LES TOILES ROSES



Fiche technique :

Avec Brice Johnson, Cole Williams, Rain Phoenix, Tom Gilroy et Justin Zachary. Réalisation : Christopher Munch. Scénario : Christopher Munch. Images : Rob Sweeney. Montage : Annette Davey & Christopher Munch. Musique : Michael Tubbs.
Durée : 74 mn. Disponible en VO et VOST.



Résumé :
Harry (Bryce Johnson), 23 ans, leader déclinant d’un Boy’s band (heureusement c’est le réalisateur qui le dit dans une interview car on ne voit jamais le groupe en question ni Harry chanter, pas plus que les vocalises de Max), pour faire plaisir à son petit frère Max, 16 ans, lycéen mais qui déjà suit les traces de son frère dans la chanson, l’emmène faire du camping (en plein hiver).

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On apprend qu’au cours de leurs précédentes vacances, aux Bermudes (également invisible), ils ont fait l’amour. Le premier soir, le petit frère décide de remettre le couvert et suce le grand. Ce dernier, pris de remords (il a une petite amie que l’on ne verra jamais non plus), écourte les vacances. Il va voir un professeur de yoga qui est aussi l’amant de confort de Max et se fait sauter par lui.

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De son coté, Max retrouve l’ancienne petite amie d’Harry, Nikki (Rain Phoenix), et lui fait l’amour ! Bien qu’il soit attiré par Nikki, tout en revendiquant son homosexualité, Max voudrait que Harry se remette avec Nikki, pensant que la jeune femme pourrait équilibrer son frère qui sombre dans l’alcool...


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L’avis de Bernard Alapetite :
Quel tour de force de réaliser un film aussi ennuyeux sur un sujet aussi fort : le désir sexuel entre deux frères. Si les histoires de fratrie vous passionnent, évitez ce pensum et lisez ou relisez L’Agneau carnivore.

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La réalisation ne sort que très rarement du champ/contre champ. Le film n’est presque qu’une suite de dialogues entre les deux frères. Pourtant ces interminables échanges ne nous éclairent guère sur la psychologie des deux garçons. Ils ne parviennent pas plus à rendre crédibles les sentiments sensés les unir.

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L’interprétation des deux rôles principaux par Brice Johnson et Cole Williams, grands habitués des séries, est passable. Le grand frère est grand, brun et un peu mou ; le petit frère est petit, blond et un peu mou. Ils ne sont pas désagréables à regarder mais on ne voit pas grand chose, l’audace est tout entière dans le sujet mais pas à l’image. Quelques séances de gymnastique pour ces deux garçons auraient un peu amélioré l’intérêt que l’on aurait pu prendre au film. Comme d’habitude dans les films gays américains, les acteurs sont trop âgés pour leur rôle, mais ceux-ci donnent assez bien le change.

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Le reste de la distribution (étique) est beaucoup plus problématique, à voir l’ex de Harry on comprend qu’il préfère son petit frère. Quant à l’amant de Max, non que j’en ai une grande pratique, mais je ne voyais pas un professeur de yoga comme cela.

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Sans doute effrayé par son sujet, le cinéaste, qui est aussi le scénariste, a pris soin de situer son histoire dans le milieu du showbiz. Deux frères qui s’enculent dans ce milieu-là ça passe mais si cela avait été un épicier et un étudiant, un médecin et un ingénieur ou un boucher avec un garagiste ou que sais-je encore, cela aurait été tout à fait inacceptable !

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D’ailleurs on ne sait rien des parents, eux aussi hors champs, on ne voit que la mère dans une scène caricaturale. On suppute qu’ils ont quelque argent en voyant le gîte du jeune frère.

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Quelques beaux plans larges, un train qui passe, la ville la nuit, une vue d’une terrasse... ne compensent pas des panotages kitchissimes comme celui qui va d’un feu dans l’âtre au visage de Max puis de celui-ci aux fesses nues de Harry (c’est la seule fois qu’on les apercevra !), ni la caméra portée qui tremblote. Ajoutez à cela des dialogues de romans de gare où les convois ne passent plus et vous aurez une idée de la réalisation.

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L’absence de figuration, je n’ai compté que deux individus dans tout Harry & Max – hormis les acteurs – à avoir traversé une scène sans doute par inadvertance, est une des marques les plus sûres d’un mauvais film.

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On est assez surpris de la médiocrité du film quand on se rappelle que Christopher Munch est l’auteur du fort intéressant The Hours and times (1992), dans lequel il spéculait sur ce qui avait pu se passer entre John Lennon et le très gay Brian Epstein, alors manager des Beatles, durant une escapade des deux hommes à Barcelone en 1963. Ses autres films ne sont pas non plus négligeables, en particulier Color of a brisk and leaping day (1997) qui évoque la construction d’une ligne de chemin de fer dans le Yosemite.

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Alors que reste inédit en France The Hours and times, il est incompréhensible qu’y paraisse en DVD Harry & Max, le plus mauvais film à ce jour de Christopher Munch.

Pour plus d’informations :

Mer 6 mai 2009 Aucun commentaire