LES TOILES ROSES



Fiche technique :

Avec Valeria Bruni-Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr, Jacques Bonnaffé, Edouard Collin, Romain Torres, Sabrina Seyvecou, Julien Weber et Yannick Baudin. Réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Scénario de Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Directeur de la photographie : Matthieu Poirot-Delpech. Compositeur : Philippe Miller.
Durée : 93 mn. Disponible en VF.

Résumé :
C’est l’été. Pour la première fois, Marc emmène sa femme Béatrix et leurs deux enfants au bord de la Méditerranée, dans la maison où il passait ses vacances quand il était adolescent. Le Mistral a soufflé, la mer est froide, mais la chaleur de l’été réveille les désirs. Leur fille Laura, 19 ans, attend avec impatience l’arrivée de son petit copain motard qui l’emmènera vers d’autres rivages. Charly, leur fils de 17 ans, qui ne peut en faire autant, attend Martin, son meilleur ami qui est amoureux de lui. Mais Charly n’est pas attiré par les garçons. Béatrix, sensible au non-dit qui règne entre les deux adolescents, s'imagine que son fils est homosexuel. Sans s'en émouvoir plus que cela, elle en parle à Marc qui semble, lui, plus perturbé par la nouvelle. Et quand débarque Mathieu, l’amant de Béatrix, bien décidé à la convaincre de quitter son mari, tout se complique et se trouble davantage. Les vacances se révèlent plus mouvementées que prévues, et de portes qui claquent en chassés-croisés nocturnes, le destin amoureux de chacun se trouve transformé. Vivement l’été prochain !
L’avis de Shan (
Shangols) :
Voilà un petit peu de vent frais dans le cinéma français et ça fait ben plaisir car il faut bien avouer que ce film est emballant... Très joli couple que celui formé par Valéria Bruni Tedeschi et Gilbert Melki, deux acteurs qui sont la perfection même (Gilbert c'est quand tu veux. Pour une partie de ping-pong ou un apéro, s'entend. Valéria, toi, c'est quand tu veux...) Couple certes assez olé olé : Valéria a un amant déclaré qui la suit même en vacances (via un téléphone portable chaud bouillant); il s'immisce jusqu'à chez elle la nuit – dans les fourrés du jardin, nu, ou dans la douche – ; quant à Gilbert, il refoule assez mal son homosexualité qu'il finira par consommer dans les bras de son ex-amour de jeunesse : en guest star, Jean-Marc Barr beaucoup plus couillu qu'en Jacques Maillol (lol).

Un ton de liberté dans les dialogues (enfin du français oral...), dans les thèmes (Ducastel est bien l'un des seuls capables de parler de la sexualité, de l'homosexualité, du Sida avec une telle facilité et un tel naturel... ça soulage, il n'y a pas que des Mireille Dumas en France....), dans la mise en scène – de jolis travellings bien coulés, une grande aisance dans les scènes de couple et les scènes d'intérieur... Bref, bien content dans l'ensemble. You were right Jeremie guy.

L’avis de Gols (
Shangols) :
Alors là ! Je dois reconnaître que, malgré qu'on se dise le contraire, on est souvent bien d'accord avec mon collègue Shang. C'est juste qu'on n'aime pas les mêmes choses dans un film. En général, on trouve un terrain d'entente. Mais là...

Pour moi, Crustacés et Coquillages est un navet total. Je suis pourtant un fan inconditionnel de Jeanne et le Garçon formidable, que j'aime pour sa maladresse même. Ici, ce n'est plus de la maladresse, c'est du bâclage pur et dur. Aucune technique chez ce pauvre Ducastel, qui semble avoir pour référence les soirées vidéo du retour d'Irlande de papa. Le montage est fait à la hache (je vous jure qu'il reste des bouts de plans de montages précédents, j'ai fait des arrêts sur image), le filmage à la va-comme-je-te-pousse, et la direction d'acteurs est inique. Passons sur les ombres des techniciens qui passent sur les murs, ça n'est pas si grave, c'est même presque mignon. Mais je regrette : il y a des foutages de gueule de débutant. Le film est fait visiblement sans répétitions, ce qui donne des choses du genre : Melki articule silencieusement le texte de Bruni-Tedeschi en même temps qu'elle le dit (erreur fréquente chez mes élèves de théâtre en CE2) ; les figurants ont des regards caméra ridicules (observez bien le type aux cheveux gris pendant la scène sur la terrasse du café) ; la musique, digne d'un film porno, est improvisée à l'orgue Bontempi de mon neveu de 5 ans... Jamais je n'ai vu la mer aussi mal filmée, je n'exagère pas, et Jean-Marc Barr doit effectivement regretter le misérable Grand Bleu. D'ailleurs, les acteurs, pourtant sympas d'habitude, sont totalement perdus, pas dirigés une seule seconde, ils ont l'air malheureux comme tout, et mon Dieu comme je les comprends : être lâché dans une production d'un tel flou artistique doit être terriblement difficile.

Alors, oui, je reconnais une certaine audace, voire une liberté de ton, dans le scénario. Mais à ne pas savoir s'il est en train de faire du Bunuel (pour le côté sulfureux), du Chabrol (pour la critique de la moyenne bourgeoisie) ou du Rohmer (pour les dialogues à rallonges), Ducastel finit par faire du Christian Gion. Une horreur, un massacre !

