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ASSOCIATION LE REFUGE

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LE REFUGE : une association d’aide aux homos lessivée


Bénévole à la tire / jeudi 22 juillet par Louis Cabanes

Un accord a longtemps paru prêt à sortir des tuyaux : la mise à disposition du fonctionnaire Noguier auprès de l’asso. L’Elysée, par l’intermédiaire de Cédric Goubet et Claude Guéant que Nicolas Noguier précise avoir « eu l’honneur de rencontrer le 29 avril 2010 » avait donné son aval. Tout comme les députés et l’Agence Régionale Santé du Languedoc Roussillon, où siège l’association.

Et patatras ! Un sous fifre de Roselyne Bachelot, Renan Le Joubioux, en charge du dossier, a piqué une petite crise de jalousie. Et fait capoter la précieuse requête de l’association. Il reprochait les interventions du gratin élyséen et de l’Assemblée qui lui avait donné un avis favorable. « Et pour des raisons personnelles car il ne nous aimait pas trop » ajoute M. Noguier. Contacté, M. Le Joubioux ne dément pas et précise, par le service du presse du Ministère, que tout cette affaire « ne dépend que de l’ARS [Agence régionale de Santé] du Languedoc Roussillon ». Reste que le dossier est bloqué depuis plusieurs mois.

Derrière ces mesquineries se cacherait-il un gel des coûts ? Que nenni, puisque comme le précise l’entourloupé, « la mobilisation du personnel salarié n’entrainait pas de surcoût financier pour la réalisation des missions de service public. » La « mise à disposition » est un acte qui permet a un agent d’une administration, selon les termes de la loi, de « demeurer dans son corps d’origine », de continuer « à percevoir la rémunération correspondante », mais d’ « effectuer son service dans une autre administration que la sienne ». La rigueur n’a pas que mauvais cœur. Elle a aussi bon dos.

 

© http://www.bakchich.info/Une-asso-d-aide-aux-homos-lessivee,11461.html

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LE REFUGE :

Comment les aider tout en se faisant plaisir ?

 

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Si vous êtes Parisiens, vous pouvez participer, ce 31 mai à une grande soirée d'action et de solidarité dont vous trouverez les détails sur le site de Salim Kechiouche, l'un des nouveaux parrains de cette formidable association qui lutte de la façon la plus concrète qui soit contre l'homophobie :

http://www.salimkechiouche.com/actualites.html

Ajoutons dans la série « beaux parrainages » ceux de Gaël Morel et de Chantal Lauby qui sont devenus eux aussi des soutiens pour

http://www.le-refuge.org/

 

 

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Si vous êtes le vendredi 4 juin dans le Sud-Est, ne manquez pas la représentation que donnera à 20h 30 à au bénéfice du Refuge, la meilleure troupe de théâtre amateur de la région PACA qui s'est engagée avec une énergie et une motivation aussi profondes que sincères aux côtés de ces jeunes expulsés de chez eux par leurs propres parents. La mairie de Fayence (Var) prête gracieusement son superbe espace culturel, Jean-Marie Périer, auteur de Casse-toi (1) parraine l'opération dont chaque euro gagné trouvera une utilisation concrète auprès de la seule structure en France, conventionnée par l'Etat, à proposer un hébergement temporaire et un accompagnement social, médical et psychologique aux jeunes majeurs, filles et garçons, victimes d'homophobie.

Venez donc applaudir, comme l'a fait le père docu des Toiles Roses lors de la première de La Mastication des morts, cette formidable troupe dans cette étonnante pièce de théâtre donnée à quelques kilomètres de Fréjus et de Cannes.

Réservez le matin au 04 94 76 58 15 et pour 8 au 10 € vous aurez le plaisir du spectacle vivant… au milieu de singuliers cadavres !!!

Si vous ne pouvez pas vous déplacer, n'oubliez pas que vous pouvez aussi verser le prix d'une ou plusieurs places très facilement via http://www.le-refuge.org/nous_soutenir/paypal.ht

 

(1) http://www.lestoilesroses.net/article-dossier-special-le-refuge-7-zoom-interview-jean-marie-perier-casse-toi-creve-mon-fils-je-ne-veux-pas-de-pede-dans-ma-vie--44246824.html

 

La Mastication des morts

 

Connaissez-vous Moret sur Raguse ? Près de Landon. Non ?

