LES TOILES ROSES


Fiche technique :
Avec Sami Bouajila, Patachou, Ariane Ascaride, Pierre-Loup Rajot, Charly Sergue, Maurice Bénichou, Philippe Garziano et Christiane Millet. Réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Scénario : Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Directeur de la photographie : Matthieu Poirot-Delpech.
Durée : 95 mn. Disponible en VF.
Résumé :
Pour faire la rencontre de son père qu'il ne connaît pas, un jeune Dieppois se rend à Marseille. Il choisit l'auto-stop comme moyen de transport et n'hésite pas à emprunter des chemins de traverse. Parti pour faire la connaissance de son père réel, c'est en fait une famille idéale que Félix se construit tout au long de son trajet : un petit frère, une grand-mère, un cousin, une sœur...




L’avis d’Olivier Nicklaus :
Après Jeanne et le Garçon formidable, le tandem Ducastel & Martineau interroge les archétypes dans une comédie pas musicale mais lyrique, et audacieusement hilarante.
Beur, gay, séropo... et heureux ! Voilà beaucoup de particularismes, et un héros presque trop œcuménique pour être vrai. On est au bord de la fable. Et pourtant, le film est truffé de grumeaux bienvenus de réalité brute, voire brutale. Ainsi, la prise par Félix (Sami Bouajila) de sa trithérapie à heures fixes. C'est d'ailleurs ce qui génère l'un des plus savoureux gags du film, car pour lui, l'heure de sa trithérapie du matin est aussi celle de son feuilleton préféré, un soap-opera pour mamies. Autre scène à hurler de rire, et non sans audace : celle où des patients dans une salle d'attente comparent avec force détails leur bi, tri ou pentathérapie.

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À part ça, Félix vit en couple à Dieppe avec son copain prof (Pierre-Loup Rajot) et décide de partir à Marseille rencontrer son père qu'il ne connaît pas. Plutôt que de prendre le train, il préfère faire de l'auto-stop, croisant au gré des étapes une galerie de personnages qui finiront par construire une famille de cœur (voire de cul) assez idéale, du petit frère sensible à l'amant-cerf-volant, en passant par la grand-mère dessalée (remarquable Patachou). Drôle de Félix parle donc la famille qu'on se construit et partant, de l'identité qu'on se bâtit. Cette dimension utopique renvoie au conte de fées, genre dont Jacques Demy s'était fait, après la comédie musicale, une autre spécialité. Demy, père de cinéma des auteurs de Jeanne et le garçon..., auquel il est à nouveau rendu hommage ici. Comme ses films les plus lyriques, cette ode au bonheur met littéralement les larmes aux yeux.

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L'avis de Voisin Blogueur :
Félix est arabe, Félix est homo et Félix a le SIDA. Et devinez quoi ? Félix est heureux comme tout et croque la vie à pleines dents. Car ce jeune normand ne se laisse jamais décourager, car il croit en l'humain et profite du présent, de la vie et ses surprises. La seule chose qui le turlupine un peu , c'est son père. Ce dernier l'a abandonné et Félix aimerait bien le rencontrer. Il laisse alors son petit ami et part sur la route, direction Marseille, où se trouve son géniteur. En chemin, Félix va rencontrer différentes personnes qui vont constituer une sorte de « famille de cœur » : un jeune gay qui va s'amouracher de lui et qu'il considère comme son petit frère; une vieille dame qui a tout de la grand-mère qu'on aurait tous voulu connaitre; un "cousin" avec qui la route va rimer avec plaisir ; une mère de trois enfants , séductrice, qu'il verra comme sa soeur. Au gré des rencontres, Félix s'épanouit et apprend à mieux se connaitre...
Drôle de Félix insupportera sûrement ceux qui refusent de croire encore à la beaute de la naïveté. Naïf, oui, ce film de Ducastel et Martineau l'est sûrement. Et c'est là tout son charme. Avec ce parcours initiatique d'un jeune gay courageux et lumineux, les deux réalisateurs mettent en scène une vie faite de rencontres globalement enrichissantes. Le monde dans lequel évolue Félix n'est pas un idéal (il y a des agresseurs, des racistes...) mais le film nous montre que quand on le veut, en allant toujours vers son prochain, on finit toujours par trouver une oreille tendue, du réconfort, un début de complicité. C'est bête comme tout mais ça réchauffe les cœurs et l'interprétation et les dialogues sont tellement bons que tout se tient et qu'on ne demande qu'à y croire. En évitant soigneusement tous les clichés, les étiquettes, les émotions attendues, Ducastel et Martineau livrent la traversée "ordinairement extraordinaire" d'un jeune homme sensible et foncièrement attachant. Un film qui fait du bien.

