LES TOILES ROSES
Fiche technique :
Avec Kim Min-sun, Park Yen-jin, Lee Young-jin et Jong-hak Baek. Réalisé par Kim Tae-Yong et Min Kyu-Dong. Scénario de Kim Tae-Yong. Directeur de la photographie : Yoon-soo Kim. Compositeur : Sung-woo Jo.
Durée : 97 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
Dans un collège sud-coréen pour jeunes filles, Min-ah est déconcertée lorsqu'elle découvre un journal intime que deux de ses camarades rédigent de concert. Alors qu'elle en prend connaissance, elle est la proie d'étranges hallucinations.
Afin de pouvoir le lire plus en détail, Min-ah feint un malaise et est transportée à l'infirmerie. Là, elle est le témoin involontaire d'une étreinte amoureuse entre Hyo-shin et sa petite amie Shi-eun, les rédactrices du fameux journal.
Mais quelques temps plus tard, alors que les filles s'apprêtent à passer l'examen de santé annuel, Hyo-shin se jette par la fenêtre. Contre toute attente, Shi-eun ne semble pas être affectée par cet accident et affiche un visage indifférent dans les jours qui suivent.
C'est à partir de ce moment-là que se manifestent dans l'école d'étranges phénomènes qui vont peu à peu bouleverser la vie de Minh-ah.
L'avis de Mystere Vic (Cinéasie) :
Min Kyu-Dong va plus loin. Plus loin que le court-métrage qu'il avait réalisé il y a quelques années intitulé Her Story et qui abordait la même thématique que ce nouveau long métrage Memento Mori, co-réalisé avec Kim Tae-Yong. L'histoire d'une liaison amoureuse entre deux lycéennes qui ont décidé d'aller jusqu'au bout ensemble mais dont le suicide de l'une d'entre elles, Hyo-shin va bouleverser la donne.
Le film a pour cadre le lycée de jeunes filles dans lequel sont scolarisées les deux héroïnes et ce cadre va constituer une prison pour les lycéennes de laquelle elles vont avoir du mal à s'extirper, ceci imprimant au récit une sensation de lassitude et d'étouffement.
En lieu et place de ce qui aurait pu être un huis clos angoissant, on se lasse de ces murs de briques rouges, de ces professeurs, caricatures d'un système scolaire en déliquescence et de ces jeunes filles puériles qui se veulent se prendre pour des femmes avant d'avoir quitté l'enfance.
Seules au milieu de toute cette cohue, Hyo-shin, Shi-eun et Min-ah trio étrange et décalé sur lequel le réalisateur veut porter son attention. Mais si ses images empruntent aux histoires de fantômes un brin de fantastique, si sa caméra frôle les corps dans un ballet lancinant et terrifiant, si la lumière se fait tantôt l'alliée des adolescentes tantôt leur pire ennemie, Min Kyu-Dong ne parvient pourtant pas à isoler la relation entre les deux protagonistes principales suffisamment pour que l'intensité de leur amour et de leur dévouement puisse crever l'écran.
Seul lien tangible au cours du film, le journal intime partagé par les deux amies, fil d'Ariane surprenant qui va nous conduire par flash-back successifs au pourquoi de cette fin tragique. Les séquences mêlent indifféremment le pré- et le post-suicide rendant à Hyo-shin une présence encore plus palpable et qui va doucement prendre corps.
Néanmoins, derrière les symboles, on perçoit le discours, derrière les comportements, la cruauté de la société, mais l'histoire de ces deux âmes liées pour l'éternité ne parvient à nous captiver qu'à moitié comme une course que l'on aurait déjà courue et qu'on saurait perdue d'avance.
Pour plus d’informations :