Le cimetière de ce village est un lieu étrange, où l'imagination de Patrick Kerman a situé La Mastication des morts (1), à l'affiche de la Compagnie de la Cordée, troupe du Var qui célèbre dans un lieu que l'on imaginait plus calme son dixième anniversaire.

On est accueilli par une dame qui distribue aux spectateurs ce que l'on prend d'abord pour la feuille communale du lieu de la représentation, à savoir Fayence pour la première du 29 janvier 2010. Une fois installé on comprend que l'on est déjà à Moret sur Raguse. Cet habile stratagème permet de se plonger, au rythme et à l'intensité de chacun, dans l'ambiance de ce village.

La vie a-t-elle un sens ? C'est dans un cimetière que l'on se trouve immergé dès le lever de rideau et au moment où il se baissera, on pourra constater que les morts n'en sont pas plus convaincus que Patrick Kerman qui s'est suicidé le 29 février 2000.

D'un tombeau à l'autre, les morts parlent, se parlent. Entre soliloques (2), dialogues et assemblées regroupant les six acteurs, on va suivre la vie des morts tout au long du XXe siècle.

Avec une étonnante harmonie, les tombeaux qui constituent le décor du début de la pièce vont être manipulés par les comédiens pour devenir tribune, monument (aux morts, bien sûr) ou mobilier urbain. Dans des vêtements neutres, ces hommes et ces femmes vont prendre la consistance des dizaines de défunts qui ne reposent pas en paix sous des dalles funéraires dont l'apparente massivité ne suffit pas à faire taire les conflits, les drames qui ont opposé les Morétiens.

Chaque acteur se coule ainsi dans le moule d'une étonnante quantité de personnages à chacun desquels il donne une vie particulière par un simple accessoire, un accent, un tic de langage ou une gestuelle spécifique.

C'est le fruit savoureux d'un impressionnant travail de recherche et de création qui est offert par les Compagnons de la Cordée. Inclassable oeuvre, ce texte est ici adapté et mis en scène avec un art qui crée une empathie instantanée avec des hommes et des femmes dont certains n'ont que quelques minutes d'existence sous les traits d'acteurs passionnés, dont le jeu est rythmé par Gabrielle Anteunis et ses instruments.

Le Père Docu, 30/01/10

 

(1) http://books.google.fr/books?id=PgVYG6Ea7FAC&dq=la+mastication+des+morts+patrick+kermann&printsec=frontcover&source=bn&hl=fr&ei=pvJjS9upI5Gv4Qbi-7XRBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CBgQ6AEwAw#v=onepage&q=&f=false

(2) http://www.dailymotion.com/video/xahzmd_soliloques-a-moret-sur-raguse_creation 

 

Pour en savoir plus :

Sur la dernière récompense de la Compagnie de la Cordée : http://festheapaca.free.fr/page17a.html

Sur la Compagnie de la Cordée http://www.compagnie-de-la-cordee.fr/ (avec un lien vers le dossier de presse de La Mastication des morts.

 

À bientôt à Fayence !!!!

 
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© Vidéos réalisées par nos amis de Gayvox.

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Imprimez et envoyez l'appel au Président de la République : http://www.le-refuge.org/courrier/lettre_au_president.pdf
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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

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LE REFUGE :

Diptyque impressionniste

 

Le Refuge est clairement divisé en deux entités : un local de prise de contact, de rencontres et d'échanges et une structure de logements contenant elle aussi un espace de liens matériels et humains.

Le premier est situé dans un bâtiment historique du centre de Montpellier, derrière la préfecture. Au 2 rue Germain, dans le bel Hôtel de Gérone, une sonnette indique simplement « Association Le Refuge » et une affichette précise : « Le Refuge : première porte à gauche ».

Dans ce lieu, prêté par la ville pour un loyer symbolique, trois pièces ont été aménagées pour accueillir les nouveaux venus, informer les habitués et rassembler ceux qui ont envie ou besoin d'échanger. Un bureau permet aux responsables de l'association de s'isoler avec une ou deux personnes pour des entretiens plus discrets.