L'avis de Jean Yves :
C’est l’été. Pour la première fois, Marc emmène sa femme Béatrix et leurs deux enfants au bord de la Méditerranée, dans la maison où il passait ses vacances quand il était adolescent. Le Mistral a soufflé, la mer est froide, mais la chaleur de l’été réveille les désirs. Leur fille Laura, 19 ans, attend avec impatience l’arrivée de son petit copain motard qui l’emmènera vers d’autres rivages. Charly, leur fils de 17 ans, qui ne peut en faire autant, attend Martin, son meilleur ami qui est amoureux de lui. Mais Charly n’est pas attiré par les garçons. Béatrix, sensible au non-dit qui règne entre les deux adolescents, s'imagine que son fils est homosexuel. Sans s'en émouvoir plus que cela, elle en parle à Marc qui semble, lui, plus perturbé par la nouvelle. Et quand débarque Mathieu, l’amant de Béatrix, bien décidé à la convaincre de quitter son mari, tout se complique et se trouble davantage. Les vacances se révèlent plus mouvementées que prévues, et de portes qui claquent en chassés-croisés nocturnes, le destin amoureux de chacun se trouve transformé. Vivement l’été prochain ! Crustacés et coquillages m’a fait un peu penser au départ à l’image d’une certaine publicité familiale pour du café « l’ami du petit déjeuner » sauf que bien vite les apparences de sérénité volent vite en éclats mais sans jamais tomber dans des drames interminables. Donc pas mal de légèreté, un peu de morale - juste ce qu’il faut, plus particulièrement de la tolérance égrenée tout au long du film par une Valeria Bruni-Tedeschi dépassée par les événements entre un mari finalement gay mais qu’elle aime, un amant idiot mais qui la comble sexuellement, et surtout un fils - elle regrette presque qu’il ne soit pas homo - qui refuse avec véhémence le désordre amoureux des adultes : « On fait ce qu'on peut ! » lui hurle-t-elle, à la fin. « Attends d'avoir notre âge et d'avoir vécu avant de donner des leçons ! »
Une comédie apparemment futile mais qui pose un regard juste sur les relations dans une famille.

L'avis de Matoo :
C’est drôle, ce film m’a fait le même effet que Pourquoi pas moi ? dans le genre de film, à la thématique homo, plutôt léger et branque. Et pourtant le scénario est plus fin et un peu plus épicé, mais il a aussi de sérieux relents de téléfilm produit par TF1 qui le relègue à un niveau moindre.
Je reste donc partagé… D’un côté, j’ai adoré les différentes intrigues, les personnages et surtout le couple formé par Bruni-Tedeschi et Melki. D’un autre côté, les adolescents ne jouent pas très bien et on se demande bien où l’on veut nous emmener. Quand on a compris (rapidement), on sait exactement comment ça va finir, et ça finit en effet exactement comme ça. Ah… c’est tout ? Eh bien oui.
Un des mérites du film est aussi à double tranchant : le traitement de l’homosexualité. J’ai d’abord été franchement enchanté car l’intrigue repose sur une série de quiproquos vraiment drôles et originaux pour une production française. Gilbert Melki et Valéria Bruni-Tedeschi sont mariés et ont un fils, Charly, qui reçoit un ami sur leur lieu de vacances (qui est aussi celui de l’enfance de Gilbert Melki). Cet ami est homo et, est plus ou moins amoureux de Charly qui est parfaitement hétéro. Valéria Bruni-Tedeschi a une intuition soudaine que son fils est homo, elle le prend avec une décontraction un peu surprenante, tandis que Melki ne la prend pas vraiment au sérieux. Au final, c’est Melki qui redécouvre son homosexualité latente dans les bras d’un de ses amants d’adolescence (Jean-Marc Barr).
Valéria Bruni-Tedeschi et Gilbert Melki s’en sortent plutôt bien et sont très attachants dans leurs rôles de parents tolérants et complètement à l’ouest pour la femme, un peu plus « inquiet » pour le père. J’ai un peu plus de mal avec le jeu du fils et de son copain… même si le copain a un physique tout à fait correct. Jusque là l’homosexualité est évoquée avec une rare justesse, émotion et clairvoyance. Ensuite, quand on voit les lieux de drague et tutti quanti, pourquoi pas… c’est un cliché, mais on ne peut pas le renier dans des lieux pareils (pinèdes, calanques et rochers en tout genre…).
Par contre, j’ai vraiment été dérangé par le jeu affecté que Gilbert Melki et Jean-Marc Barr adoptent dès qu’ils sont ensemble. Juste avant, ce sont deux hommes tout à fait « straight-acting », mais dès qu’ils sont en couple, ils prennent un air pincé, prennent des manières pour s’exprimer et bouger. Ce n’est pas énorme mais c’est palpable, et c’est un peu bizarre. D’autant plus que leur scène d’amour et de « retrouvailles » se résume par quelques images d’une fin de nuit agitée où Gilbert Melki ôte ses menottes d’un haut de lit en ferraille. Sans spécialement vouloir donner une bonne ou mauvaise image des pratiques sexuelles homos, j’ai trouvé que cela sonnait faux, en décalage avec la rencontre romanesque et tellement cliché sur le coup.
Donc mon opinion est mi-figue mi-raisin, c’est une chouette comédie de vacances bien déjantée, mais qui n’a pas vraiment relevé le défi d’aller plus loin malgré quelques petites touches d’irrévérence et d’anti-conformisme bien sympathiques.
Pour plus d’informations :

Jeu 26 jui 2007 1 commentaire

Je trouve Gols bien sévère !


Evidemment, c'est pas du grand cinéma, mais c'est plutôt agréable à regarder et on passe un bon moment.

Stéphane - le 27/07/2007 à 12h10