LES TOILES ROSES
L'auteur :
L'auteur de polar, Joseph Hansen est mort le 24 novembre 2004 en Californie à l’âge de 81 ans.
Hansen avait ouvert la voie au polar gay dans les années 70 en créant Dave Brandstetter, un ancien agent d’assurances homo, qui, de ce fait, se retrouvait à mener des enquêtes où l’homosexualité est le sujet ou la toile de fond.
Ce faisant, ses romans donnaient à voir l’homosexualité côté faits divers (les meurtres, les viols, etc.) mais aussi au quotidien et dans toutes ses dimensions (scènes d’amour, coming-out, affirmation, découverte du sida, etc.).
Bien que gay, Joseph Hansen avait épousé Jane Bancroft avec laquelle il avait eu un enfant.
L'avis de Jean Yves :
Une parabole sur le sida et un pied dans l'ennui.
Dans le souci d'une identification totale, si vous rêvez d'un roman homosexuel tous azimuts, c'est ce roman qu'il vous faut. L'auteur est homosexuel, les victimes sont homosexuelles, le meurtrier présumé est homosexuel (mais pas le vrai !), les meubles sont… non, pas les meubles, ils sont impeccables, de bon goût… Car le détective, Dave Brandstetter, a tout pour plaire : courageux, discret, généreux, attentif aux femmes, digne ; il est bien sous tous les rapports (ne doit-il pas être mieux que les hétéros qu'il rencontre incidemment ?) Oui, c'est un héros et il ne craint ni la bagarre, ni les coups, il sait se servir de ses muscles, de son intelligence.
Dave est dans un sacré merdier : des crimes sont commis. Les victimes : des homosexuels, et pas n'importe quels homosexuels, des gays (nous sommes aux USA, l'avais-je oublié ?) atteints du sida.
Mon problème, c'est que quand je lis un polar (j'en lis assez peu au demeurant), tout gay que je suis, j'aime bien m'échapper de la morale, de la générosité. J'aime bien les codes, les rites du polar : des mecs machos en diable, des traîtres et des traîtresses, des vamps chaloupées et des héros pressés qui les basculent sur des divans moelleux dans des sites de rêve, et des lieux noirs, du sang, de la violence, parce qu’un polar pour moi, ce n'est pas forcément un sujet de réflexion, c'est un lieu imaginaire où se défoulent toutes les zones d'ombre que la société m'interdit d'exprimer.
Alors me voici coincé car ce polar m'a ennuyé. Totalement. Mais voilà, qu'un polar montre des hommes atteints du sida, et je me sens coupable de critiquer un bouquin aux si bonnes intentions. Je n'ai plus qu'à attendre les commentaires d'insultes...
Il y a des thèmes graves, si graves... Pour autant, peut-on s'en servir dans l'intrigue de ce qui est, par excellence, une lecture de divertissement ?
Pour plus d'informations :
Publié chez Rivages/Noir (1988)
Bibliographie
Voir la fiche "Quatre polars gay de Joseph Hansen"
Ven 9 jui 2010
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