Les murs sont peints de couleurs vives et l'ensemble est meublé simplement mais avec goût et efficacité : sièges et tables (de récupération...), bibliothèques, panneaux d'affichage et présentoirs pour des documents divers (associations, lutte contre les IST et la toxicomanie) et des jeux de société. Dans chacune des trois pièces, ordinateur et imprimante complètent le décor. Des toilettes d'une propreté irréprochable ont été récemment installées pour rendre ce lieu de vie et d'échanges plus autonome.

Plusieurs fois par semaine, les adultes y reçoivent les garçons et filles qui ont poussé la porte pour obtenir une information, demander de l'aide ou partager une détresse... ou une joie.


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Il régnait ici, le samedi 13 février une ambiance conviviale marquée par une excitation certaine, à quelques heures du premier concert des Mélo'Men, pour lequel on s'affairait à préparer des flyers, à les distribuer, à faire le point sur le rôle de chacun dans cette opération.

Des têtes nouvelles et inhabituelles, dont des représentants de l'association G-Stud, une membre de l'association « Contact », le reporter des Toiles Roses et son compagnon ajoutaient une touche de nouveauté à la fébrilité du moment. Sereins, souriants et disponibles malgré les sollicitations diverses, Nicolas Noguier et Frédéric Gal donnaient une idée, une orientation. Côté écoute, Véronique, bénévole au Refuge, était venue, comme d'habitude, de Montauban et faisait le lien avec les « nouveaux » et les jeunes pour qui elle est une amie, une (jeune !) maman, une grande sœur selon les circonstances. Tous les looks sont permis et la jeunesse éclate, sans complexes, souvent exubérante, avec un naturel qu'il serait difficile d'imaginer en d'autres lieux moins friendly.


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Une semaine après la publication de Casse-toi, ses retombées médiatiques étaient palpables : on s'échangeait L'Express et Femme Actuelle dont on commentait les photos. Un couple de jeunes filles, photographiées de dos et à contre-jour, s'inquiétait : elles se trouvent trop reconnaissables. Un garçon qui a posé de face se moque de l'expression de son visage. Je me demande si j'aurais eu le cran de m'afficher un jour tel qu'il a osé le faire. Un défi à ses parents qui pourraient le reconnaître ? La preuve d'un vrai courage pour un garçon qui partage avec nous ses joies, un contrat de travail et une relation sentimentale stable ; il arbore avec émotion son cadeau de la Saint Valentin et nous demande ce qu'il doit faire en réponse à la superbe montre qu'il vient de recevoir. C'est le seul qui ait mis son nom sur la sonnette du studio qu'il partage avec un autre dans le bâtiment où il a trouvé refuge après un parcours plus que chaotique.

Un sportif vient nous parler de ses projets, de ses rêves. Il rêve à voix haute : un aller simple pour les États-Unis et un succès à Miami (qu'il prononce à l'américaine, bien sûr) dans le domaine sportif ou tout autre secteur, il pense qu'il va réussir. La preuve : il vient d'être le sujet de centaines de « shoots » d'un photographe qui a apprécié sa plastique...


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Côté réalité, dans le quartier populaire, cosmopolite et étudiant du faubourg Boutonnet un immeuble comme les autres, loué à un particulier, abrite une dizaine de ces garçons et filles sous la responsabilité, entre autres, de Stéphanie. Un des studios a été transformé en « épicerie-laverie » où un adulte vient, six jours par semaine, offrir service et écoute aux occupants des lieux. Un partenariat avec la Banque Alimentaire permet de fournir à un moindre coût les bases d'une alimentation saine et équilibrée. Les appartements sont, pour y assurer une entraide et une envie d'indépendance, partagés à deux ou trois. Fonctionnels, meublés de façon assez disparate en fonction de divers dons ou récupérations, ils sont loués à un tarif symbolique en fonction de la situation de chacun : le but étant que le séjour dure le moins possible. Dès leur entretien d'accueil, les « réfugiés » sont pris en charge par un psychologue et toute une équipe de bénévoles compétents dans divers domaines : santé, droit, recherche d'emploi... La rupture avec la famille est analysée et si le deuil de la relation parents-enfant doit être fait, il est accompagné. Les autres membres de la famille (grands-parents, frères ou sœurs, oncles ou tantes) étant sollicités pour établir une évaluation précise de cette déchirure.


