LES TOILES ROSES



 


L’auteur :
USA. Pseudonyme. Pas d’autres informations.
L'avis de Jean Yves :
Malone est jeune, beau, américain et avocat. La révélation de son homosexualité le fait brusquement changer de monde et passer de l'austérité puritaine de Wall Street aux bas-fonds clinquants de Manhattan.
En compagnie de Sutherland, une star de haute volée qui lui sert de mentor, il parcourt une trajectoire fulgurante. Sutherland, folle scintillante et superbe, court de bosquets accueillants en fêtes délirantes, cultive l'aphorisme, se défonce avec délectation et lit Ortega y Gasset.
Malone, adulé et désiré, suit un itinéraire suicidaire et fascinant, fait à la fois d'hédonisme et d'insatisfaction, où la vie est conçue comme un spectacle auquel il convient de donner le plus de faste possible : recherche perpétuelle de l'excentrisme, du choquant, de l'exagéré, du démesuré, esthétisme pur, transcendance du sordide en sublime, ivresse au delà du baroque dont ni Malone ni Sutherland ne sont dupes.
« Que dire sur le succès ? Rien, mais les ratés, cette infime sous-espèce d'homosexuels, la folle perdue qui embraye et lance sa voiture par-dessus la falaise : voilà qui me fascine, les tantes qui se méprisent parce qu'elles en sont, et qui sombrent dans le vil et le sordide. »
L'un comme l'autre ont d'innombrables amants, vivent une sorte de surréalité enivrante ; mais le véritable héros de ce livre n'est-il pas aussi la ville de New York dont la sourde pulsation, protéiforme et vénéneuse, en rythme chaque page...
Monde dérisoire que celui d'Andrew Holleran, qui sait de quoi il parle, avec une certaine distance et un regard ironique. Monde en quête d'absolu, malade à mourir de cette recherche mais qui s'habille chez Gucci ou dans la 5ème Avenue, qui passe ses journées dans les saunas ou en folles fêtes. Monde malade de cette recherche et qui ne sait trouver que les artifices du sexe.
Un roman drôle par le regard de dérision aimable, tendre par la fragilité des personnages et émouvant par ces rêves inaccessibles.
Pour plus d'informations :
Éditions 10/18, Collection : Domaine étranger, septembre 2005 (réédition)
Voir la fiche Les Nuits d'Aruba, du même auteur.
Ven 6 aoû 2010 1 commentaire

Wikipédia indique que Andrew Holleran (né en 1944) est le pseudonyme d'un écrivain américain et qu'il enseigne l'écriture à l'American University de Washington, et publie des nouvelles dans des anthologies comme and M2M : New Literary Fiction, et des articles dans The Gay and Lesbian Review. Sa photo figure en illustration de l'article.

Le catalogue de la Bibliothèque nationale de France le fait naître en 1943.  

Et les anglophones pourront lire une notice détaillée http://www.glbtq.com/literature/holleran_a.html 

François le Niçois - le 06/08/2010 à 20h31