LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Coluche, Michel Serrault, Jean Yanne, Mimi Coutelier, José Arthur, Michel Auclair, Darry Cowl... Réalisé par Jean Yanne. Scénario de Jean Yanne. Compositeur : Jean Yanne. Directeur de la photographie : Mario Vulpiani.
Durée : 197 mn. Disponible en VF.


Résumé :
Rahatlocum est une colonie romaine nord-africaine où Jules César est venu passer des vacances dispendieuses. La révolte gronde parmi le petit peuple qui se trouve un leader en la personne du garagiste de Ben-Hur Marcel.
L'avis de Jean Yves :
La révolte gronde à Rahatlocum, colonie romaine d'Afrique du Nord. Les folies de César coûtent en effet très cher à la cité, où l'empereur passe, comme chaque année, ses vacances. Le consul Demetrius fait arrêter le meneur de la contestation, le garagiste Ben-Hur Marcel, président de « l'Union des commerçants ». Puis, pour justifier une répression de grande envergure, il n'hésite pas à fomenter un faux complot contre l'empereur et décide de se servir de son prisonnier afin d'infiltrer les mystérieuses Brigades pourpres...
ou Deux heures moins le quart avant l'homophobie…
Ce film qualifié de « rigolo » par les médias m'interroge par l'humour suranné qu'il traîne avec lui. Que donne-t-on en pâture à notre envie de rire dans ce film ? La différence homosexuelle, avec ce remake de La Cage aux folles : César/Michel Serrault s'employant à nous en proposer un panégyrique complet, professionnel, sans bavures. Autour de lui, on en rajoute également pour jouer résolument la folle : Léon Zitrone avec sa toge coquine, Yves Mourousi une bague à chaque doigt ou José Arthur en folle tenancière de boîte cuir.
Etrange que ces trois journalistes français d'entre les plus célèbres et professionnels de l'époque aient accepté de tourner dans cette mascarade bâclée.
Plus grave est mon interrogation quant aux motivations de Jean Yanne. L'imagerie qui se déploie sur les mœurs de cette Rome de toc, ce rire usé et fatigué sur la folle, tout cela n'est pas très frais.
Qu'est-ce qui peut donc faire écrire et vendre un scénario pareil ?
« Le rire sur les pédés est raciste et facile », disait Coluche, pourtant impliqué dans ce film.
Je ne peux croire qu'on fabrique un tel script sans arrière-pensées, sans malaise initial. Je vous laisse deviner lequel.

Pour plus d’informations :
Secrets de tournage

Sam 23 jun 2007 2 commentaires
Salut, je lis cette critique cinéma et je suis à moitié d'accord avec toi. C'est vrai que le premier degrés bien lourd qu'affiche le film peut paraître aux yeux du lecteur lambda une satire vulgaire de la communauté homo mais toi comme moi, on sait que ce navet est défendu par des gens dont l'intégrité fait foi. Serrault ne se moque pas d'un rôle (la folle) parce qu'il est acteur, et pour un acteur, tout personnage reussi est un personnage qu'on aime, qu'on ne méprise pas. Coluche et Yanne est pour moi, l'avant garde populaire d'un Desproges dont on connait l'irrevérence haine des institutions. Quant aux trois journalistes, je pense qu'ils furent tout simplement content de jouer leur propres rôles, une sorte de coming out collectif aux yeux de leur public. Ca, j'avoue je n'ai pas trouver de réponse plus angélique (au gout de souffre j'en conviens )que celle çi...
Aussi, ce n'est pas sans compter la parodie. Car si ce film te semble gribouiller la communauté homo, pour moi, la première parodie que je vois, c'est celle de Ben-Hur. Et qu'est ce que Ben-Hur sinon un film lisse, à l'obscèssion judéo-chretienne, transpirant le sang catholique à chaque plan ? Le miracle de l'homme blanc. La suprématie de l'homme, viril, beau, miraculé transcender par la douleur et l'injustice, face à la méchanceté du méchant brun mais romain. Ca pue l'éducation des esprits à tout prix, à coups de miracles et de belle histoire ... Je pense que "deux heures moins le quart avant JC" est un doigt à cette éducation judéo-chretienne et que Yanne pour servir son mépris du conformisme prend ce qu'il ya pour a de plus anarchiste à l'image : le cliché des folles.
Face à l'image grossière de son film, il nous renvoie à la vulgarité sucrée du Film de Cecil B.DeMille. Je reconnais que c'est un film bien lourd et qu'on peut l'attaquer sur bien des plans. Mais pour moi ce film est davantage une attaque au bien fondé de notre société bien pensante que le mépris d'une communauté homosexuelle... Enfin, j'espère que c'est dans cet esprit là que les auteurs ont tourné ce film.

Bien heureux de t'avoir lu.
Markopolo 1er
Markopolo 1er - le 13/09/2005 à 00h51
Ton analyse est intéressante et je la pense, sans doute, bonne.
Décidemment, je devrais être plus vigilant dans le commentaire des films qui me renvoient à une époque où j'assumais très mal mon homosexualité (homosexualité que j'assimilais à la seule "follitude").
Bien à toi.
P.S. : Je n'ai rien contre la catégorie "folle".
Jean-Yves - le 18/09/2005 à 10h38