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Il ressort de ces quelques heures passées ensemble l'impression d'une vraie réussite face à des situations de rejet parental qui sont de vrais drames, de vrais scandales. La bienveillance et l'écoute sont présentes partout, accompagnées d'une véritable pédagogie de la vie. Le Refuge n'est pas un cocon mais une étape, une rampe de lancement vers la vie, ses joies et ses contraintes. Si l'on a honte d'être de la même espèce que ceux qui ont osé dire Casse-toi à leur enfant, on se sent fier mais tout petit à côté de ceux qui ont bâti cette institution.

On reste abasourdi devant les menaces auxquelles elle est confrontée depuis les jours qui ont suivi cette rencontre et l'on n'a qu'une seule envie : en attendant que Le Refuge soit inutile, l'encourager, le soutenir et lui apporter une aide morale et matérielle en attendant que le cruel imbécile qui a osé menacer de mort les « réfugiés » soit repéré par la police et puni par la justice.

 

Imprimez et envoyez l'appel au Président de la République : http://www.le-refuge.org/courrier/lettre_au_president.pdf

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Daniel Conrad Hall, l'ensemble de son équipe de rédaction, ses lectrices et lecteurs soutiennent "LE REFUGE" et nous en sommes fiers ! Nous vous demandons de soutenir "LE REFUGE" et d'envoyer votre petit mot de réconfort et de solidarité sur le groupe Facebook : "TOUCHE PAS AU REFUGE !"

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MONTPELLIER, 18 fév 2010 (AFP) - Les responsables du Refuge, une association d’aide et de soutien à de jeunes homosexuels à Montpellier, ont annoncé jeudi qu’ils allaient porter plainte après avoir reçu des menaces de mort à l’encontre des jeunes que la structure héberge.

Avant cela, très inquiets pour la sûreté des jeunes, ils réclament "le soutien de la classe politique et des responsables associatifs". Ils souhaitent notamment que le maire (PS) de Montpellier, Hélène Mandroux, prenne des dispositions "pour assurer la sécurité des résidents". Structure unique en France, le Refuge accueille temporairement, dans plusieurs appartements qu’elle loue à Montpellier, des jeunes homosexuels, souvent rejetés par leur famille en raison de leur homosexualité. "Avant, toutes ces personnes on les enfermait dans les asiles vu qu’il leur manque des neurones, ils ont la tête creuse, ils préfèrent aimer contre nature", écrit notamment l’auteur du courrier. Dans un post-scriptum, celui-ci menace : "On connaît toutes les habitudes de vos protégés et croyez-nous on va les +criblés+ de plombs et les mettre en pièces détachées pour les punir". La lettre est signée, l’écriture du nom pouvant donner lieu à plusieurs lectures. Les responsables du Refuge ont déclaré à l’AFP qu’ils porteraient plainte lundi auprès du procureur de la République. Le Refuge a fait l’objet de nombreux reportages dans les medias. Le photographe Jean-Marie Périer a recueilli récemment des témoignages de personnes hébergées qu’il a réunis dans un livre, Casse-toi.

 

[Ajout à 14h55 :]

Les élus et associations qui condamnent cet acte :

Madame Aurélie Filippetti, Députée de Moselle
Madame Hélène Mandroux, Maire de la Ville de Montpellier
Monsieur Raymond Couderc, Sénateur-Maire de la Ville de Béziers
Monsieur Stéphan Rossignol, Maire de la Grande-Motte, porte-parole de Raymond Couderc
Monsieur Marc Dufour, Président du groupe MODEM de la Ville de Montpellier
Monsieur Cédric Sudres, groupe PC de la Ville de Montpellier
Le Collectif Contre l'Homophobie
L'association SOS RACISME
La LGP de Bordeaux
La LGP de Lille
L'EGIDE de Lille
L'association G-STUD de Marseille
L'association ADHEOS de Saintes
L'association LIFE LGP 66 de Perpignan
L'association APGL Languedoc-Roussillon
L'association Vivre avec son handicap Béziers

