LES TOILES ROSES

« Face à l’obstacle social qui empêche tout épanouissement des homosexuels au Cameroun, écrit Charles Guebegou, ceux-ci ont développé une stratégie de camouflage de leurs activités sexuelles réelles. C‘est ainsi que, bien que s’identifiant et s’acceptant comme homosexuels, certains d’entre eux, pour faire bonne figure sociale, ont également choisi d'entretenir des rapports factices avec des partenaires de l’autre sexe. D’autres sont même allés jusqu’à établir des unions officielles avec ces partenaires de circonstance, tout en ayant une activité sexuelle intense avec leur partenaire habituel ou autres. Dans les villes de Yaoundé et de Douala, notre échantillon était de 81 enquêtés, et parmi eux, 47 soit 58 % se sont reconnus comme homosexuels exclusifs. Mais, fait remarquant, parmi ces 47 homosexuels exclusifs, 20 ont en même temps affirmé avoir des partenaires de l’autre sexe, soit 42,6% de l’effectif des 47 homosexuels exclusifs. 34 des 81 enquêtés ont dit être bisexuels, soit 43,2 %. A Yaoundé, les homosexuels désignent ce type de partenaire de façade sous le terme de “nfinga”. C’est la désignation dans l’une des langues locales de la couverture et cette expression révèle bien qu’il s’agit d’une mascarade pour se couvrir et assurer ses arrières. » Charles Guebegou, Université de Yaoundé (Cameroun).

Jeu 14 jun 2007 Aucun commentaire