LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Isabelle Carré, Catherine Frot, Melvil Poupaud, François Berléand, Julie Depardieu, Claire Nebout, Eva Ionesco, Marc Andreoni, Emmanuelle Riva et Jacques François. Réalisé par Danièle Dubroux. Scénario de Danièle Dubroux et Pascal Richou. Directeur de la photographie : Jean-Marc Fabre. Compositeur : Reno Isaac.
Durée : 106 mn. Disponible en VF.

Résumé :
Une fille de bonne famille bisexuelle en ménage avec une jeune critique de cinéma, un mari maso relégué au garage qui espère reconquérir sa femme, un jeune homme fougueux que les situations tordues excitent un peu trop...
Une mystérieuse maison close vient d'ouvrir et propose des traitements de choc, menés par des dominatrices, « pour soulager tous les problèmes de libido ». Les voilà bientôt tous embarqués dans une thérapie intensive qui va les mener au bout d'eux-mêmes.

L'avis de Samuel M. :
Danièle Dubroux, qui nous avait ravis avec Le Journal du séducteur, intrigant conte sur le désir tissé d’humour noir, fait débuter son dernier film au sein d’un couple de lesbiennes, Catherine (Isabelle Carré) et Agnès (Catherine Frot). Cette dernière voit débarquer son ex-mari, Adam (François Berléand), qui se prétend amnésique et qui, pour s’installer chez elles, prétexte ne pouvoir recouvrer la mémoire que dans les lieux de son passé. De son côté, Bruno (Melvil Poupaud) tombe amoureux de Catherine au premier regard. Apprenant l’infortune d'Adam, il décide de faire d’une pierre deux coups : conquérir Catherine et rendre Agnès à son légitime époux.
Sous les yeux ahuris du spectateur, Dubroux filme l’implacable victoire du stratagème pourtant transparent et de la mise en scène grossière de Bruno : l’intrigue toute entière obéit à la loi du désir masculin hétérosexuel, et tout se passe comme prévu. La scène finale, où Adam (au prénom prédestiné) coule des jours paisibles entouré de sa femme et de la nouvelle maîtresse de celle-ci, ne dissipe pas la lourde impression d’arrangement en faveur de l’homme, qui retire tous profits de la situation finale. Les critiques qui parlent de « subversion » semblent trouver le couple lesbien traditionnel au possible, et l’hétérosexisme furieusement tendance...
Devant tant de roublardise, on ne peut se rattraper qu’à l’idée que la réalisatrice a été aveuglée par son scénariste. Restent la satire de la critique de cinéma underground, savoureuse, la description hilarante du milieu SM où évolue Bruno (mention spéciale pour la trop rare Claire Nebout, excellente en dominatrice), et la part d’autobiographie. En effet, l’histoire, dans ses grandes lignes et aussi invraisemblable qu’elle soit, est réellement arrivée à l’auteure. Il est regrettable qu’elle n’en ait pas tiré quelque chose de plus original et inspiré.  

L’avis d’Oli :
Mauvais signe, j'ai du mal déjà à vous expliquer l'intrigue du film. En gros, Melvil Poupaud va aider François Berléand à retrouver son ex-femme, Catherine Frot, qui vit maintenant avec Isabelle Carré, laissant François Berléand vivre dans le garage aménagé pour l'occasion. Et Melvil Poupaud bosse pour un cabinet de relaxation psychologie par réalisation de fantasmes sexuels. Et Eva Ionesco, en couple lesbien, veut que Melvil Poupaud lui fasse un gosse (aucun rapport avec le reste de l'histoire, une incongruité de plus dans ce film).
La caution humoristique de ce film semble être la dimension sexuelle perverse. On sourit facilement à voir des consuls se déguiser en soubrette pour se destresser. Après, ben, c'est flou. Une construction en (deux) tableaux très très capillotractée, des rebondissements pas nécessaires, des acteurs qui tentent tant bien que mal de relever le niveau (mais même Catherine Frot a du mal à rendre son personnage attachant, tellement le scénario ne s'y prête pas). La mise en scène manque singulièrement de chaleur et ne vient donc même pas donner un coup de main au scénario anémique. Et puis voilà, quoi. On se dit que l'histoire ne valait pas le coup d'en faire un film, que faut y aller seulement pour voir comment de bons acteurs se dépatouillent, et qu'on aurait mieux fait d'aller voir Mensonges et Trahisons si on tenait absolument à aider le cinéma français. Ou de finir sa nuit tranquillement chez soi.
C'est plat, c'est sans intérêt, très décevant.

Pour plus d’informations :
Bande annonce

 
Jeu 17 nov 2005 Aucun commentaire