 

[Ajout à 17h01 :]

Faut-il rester muet devant tant de bêtise et de cruauté ? Quelle réaction est la plus utile au citoyen face à de tels comportements où la lâcheté rivalise avec la bêtise ? Prenons un compteur de neurones et soumettons-y l'auteur de cette lettre anonyme : si l'on en juge à son orthographe, il perd des points. Ses connaissances en psychologie sont sommaires : « aimer contre nature » n'a aucun sens scientifique. Il est plus au courant des horreurs de l'Histoire qui ont vu des générations d'homosexuels traités par la psychiatrie quand ce n'était pas pire. L'auteur est assez astucieux pour ne pas avoir envoyé son message par courriel : il sera sans doute plus difficile à traiter par la police scientifique que ne l'aurait été une adresse IP.
Je connais Le Refuge. J'y ai vu un esprit d'entraide qui fait honneur à la dignité humaine. Les parents qui ont rayé de leurs vies leur progéniture sous prétexte que leur orientation sexuelle était différente de celle de la majorité sont des monstres. Jean-Marie Périer vient d'attirer l'attention générale avec son livre Casse-toi. Deux concerts exceptionnels de la chorale gay des Mélo'Men ont rassemblé le ouiquende dernier plus de 250 personnes à Montpellier. Ce buzz médiatique a dû donner une idée à un pauvre personnage en mal d'activité, à un niveau de frustration sexuelle que l'on ose à peine imaginer. À quoi servirait de jouer les Don Quichocotte (ce n'est pas une coquille) pour tenter de faire comprendre à cet être sévèrement borné que personne, même pas lui, n'a choisi ses goûts en matière de sexualité ?
Si les mots peuvent apaiser, apportons à Nicolas, Frédéric, leurs associés et leurs "protégés" l'assurance d'un soutien massif et d'une admiration unanime. Vous avez traversé des obstacles qui auraient laissé sans réaction des gens ordinaires. Vous êtes tous EXTRAORDINAIRES, et vous allez le rester. Quoi qu'il arrive. Parce qu'il y a avec vous des centaines, des milliers de gens qui vous aiment. Simplement. Sincèrement. Et qui sont prêts à continuer à vous soutenir. Et que d'autres peuvent commencer à le faire par un geste symbolique (un message de soutien comme celui-ci) et/ou un chèque à l'ordre du Refuge (http://www.le-refuge.org/). Parce qu'une surveillance policière serait la bienvenue, mais pas suffisante. Nous sommes TOUS concernés, et tous acteurs potentiels de cette vie-là qui est NOTRE VIE.

Gérard Coudougnan

 

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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

http://www.elcs.fr/photo/gal/pic/gal-253403.jpg
 

LES MELO’MEN CHANTENT POUR LE REFUGE

 

Les cinéphiles des Toiles roses connaissent presque tous les Melo'men puisqu'ils les ont vus dans la dernière scène de l'inoubliable téléfilm Un Amour à taire (1) lorsque la mère de Jean vient déposer une fleur au monument aux victimes de la déportation et qu'on lui en refuse l'accès.

 


Ce chœur d'hommes gay et gay-friendly existe depuis 1994. Il se produit principalement dans le cadre d'opérations de lutte contre le sida mais ne refuse ni les rencontres entre chorales (2) ni l'accompagnement jovial d'une chanteuse comme Annie Cordy (3)...

C'était donc un événement de pouvoir les écouter à Montpellier, au profit du Refuge, les 13 et 14 février derniers, d'abord au temple protestant puis le lendemain dans l'ancienne chapelle de l'hôpital Saint-Charles (4) devenue, après sa désacralisation Maison des Chœurs, prise en charge par la Ville de Monpellier depuis 2006. Plus de 250 personnes ont répondu à cette affiche exceptionnelle.

En cette Saint Valentin 2010, les Mélo'Men ont transformé la Maison des Chœurs en Maison des Cœurs qu'ils arboraient tous épinglés sur leurs tee-shirts noirs, cœurs écarlates vibrant pour Le Refuge.

Nous eûmes droit à quelques discours, dont la sincérité et la force furent chaleureusement applaudies : nous étions face à des personnes qui parlaient à cœur ouvert, de sujets graves et sans langue de bois.

