LES TOILES ROSES
Fiche technique :
Avec Aaron Webber, Robert Joy, Rebecca Jenkins, Daniel Maclvor, Kathryn MacLellen, Drew O’Hara, Ryan Hartingan, Georgie brown, Callum Keith Rennie, Jackie Torrens, Lisa lelliott et Leah Fassett. Réalisateur : Amnon Buchbinder. Scénariste : Amnon Buchbinder et Daniel MacIvor. Directeur de la photographie : Christopher Ball. Montage : Angela Baker. Musique : David Buchbinder.
Durée : 92 mn. Disponible en VO.
Résumé :
Emerson Thorsen (Aaron Webber), joli garçon androgyne et surdoué de 13 ans, vit chez ses parents au Canada dans une maison perdue au milieu de la forêt de la Nouvelle Écosse. Il vient d'illustrer son premier livre, 1 000 pages consacrées à sa première pollution nocturne. Ce qui étonne à peine ses parents qui jusque là pourvoient à son éducation sans le secours de l’école. Il faut préciser que le père est un célèbre auteur d’ouvrages pédagogiques, par ailleurs impuissant et mari trompé par sa femme légèrement nymphomane. Mais il convient qu’il serait peut-être bon pour son fils d’abandonner les leçons à la maison pour l'école locale. Voilà qu’Emerson se retrouve bientôt avec des filles et des garçons de son âge. Il éprouve le choc des cultures, d'un esprit libre forcé de se confronter avec ses camarades de classe non préparés pour accepter sa différence. Ils ne comprennent pas bien ce garçon qui aime Shakespeare et écrit ses propres romans. La grande préoccupation d’Emerson est de savoir s’il est vraiment gay comme lui suggèrent fortement ses condisciples. Pour vérifier, il embrasse sur la bouche une fille puis un garçon : ce qui n’aide pas à son intégration. La personne dont il se sent le plus proche est son professeur d’anglais (Daniel MacIvor). Comme celui-ci est gay, Emerson en déduit que lui aussi doit être gay. Il n'en éprouve aucune honte et est déterminé à poursuivre son professeur de ses assiduités. Il apprendra les dures leçons de ce que signifie aimer...
L’avis de Bernard Alapetite :
Tout d’abord, ne vous fiez pas à la très laide affiche. Ce film est une très jolie surprise et Aaron Webber bien mignon. On comprend bien que pour désamorcer le scandale que pourrait provoquer le film, il ne fallait pas que le garçon paraisse beau. D’ailleurs un garçon de 13 ans qui poursuit de ses assiduités son professeur, cela ne peut pas exister et cela n’a jamais existé. Je vous rappelle que dire le contraire vous voue aux gémonies éternelles. Nous ne sommes plus dans les années 70. Vous vous souvenez, une époque où l’on donnait le prix Médicis à Tony Duvert, un auteur de livres ouvertement pédophiles. Non, nous sommes en 207. Vous êtes rassurés maintenant et puis si vous l’aviez oublié vous devez me lire en prison, mais je crois qu’Internet y est interdit ! De toutes façons, depuis que vous vous gavez de films américains, iraniens, chinois et même français, vous savez comme moi qu’un garçon de 13 ans, ça n’a pas de sexualité. Au regard de ce que veut nous faire croire la production internationale, Whole New Thing est bien une fiction extravagante. Il faut dire que le film aggrave son cas. Il présente comme héros un garçon surdoué et joli et non un bas du front avec des cuisses d’haltérophile comme les apprécient bon nombre de cinéastes de ma connaissance que je ne dénoncerai pas (c’est encore un peu tôt pour la délation, je me réserve). Un professeur profondément dans le placard qui drague les mecs dans les pissotières des parkings, encore de la pure fiction, ce n’est pas le syndicat des enseignants qui me dirait le contraire (pourtant il me semble connaître...). Et enfin un célèbre auteur de livres de pédagogie incapable d’élever son fils, impossible vous dis-je (néanmoins je crois savoir...).
Les péripéties ne manquent pas et l’on ne s’ennuie jamais. Le réalisateur ne se dépare jamais de la tendresse qu’il éprouve pour tous ses personnages qui, pourtant, souvent ne brillent ni par leur bon sens, ni par leur courage. Le filmage sans être exceptionnel est très honnête et surtout les acteurs sont épatants. Le jeune Aaron Webber est tout simplement extraordinaire. Daniel McIvor, le prof gay et timoré, est aussi le co-scénariste du film. Il n’en est pas à son premier film gay puisqu’il jouait le premier rôle dans Beefcake, celui de Bob Mizer, et qu’on l’a vu dans Uncut de John Greyson.
Whole New Thing est aussi drôle qu’intelligent. On peut bien sûr regretter la fin très politiquement correcte mais je suis certain que comme moi, vous ne voudrez pas admettre qu’un garçon aussi sensible et intelligent puisse être hétérosexuel.
Lors du 1er Festival du Cinéma Indépendant Américain, à Paris en 2006, sous la présidence d’Elsa Zylberstein (actrice), le jury du long-métrage, composé de Fabienne Bichet (directrice de casting), Philippe Lioret (réalisateur), Jean-Marie Vauclin (distributeur) et de Didier Flamand (comédien et réalisateur), a décerné le « Prix de la meilleure fiction » au film. Titra Film doit en favoriser la distribution en offrant le sous-titrage au distributeur qui le prendra en charge. Jusqu’à ce jour les distributeurs, n’écoutant que leur courage et leur cinéphilie bien connus, ne se sont toujours pas manifestés. Susurrons-leur qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et que Whole New Thing est beaucoup mieux réalisé que C.R.A.Z.Y., autre film gay canadien qui fit un tabac, pour ne rien dire de Mambo Italiano.
Un DVD est édité aux États Unis.
Pour plus d’informations :
Site officiel du film