LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Anthony Ma
ckie, Kerry Washington, Ellen Barkin, Monica Bellucci, Jim Brown, Sarita Choudhury, Ossie Davis et Brian Dennehy. Réalisé par Spike Lee. Scénario de Michael Genet et Spike Lee. Directeur de la photographie : Matthew Libatique. Compositeur : Terence Blanchard.
Durée : 138 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Diplômé de Harvard, John Henry "Jack" Armstrong est cadre supérieur dans une entreprise de biotechnologie. Mais lorsqu'il dénonce les malversations financières de ses patrons à la Commission des Opérations de Bourse, il est aussitôt licencié. Désormais considéré comme un mouchard, il est aux abois.
Quand son ex-compagne Fatima, brillante femme d'affaires devenue lesbienne, lui propose d'être le père biologique de son enfant et de celui de sa nouvelle petite amie Alex contre paiement, Ja
ck entrevoit le moyen de se faire de l'argent facile. Son « commerce de paternité » à 10 000 dollars le rendez-vous lui assure bientôt la célébrité : les lesbiennes en mal d'enfant sont de plus en plus nombreuses à solliciter ses services.
Mais entre les tentatives de ses ex-patrons de le faire tomber pour fraude et sa reconversion douteuse, la vie de Ja
ck prend un tour bien compliqué...
L'avis de Samuel M. :
C’est avec opportunisme que Spike Lee centre son film autour de thèmes tels que la recherche contre le sida et la maternité lesbienne. Comment expliquer autrement qu’au sein d’un film assez démagogique (voir la scène du procès et la comparaison avec Frank Wills), on trouve un patchwork de scènes montrant de manière habile tout et son contraire ? Le réalisateur semble jouer aussi bien avec les préjugés que contre eux. On y voit le héros, John Armstrong (Anthony Mackie, à la fois sobre et à l’aise dans la folie du film), rabaissé au rang d’objet sexuel par un groupe cosmopolite de lesbiennes lipstick faisant appel à ses services d’étalon, en une scène de retournement irrésistible. Cependant, les (com)plaisantes scènes d’accouplement montrent des femmes découvrant le plaisir masculin, de la prude à la délurée, en passant par la mystique ou la pragmatique. Cette séquence est suivie par l’arrivée d’un nouveau contingent de lesbiennes, cette fois-ci masculines, bâties en force et peu effarouchées par un mâle qu’elles dominent entièrement. Ces scènes jubilatoires où le héros étouffe littéralement sous les exigences féminines forment l’exact pendant de la séquence susmentionnée...
Pour le reste, l’intrigue entre son ex-fiancée bisexuelle, Fatima (Kerry Washington), et la compagne de celle-ci, Alex, s’avère fadement conventionnelle : on devine que l’ex va fondre de nouveau pour le beau John Armstrong, et le ménage à trois apparaît comme une solution facile : Armstrong et Fatima s’embrassent, puis Fatima tend la main à Alex, qu’elle embrasse sous le regard de John ; enfin Alex se laisse embrasser par John... Dénouement peu réaliste mais conçu pour réconcilier opposants et militants (de quoi au juste ? On sent qu’on cherche à séduire la plus grande majorité possible dans le public).
La scène qui clôt le film est peut-être plus réjouissante : sur une plage, les jeunes mères confient les enfants à leur père, qui se voit ainsi investi du rôle parental, tandis qu’elles s’embrassent, conservant la haute main sur la sexualité. On assiste alors à une répartition originale, qui remet en cause la classique « division naturelle » des tâches. Enfin, on peut aussi voir ce film comme faisant la promotion de la maternité lesbienne, montrée de manière enjouée, et vantant l’insémination artificielle, lorsqu’on voit avec quelle exigence les donneurs sont choisis (contre les idées élitistes exprimées par les « clientes » du héros).

Pour plus d’informations :
Bande annonce
Site officiel du film

Jeu 17 nov 2005 Aucun commentaire