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Derrière les masques : Homollywood (Marc-Jean Filaire), Merci Bernard (Bernard Alapetite),
Le Bazar de l'Homo Vincy (Vincy Thomas), L'Histoire de l'homosexualité,
Dans l'ombre de Jann Halexander (Jann Halexander), Spécial Abdellah Taïa (Daniel C. Hall),
La Crypte aux gays (BBJane Hudson), Certains l'aiment camp (Tom Peeping),
Le Chaudron rose (Papy Potter), Petits Contes Dark-en-ciel (Nico Bally),
Marie de traverse (Marie Fritsch), Spécial Salim Kechiouche, Si j'étais homo ou hétéro...,
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A tort ou à travers (Laurent Fialaix), Rencontres de tous les types (Hugo Rozenberg),
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Dossier et chronique-soutien à l'association "Le Refuge" (Daniel C. Hall).
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Pas de quartier pour la banalité
Un jeune homme ayant rêvé qu’il faisait son " avant-dernier sommeil " entreprend de rêver éveillé pour ne pas s’endormir et mourir… Il s’embarque par ailleurs dans une drôle d’histoire impliquant la clientèle d’un bar pépère, un retraité solitaire (ce qui donne lieu, dans la lignée de Ce vieux rêve qui bouge, à une évocation délicate de l’homosexualité, superbe de tendresse et de sensualité), un mystérieux aventurier et des truands un peu particuliers… Le récit est ponctué des dits rêves qu’il fait éveillé. Tout cela est un peu tarabiscoté et bancal, parfois vraiment énigmatique, mais guiraudien en diable. Et ça, ça fait du bien.
On ne peut sans mentir dénier à Alain Guiraudie un véritable univers personnel, décalé, intelligent, drôle et poétique, duquel participe, entre autres, un sens aigu de l’éclairage, qui sait capter sans fioritures la beauté des décors naturels, et du cadrage. Les cadres souvent fixes, qui posent un espace de fiction précis et délimité, semblent d’abord contraignants, et les dialogues (savoureuses élucubrations philosophiques, politiques et métaphysiques) sont très écrits ; mais les plans durent, laissent la vie et le mouvement se déployer en leur sein et la vérité percer la couche antinaturaliste. Avec un goût stimulant du détail, mêlant avec bonheur l’humain et l’allégorique, le contingent et l’universel, Guiraudie part d’éléments réels comme d’autant de points de repère personnels et affectifs pour élargir ensuite la portée de son propos de manière délicieusement fantaisiste.
Ce Sud-Ouest relativement identifiable où se déroule l’action du film est filmé avec autant d’amour de la réalité que de goût pour la mythologie filmique, et Guiraudie lui confère volontiers à l’occasion une dimension saisissante de western, de film noir ou de thriller fantastique. Par ailleurs, on y boit du Ricard, on y mange du foie gras, on aime regarder la Ligue des Champions sur TF1 et lire L’Humanité quand elle fait sa une sur Raffarin, mais pas une voiture n’a le même indicatif de département et les villes portent des noms pour le moins surprenants.
Peut-être le passage du moyen au long ne s’est-il pas fait sans maladresses et sans longueurs, peut-être ce film n’enthousiasmera-t-il pas autant que les formidables Du soleil pour les gueux et Ce vieux rêve qui bouge, dont il n’a pas le resserrement dramatique. Mais ce premier essai prometteur dans la cour des grands est loin d’être raté, et Guiraudie y confirme qu’il est bien un des cinéastes français les plus singuliers du moment.