n’emploie que des garçons gays, de moins de 30 ans, qui sont réputés pour être des bombes sexuelles. Un éphèbe vêtu d’un simple pagne en peau de léopard nous introduisit, TiF et moi, auprès d’elle.

— Les Bogdanoff, dit-elle, ont été vus pour la dernière fois à la base de Baïkonour. Ils partaient pour la datcha de Vladimir Poutine. Mais ils n’y sont plus. Je vais interroger mon ordinateur.
Nous la suivîmes dans une autre pièce. Un ordinateur en forme d’œil d’Horus scintillait au plafond. Étrange impression de déjà-vu qui me ramenait dans mon enfance.
— Shabada, recherche sur les frères Bogdanoff !
L’ordinateur se mit à tournoyer. Un bruit venu du fond de la pièce vint nous distraire TiF et moi. Deux éphèbes étaient en train d’explorer mutuellement leur anatomie.
— Mes chers enfants s’amusent, fit remarquer la patronne, n’y faites pas attention, ça leur prend souvent. Alors Shabada, ça vient ?
L’ordinateur cyclope rencontrait des difficultés pour mener à bien la mission qui lui était confiée. Finalement, la réponse lui vint :
— Maîtresse, les frères Bogdanoff se cachent au Futuroscope de Poitiers.

J’étais soulagé de n’être pas obligé d’aller jusqu’en Russie. Tous ces voyages commençaient à me peser. Mais je n’étais pas encore au bout de mes peines, ni de mes surprises. TiF et moi remerciâmes la créature en cuissardes qui nous avait renseignés, et quittâmes son agence alors que retentissait les cris d’un double orgasme. Les « chers enfants » venaient d’atteindre le septième ciel, tandis que je me demandais s’il n’allait pas me falloir monter plus haut encore pour reprendre le visage que l’on m’avait volé.


Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

   
Jeu 19 avr 2007 1 commentaire

De rien GF ! Je suis toujours là pour toi !


Bisous affecTiFs et objecTiFs of course !

TiF - le 19/04/2007 à 11h07