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L’avis de Shangols :
Drôle de Félix est un petit film, de ceux qui passent comme de rien, et dont il ne reste pas grand-chose après. C'est du bon travail, on est d'accord ; Ducastel et Martineau sont de bons cadreurs, et leur mise en scène est souple. On reconnaît la patte de Jeanne et le Garçon Formidable dans cette caméra mobile, qui filme le soleil sur un escalier marseillais ou un couple qui s'enlace en un travelling très comédie musicale, rapide et légère, pour ensuite s'arrêter sur des plans fixes très bien dosés. Le scénario aussi est très repérable, avec cette homosexualité qui s'affiche sans tabou, très sereinement. Le film est assez lumineux, et semble vouloir cacher sous les couleurs de nos belles campagnes françaises de sombres vérités (racisme ordinaire, exclusion, SIDA, familles déstructurées, solitude...).
Mais Drôle de Félix appuie de façon trop maladroite sur ce faux sujet de la quête d'un père absent : on comprend vite que le scénario va s'ouvrir sur un autre sujet. Bouajila ne cherche pas son père, il cherche à reconstituer une famille au cours de son road movie, et il trouve effectivement un frère, une grand-mère, un cousin, une sœur, et un (autre) père. Mais sorti de ce sujet un peu balisé, le film ne raconte finalement pas grand-chose de passionnant. Comme les autres œuvres des gars, celle-ci est truffée de maladresses, surtout dans le jeu des acteurs, très flou, et dans les dialogues un peu à côté de la plaque. Au final, l'impression d'avoir vu un petit truc très correct, pas désagréable, mais en fin de compte sage et oubliable.

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L'avis de Pierre Guillemot (rédigé en 2000) :
Avant-première au Katorza. Dans la grande salle, pas pleine pour une fois, mais il n'y a pas eu de promo ni de places cadeau. Tout le monde est venu pour une bonne raison.
La bonne raison, c'est d'avoir vu Jeanne et le garçon formidable, Virginie Ledoyen et Mathieu Demy, l'insouciance et le sida, pas de futur et c'est pas grave. Deux ans passés depuis, que sont devenus Ducastel et Martineau, est-ce que leur petit monde chante toujours ?
Début du film.
Une petite ville entre les hautes falaises blanches. On est au printemps, il fait encore un peu frais. Un beau brun roule à vélo sans se presser le long du front de mer. C'est Félix à Dieppe, sa ville natale. Le ferry qui l'employait vient de désarmer. Il a un peu d'argent et son allocation chômage est en règle. C'est comme s'il était en vacances. Alors il part à travers la France, en auto-stop puisqu'il a le temps.
Le but : Marseille, où vit peut-être son père qu'il n'avait jamais vu, parti quand il était tout petit. Le copain avec qui il vit le rejoindra là-bas pour ses congés, en train puisque lui travaille. Pour fêter le départ, ils se roulent une pelle au-dessus du plateau de fruits de mer au restaurant de la rade. En chemin, il rencontre un lycéen qui pourrait être son petit frère et l'accompagne en boîte en trichant  sur l'âge du jeune ; une vieille dame qui pourrait être sa mère et le trouve mignon, bien mieux que son défunt mari au même âge; un cheminot qui joue avec des cerfs-volants; une femme qui a fait ses trois enfants avec autant d'hommes et administre ça avec autorité, il en ferait bien une grande soeur. Et un homme de l'âge de son père, qui pêche à la ligne dans le canal des Martigues, où il n'y a pas de poissons mais ce n'est pas le sujet. Il est arrivé. Il va peut-être à l'adresse de son père, il retrouve son copain à la gare Saint Charles. Générique de fin dans le sillage du ferry, en route vers la Corse des vacances de printemps.

