LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Ben Smail, Jean Carmet, Kader Boukhanef, Albert Delpy, Albert Klein, Hélène Duc et Daniel Schad. Réalisé par Mehdi Charef. Scénario de Mehdi Charef
Durée : 90 mn. Disponible en VF.

Résumé :
Le lot quotidien de Samir, immigré clandestin, c'est les « boulots » précaires, la faim, le froid et la peur de la police. Le rêve de Mona, vieux travesti en décrépitude, est l'opération qui lui permettra de changer de sexe. Samir et Mona vont se rencontrer, s'allier pour survivre jusqu'au meurtre ! « Mona et Samir sont deux êtres qui sont exclus du monde parce qu'ils ne pensent pas comme nous. Ils sont exclus parce que les gens pensent qu'ils ne peuvent pas leur apporter quelque chose. Leur rêve est différent des nôtres. »
L'avis de Jean Yves :
Perruquée, maquillée, talons hauts et tout le tralala, c'est Miss Mona sur son trottoir. Un travelo sur le retour, incarné par Jean Carmet dans le film de Mehdi Charef.
Miss Mona n'est pas heureuse. Malgré son « amour » pour Marilyn Monroe, elle vit une cinquantaine douloureuse, dans une peau qui n'est pas la sienne. Sa passion pour le jeune travailleur immigré clandestin Samir (Ben Smaïl) va provoquer son destin.
Son appétit de vivre nous emporte dans les bas-fonds d'une capitale glauque et nauséabonde, où la corruption et la prostitution, le vol et la mort, sont les seules armes de combat. Un monde peuplé d'homosexuels et d'immigrés, marginalisés à l'extrême, d'une douleur noire, difficilement supportable.
Medhi Charef, le réalisateur se préoccupe des exclus, « les extra-terrestres » comme « ils disent », parce que la loi n'est pas faite pour eux.
L'originalité du scénario, c'est la rencontre des deux protagonistes, qui apparemment, bien qu'exclus, ne sont pourtant pas branchés sur la même longueur d'ondes. L'immigré clandestin a besoin de papiers et, pour ce faire, accepte la proposition de Mona, la prostitution masculine, bien qu'il ne soit pas homosexuel, et que son problème est de pouvoir assumer sa virilité. Quant à Mona, elle n'a de cesse d'économiser suffisamment pour s'offrir l'opération qui lui donnera le sexe qu'elle a choisi.
La trame du film est simple, le texte limité, tout se joue sur les attitudes et les mouvements. La caméra déambule dans les zones chaudes et insoupçonnées d'une capitale en rut, où le sexe se vend bien. Parallèlement à nos deux héros, Charef introduit un troisième personnage conducteur de métro, errant désespérément à la recherche du partenaire idéal qui saura lui donner du plaisir.
Un film grave et douloureux, donc. A bien des égards, "Miss Mona" peut être comparé à L'Homme blessé, dans une version plus cosmopolite.
J'ajoute, pour terminer, que Jean Carmet est prodigieux, c'est un de ses plus beaux rôles. Ne manquez pas la scène où il parodie Marilyn Monroe dans Sept Ans de réflexion, en robe blanche et perruque blonde sur une plaque d'aération…

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Sam 24 sep 2005 Aucun commentaire