LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Johan Libéreau, Salomé Stevenin, Florence Thomassin, Jean-Philippe Ecoffey, Aurélien Recoing, Claire Nebout, Pierre Perrier et Denis Flagoux. Réalisé par Anthony Cordier. Scénario de Anthony Cordier. Compositeur : Nicolas Lemercier. Directeur de la photographie : Nicolas Gaurin.
Durée : 102 mn. Disponible en VF.


 



Résumé :
A 17 ans, Mickael est capitaine de l'équipe de judo et prépare le bac. Tout irait bien si sa famille n'avait pas des problèmes d'argent chroniques. Et surtout s'il n'était pas étrangement tenté de partager sa petite amie, Vanessa, avec Clément, nouvellement débarqué, dont le père est devenu le sponsor de l'équipe.

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L'avis d’Oli :
Mickaël est en terminale, judoka et d'une famille sans le sou. Il est bien avec sa copine, Vanessa. Et puis fait la connaissance de Clément, le fils du gros entrepreneur local, et son nouveau remplaçant au judo. Tout va bien. Mais cette amitié se transformera en une certaine connivence, un triolisme façon 2+1, que Michaël ne va pas tarder à ressentir en 1+2. Système ternaire en « profiteur-liant-jaloux ». Antony Cordier, le réalisateur, va essayer de nous montrer à l'écran le ressenti de chacun, du jaloux en particulier.

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L'idée de départ est intéressante. Tout système ternaire est déséquilibré, nous vivons nos sentiments dans un espace à deux dimensions (soi, attirance de soi pour l'autre, attirance de l'autre pour soi), qui empêche, sauf heureux hasard, une stabilité à long terme d'une relation à trois, encore davantage si le troisième élément est perturbatif d'un équilibre antérieur. Les interactions des deux premiers avec le troisième seront inégales, et pour celui qui se sentira refoulé, les sentiments négatifs apparaîtront : jalousie, colère, envie de tout foutre en l'air. Une volonté de rupture, parfois soumise à une subjectivité trop déconnectée de la réalité. Et c'est encore plus facile quand le bac approche et quand la famille a ses problèmes.

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Idée intéressante, donc. Mais alors la réalisation n'est pas du tout à la hauteur. On vogue de clichés (une scène du dentifrice pathétique et superflue) en maladresses (mettre des produits de beauté haut de gamme dans la salle de bain d'une famille pauvre), le rythme est irrégulier, souvent lent, souvent chiant. Dès la première demi-heure, on sent que ça ne prendra pas. L'acteur principal, Johan Libéreau, manque de conviction, Salomé Stevenin s'en sortira bien mieux. La musique est imposante et pénible. Les personnages secondaires sont mal définis (sauf le père de Mickaël, seul personnage intéressant), tellement de flou dans un film qui manque déjà pas mal d'ambition.

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Alors certains voudront le voir pour une scène de triolisme qui ferait passer le dimanche soir sur M6 pour le Journal du Hard, d'autres aimeront voir les scènes de nudité sous la douche. Mais il est à craindre que la plupart se feront bien chier, comme moi.

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L’avis de Romain Le Vern :
Douches froides, c'est l'histoire d'un trio d'adolescents.
C'est également l'histoire de parents pauvres face à des parents riches. On y explore les problèmes cruciaux des jeunes gens de 17 ans : Comment supporter une mère qui coupe l'électricité à la maison pendant deux semaines ? Qui est le plus fort du judoka ou du karateka ? Peut-on reprocher à son père de trop picoler ? Comment perdre huit kilos en six semaines ? Comment faire sortir le reste d'un tube de dentifrice vide ? Y a-t-il vraiment des gens qui désirent les catastrophes ? Comment aller à l'hôtel faire l'amour à trois ?


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Douches froides, premier long-métrage d’Anthony Cordier, porte bien son titre. C'est un film déroutant parce qu’il ne répond à aucun critère auquel on serait tenté de le réduire. Déjà, il ne s’agit pas d’une simple radiographie d’ados d’aujourd’hui mais un film sur les différences sociales. Des différences (trop) clairement martelées entre d’un côté les riches qui écoutent Mozart et de l’autre, les prolos qui économisent l’électricité. Infime part de tous un tas de clivages manichéens déclinés de façon très caricaturale dans ce film qui aimerait sans doute lorgner vers le cinéma de Claude Miller mais ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes.

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Loin de céder à la frivolité, Antony Cordier instille de fausses zones d’ombre, de faux sous-entendus, de fausses ambiguïtés... Et n’enregistre finalement pas grand-chose du côté du tohu-bohu intérieur et de l’ambiguïté sexuelle. Ce qui est gênant dans Douches Froides, c’est que le réalisateur prétend donner un souffle neuf à la chronique ado alors qu'il n'aboutit qu'à l'effet inverse. La caractérisation démonstrative de ses personnages a vite fait de couler dans le plomb tout espoir de cinéma. Malgré des acteurs très justes (surtout le couple Florent Thomassin - Jean-Philippe Ecoffey), une accumulation pesante de saynètes maladroites... Dans le même registre, il n'est pas interdit de préférer La vie ne me fait pas peur, de Noémie Lvovsky. Ou alors de revoir Les Amants criminels, conte de fées sur l’homosexualité refoulée et même – encore mieux – Y tu mama Tambien, vrai film d’ado moins guindé et plus bandant. Pour plus d’informations :
Jeu 23 aoû 2007 2 commentaires
On voit que tu n'as jamais mis les pieds dans une salle de bain de pauvres, mon pauvre (!) vieux.
C'est toi qui es bourré de faux clichés!
golri - le 24/09/2005 à 20h42
C'est le film même pour critique gogo bobo, qu'une telle nullité soit César du meilleur 1er film dit tout de la déliquéscence du cinéma français. Il faut dire que les jurés ne voient pas les films pour qui ils votent. Les acteurs sont tous dans le surjeu sauf Salomé Stévenin. Johan Libéreau qui est un bas du front joue bien un ... bas du fronts. Ce dernier a sans doute choisi comme Pierre Perrier parce qu'il a une belle queue. La caméra s'attarde par voyeurisme sur la nudité des garçon mais n'en fait rien, pas un échange de regards entre eux! parfaitement gratuit comme de mettre Recoing qui n'a rien à faire dans une chaise roulante, rien nous est dit la dessus. Le film est peut être sponsorisé par un fabricant de fauteuils roulants, allez savoir! Le comble du ridicule est atteint lorsque le cinéaste veut peindre la bourgeoisie pour lui une famille bourgeoise à une piscine qui communique avec la cuisine (chacun ses fantasmes architecturaux) et bien sûr la mére de famille fait trempette en buvant son Martini. C'est encore plus grotesque que la scène de sexe à trois qui a tout de la lutte gréco-romaine mais en beaucoup moins sensuelle...
Bernard Alapetite - le 23/08/2007 à 16h31