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Début du film.
Une petite ville entre les hautes falaises blanches. Un jeune très brun qui roule à vélo vers le bureau de l'ANPE, il est chômeur. Il passe à l'hôpital pour le suivi de sa trithérapie, il a le sida. On le retrouve au lit avec son copain, il est homo. Il décide de partir à Marseille, à la recherche de son père maghrébin qui a abandonné à Dieppe sa mère française quand il était tout petit. Il est beur et déraciné, d'ailleurs il s'appelle Félix alors qu'il a un faciès sans ambiguïté. Une nuit, dans une grande ville sur sa route, il est témoin d'une ratonnade; son arrivée empêche les loubards de jeter l'Arabe du haut du pont; mais il n'ose pas aller témoigner au commissariat, il est Arabe lui aussi. Ce souvenir le hante tout au long du voyage, il refuse de traverser Orange ville FN. Il se promène avec un réveil qui lui rappelle l'heure de ses nombreux médicaments ...
Aucun des deux résumés ne vaut quelque chose. C'est comme si on expliquait le tissu en oubliant que les fils sont croisés. Le premier ne mène nulle part, pourquoi faire un road-movie gentil de plus ? Le deuxième braque le spectateur moyen, la densité d'idées reçues et de pensée correcte le suffoque.
Mais ce n'est rien de tout ça. Ducastel et Martineau ont raconté un moment de bonheur, le petit tour de France d'un jeune homme libre. Ils se sont fait plaisir, et ont essayé de démontrer leur idée avec une bonne histoire et un héros sympathique. Être sans famille, beur, homo, atteint du sida, c'est juste une occurrence possible de la vie normale. Comme d'avoir une famille nombreuse sans dépendre d'un homme. Il y en a qui sont contre, à qui ça fait peur, ce sont des sots et quelquefois des dangereux. Il faut rester avec les bons, les accueillants, ce sont eux les plus nombreux. Et celui qui, à part ça, est jeune et beau et charmant (j'allais écrire « sexy », mais je préfère le vieux mot), est destiné à être heureux. Certes tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ; il faut cultiver notre jardin.
Donc c'est un conte philosophique. Avec des chapitres annoncés par des cartons illustrés « Où Félix offrit à la vieille dame qui aurait pu être sa mère une belle boîte avec des cases pour classer ses médicaments » (je n'invente pas, les réalisateurs y ont pensé, et puis ils ont fait plus discret, le nom « ma mère » sur le paysage qui introduit l'épisode). Pour faire oublier la force du propos incarné par les personnages, tout a été tourné en lumière naturelle (soleil ou néons) au vrai endroit, à Dieppe, à Rouen sur le pont Jeanne d'Arc, à Chartres devant la cathédrale, à Brioude dans un jardin avec vue sur l'église, aux Martigues à l'ombre du pont tournant, ou dans la campagne fleurie de l'Auvergne. Avec des clins d'œil aux initiés, comme ce plan de deux secondes à Canteleu, l'endroit exact d'où on découvre toute la ville de Rouen en arrivant par l'Ouest. Il y en a d'autres, appel aux initiés d'autres lieux.
Et le plan cinématurgique obligé, la rencontre des amoureux en haut des marches de la gare Saint Charles (Jacques Demy, 3 places pour le 26). Pierre-Louis Rajot (le copain) assis à côté de son sac de voyage et Samir Bouajila (Félix) qui émerge de l'arrière à côté de lui.  Une occasion de plus de se dire qu'ils ont bien choisi leur interprète principal (les autres aussi).

