LES TOILES ROSES
[en abordant la question de l'homosexualité dans le cinéma en
France] « Ça me rappelle mon rôle dans Nettoyage à sec, on me posait régulièrement la
même question : 'Plein d'acteurs ont refusé le rôle. Pourquoi avoir accepté un tel rôle avec une scène où vous vous faites sodomiser sur une planche à repasser ?' Mais le plus dur avec un rôle
comme celui-ci, c'est que c'est celui d'un peine-à-jouir qui n'arrive pas à assouvir ses désirs. Ça, c'était très douloureux pour moi, alors que se faire sodomiser sur une table à repasser était
bien le cadet de mes soucis. Déjà, se faire sodomiser, je trouve ça très bien. (...) J'ai eu des amours
hommes, même s'il se trouve qu'aujourd'hui, je suis plus attiré par les femmes, qu'elles me fascinent à un point inouï. (...) Et puis soyons honnêtes, avoir aussi vécu une sexualité homosexuelle
m'a beaucoup apporté. (...) On comprend mieux les femmes, d'ailleurs : se faire sodomiser, se faire traverser, se faire pénétrer quoi, permet de mieux comprendre ce qu'on fait ensuite quand on
fait l'amour à une femme. (...) Je rencontre pleins de mecs hétéros qui se posent des questions sur l'homosexualité et je leur dis : Plutôt que d'en parler sans cesse, va te faire sodomiser un bon coup, ça te fera du bien. (...) Ce qui me gêne
vraiment, c'est cette idée qu'on doive choisir son camp, une fois pour toutes. Quant à me traiter de pédé planqué, non je n'en suis pas un, désolé. J'ai commencé à répondre aux questions sur ma
sexualité à la sortie de Nettoyage à sec, parce qu'on me bassinait avec ça. (...) L'homophobie, il faut en parler, puisqu'on a ça en nous, c'est ce qui entraîne tant de violences contre les
homosexuels, ces envies non assouvies. (...) Je me souviens pour moi, ça a commencé à 14 ans, chez les scouts. Que des ados ensemble et sous les tentes... Il s'en passait de belles, et pas que du
touche-pipi ! (...) Les scouts de France, les cathos, les pires homophobes qui existent, organisaient des campements où les jeunes mecs baisaient ensemble sous les tentes.
» Charles Berling, Têtu, janvier 2011.