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Fin du film.
Les deux auteurs arrivent ensemble pour qu'on en discute. Ils ressemblent tellement à leur caricature, habillés déstructuré, rasés et coiffés Act-Up soft, que c'en est attendrissant. Ils sont totalement sincères et sans méchanceté, la parole passe de l'un à l'autre pour exprimer la pensée commune.
Le premier interpellateur n'a vu qu'un côté du film. Il est étouffé par le politiquement correct et le dit. Il a l'air vraiment de mauvaise humeur, n'écoute pas la réponse et s'en va. L'assistance se demande pourquoi. Peur du bonheur sous une forme pas normalisée, analyse un psy amateur. Ducastel et Martineau nous disent que c'est la première fois qu'ils ont une mauvaise réaction de ce genre. C'est vrai que jusque là ils ont présenté le film dans des petites villes. À Bollène par exemple, avec les parents de ceux qui ont joué les enfants de trois pères différents.
La première grande ville, c'est Nantes. Par hasard et aussi à cause de Jacques Demy, celui qui a placé tous ses films dans des ports, avec des nomades. Et la comédie musicale ? Jeanne et le garçon formidable était un film chantant. Maintenant ils rêvent de danse, avec Dominique Bagouet par exemple. Pas cette fois-ci, c'est cher et il faut donc un film candidat au grand public. Ils se sont rattrapés sur le choix des lieux, allant jusqu'à récrire des scènes pour les mettre dans des endroits qui avaient plu.
Le grand gadget du film: le feuilleton Luxe et volupté (Amour, gloire et beauté sur France 2) tous les matins à 9h, que Félix arrive à suivre partout où il est. C'est l'heure de la première prise de trithérapie. Ça raconte (l faut tendre l'oreille) une histoire parallèle au film avec une fille qui hésite entre son fiancé et le père du même. Martineau avoue qu'il aime beaucoup ce feuilleton et revendique l'idée.

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Comment ils se sont rencontrés, comment ils travaillent ? Jacques Martineau, professeur d'université, avait écrit sa comédie musicale et cherchait un cinéaste. Olivier Ducastel avait fait une comédie musicale comme court-métrage de fin d'études. Ça a été le coup de foudre. Depuis, ils travaillent ensemble. Martineau écrit le premier jet des dialogues, ils en parlent et le film émerge des discussions.
À la réalisation, c'est le professionnel Ducastel qui prend en charge le plateau de tournage, Martineau est là comme référent de l'idée commune. Personne n'ose leur demander comment ils peuvent arriver à travailler et vivre ensemble sans se fâcher.
Et le sida ? Dans Jeanne et le garçon formidable, Mathieu Demy meurt avant la fin, Jacques Bonaffé porte le deuil de tous ses amis disparus, il faut Virginie Ledoyen l'insouciante pour que ça finisse bien. Depuis, il s'est passé du temps, les thérapies sont efficaces, et Félix vit le moment favorable où il a gardé toutes ses forces. On parle de l'ancien patron d'Act-Up, qui s'est fait photographier beefcake, nu et sexy, malade mais toujours sujet du désir. Pour l'instant, le film finit bien. À suivre.
Pour plus d’informations :

 

Lun 20 avr 2009 1 commentaire
SUR LA ROUTE
Très beau film que ce DROLE DE FELIX. Deux ans après JEANNE ET LE GARCON FORMIDABLE, Olivier Ducastel et Jacques Martineau expérimentent une autre forme de film, le film voyage, road movie à la française, après avoir revisité la comédie musicale. Cependant, on retrouve dans cette œuvre des traces de chanson et de légèreté musicale. Le récit s'ouvre et se clôt par deux beaux morceaux, pétillants et enchanteurs, à l'image du titre de l'un d'eux " Tout doucement ". Félix chante sur son chemin, vêtu de son caban ou de sa marinière. L'ombre de Demy est toujours vivace. Le premier plan du film qui montre Félix pédalant sur la route qui longe la plage de Dieppe, n'est pas sans rappeler le début de LOLA. Après WESTERN de Manuel Poirier, nous voici à nouveau sur les routes de France. DROLE DE FELIX nous emmène de Dieppe à Marseille, pour finir sur la Mer Méditerranée, direction la Corse.
TOUT DOUCEMENT…
Félix s'en va chercher son père. Sa mère vient de mourir, il se sépare de la maison familiale et part, son sac sur l'épaule, pour la cité phocéenne, découvrir celui qu'il ne connaît pas. Nous suivons un homme qui voyage avec pour prétexte de chercher un autre homme, mais dont le voyage est en définitive, le sens de la quête. Félix ne choisit pas les moyens de transport les plus rapides et les plus directs. Il préfère flâner sur les routes, à pied ou en faisant du stop. Nous l'accompagnons entre la Normandie et les Bouches du Rhône, du vélo initial jusqu'au bateau final. Félix est en mouvement. Sur sa route, les rencontres se font. Les légendes, intertitres des chapitres, confirment l'idée que Félix se choisit une famille (ma mère, ma sœur, mon cousin, mon père). Nous ne verrons pas son père biologique. Le trouvera-t-il ? Le verra-t-il ? Quelle importance ! Il se sera constitué une famille de cœur, une famille de substitution. Ses parents sont hors cadre, hors écran, hors film. Elle, morte et lui, fantôme. Félix est, lui, dans le film. Il EST le film.
LE BONHEUR EST DANS LE PRE
Dès lors, tout est liberté. Liberté d 'aller et de venir, de choisir la marche ou la voiture, d'arrêter ou de continuer, de parler à ceux qu'il rencontre, de faire un bout de chemin avec eux, de faire l'amour dans la nature, d'aimer une série télévisée sirupeuse. Toutes les données sont simples et évidentes. La mise en scène est à l'image de l'univers de Félix : limpide et aérienne. Rien n'est problématique, tout est immédiat, donné tel quel, comme autant de postulats de la vie. Félix aime les hommes / sa mère est morte / il cherche son père. Le seul moment durant lequel une tension s'installe est la scène de l'agression raciste à Rouen. Félix doit fuir, courir, se réfugier et se cacher pour échapper au danger. Cette tension, suivie d'un suspens et d'une culpabilité chez Félix, s'envolera lorsqu'il se retrouvera, par le hasard de ses rencontres, face au criminel menotté. Ce voyage cinématographique (on dit " voir du pays ") offre de belles scènes bucoliques, durant lesquelles Félix traverse la campagne française et la province. Ne pas voir Paris dans un film français nous rappelle combien le cinéma est passionnant quand il filme les paysages et la nature, sans tomber dans l'excès régionaliste, genre " produits du terroir " ou publicité Timotei. A ces retrouvailles cinématographiques avec la nature s'ajoute une part belle faite à l'enfance. Félix est un peu un " petit Poucet ", un petit chaperon normand, parti pour traverser le conte de sa vie. Isabelle lui raconte une histoire dans la pénombre d'une chambre ; Félix discute avec les enfants d'Isabelle à propos de leur famille reconstituée, il joue avec Pierre à trouver des mots qui riment…
UN ACTEUR RARE
Sami Bouajila porte le film comme il avait porté BYE-BYE de Karim Dridi, il y a cinq ans. C'est un acteur rare à qui les cinéastes confient trop souvent des rôles en retrait. Il fait une nouvelle fois preuve d'un talent et d'une présence, incandescents et intenses. Les autres acteurs sont à l'unisson de ce vent de liberté. Ils portent en eux la mémoire d'autres films, univers et cinéastes, notamment Ariane Ascaride avec Marseille et Robert Guédiguian. Patachou est irrésistible et nous offre un très beau chapitre de ce voyage. DROLE DE FELIX vient, après RESSOURCES HUMAINES de Laurent Cantet ou LE PETIT VOLEUR d'Erick Zonca, illuminer le paysage cinématographique français de ce début d'année pour notre plus grand bonheur. Courez-y vite !
Olivier Pélisson
Olivier - le 19/03/2008 à 13h32