Frédéric Gal, administrateur du Refuge précisa comment cette rencontre avec les Melo'men avait été organisée et sut, avec des mots simples et forts, résumer cette communion de bonnes volontés.

 


L'adjoint à la culture de la ville de Montpellier, Michaël Delafosse (5) rappela ensuite le rôle avant-gardiste de sa ville en faveur du mariage homosexuel (le fameux « appel de Montpellier » (6)) et sans hésiter à employer les termes homosexualité et homophobie rappela que la ville avait fourni un local d'accueil en centre-ville pour Le Refuge. Frédéric Gal appela ensuite sur scène le trop modeste fondateur du Refuge, Nicolas Noguier. Les applaudissements qui lui furent destinés permirent aux 45 choristes d''entrer en scène...

Le chef de chœur, John Dawkins (7) prit alors la parole et la situation en main. Ce filiforme britannique fut la cerise sur le gâteau d'une singulière après-midi musicale. Expliquant chacun des morceaux provenant des répertoires les plus divers et dans les idiomes les plus variés – nous eûmes droit au suédois et à la langue des loups ! – John mena tout son monde avec de grands gestes théâtraux, son diapason et sa joie d'être le meneur d'une bande d'amis ayant envie de vibrer ensemble pour une noble cause.

N'étant ni mélomane cultivé ni amateur de musiques trop classiques, j'ai éprouvé un vrai plaisir à me réfugier dans des havres musicaux inconnus que la chaleur de ces voix, parfois accompagnées d'un piano, construisait autour de ce chœur, de ces cœurs chantant à l'unisson.

Loin de nous limiter à des notions spirituelles et abstraites, les jeunes du Refuge avaient préparé pour l'entr'acte une série de nourritures terrestres qui, à un euro la part, avaient pour but de ruiner les malheureux spectateurs captifs. À la fin du spectacle, après une série de rappels, limitée par les contraintes horaires des TGV que devaient prendre les choristes parisiens, la ville offrit un superbe buffet arrosé de boissons plus ou moins alcoolisées et plus ou moins pétillantes au goût de chacun. C'est après toutes ces émotions, que votre fidèle serviteur interviewa, son magnétophone dans une main et une coupe de Champagne dans l'autre, le « chargé de relations » des Melo'men...

 

(1) Un Amour à tairehttp://www.lestoilesroses.net/article-4115163.html

(2) France 4 : Various Voices (2005) :

http://www.youtube.com/watch? v=W8aYqb8VMuw&feature=player_embedded

(3) France 2 : Envoyé Spécial (2005)

http://www.youtube.com/watch? v=yVVyH6i2J8w&feature=player_embedded

(4) http://maisondeschoeurs.free.fr/maison.htm

(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Michaël_Delafosse

(6) http://www.tetu.com/actualites/france/voici-le-texte-de-lappel-de-montpellier-pour-dire-oui-au-mariage-homo-15869

(7) http://www.melomen.com/index.php?contenu=common/index.php&menu=lechoeur&submenu=directeur&rubrique=undefined&evtMelo=accueil

 

 


Interview de Jean-Philippe Conejero

Vice-président, chargé des relations externes pour l'association Melo'Men

(Le 14 février 2010 à la Maison des Chœurs de Montpellier à l'issue du récital au profit de l'association nationale Le Refuge par Gérard Coudougnan pour Les Toiles Roses)

 

Les Toiles Roses : Quelle est l'histoire des relations entre les Mélo'men et Le Refuge ?

Jean-Philippe Conejero : Tout a commencé il y a plus de deux ans à l'occasion du concert « Voix contre le sida » régulièrement organisé par les Caramels fous, Equivox et Melo'men, trois associations parisiennes. Chaque année une association est choisie : les bénéfices du spectacle sont alors intégralement reversés à cette association. Il y a deux ans, Le Refuge était venu présenter son action et avait retenu notre attention. C'est pour lui que nous nous étions produits à Paris, au théâtre Le Trianon.

 

Cette opération montpelliéraine est d'une toute autre envergure puisque c'est toute une troupe qui a fait le voyage de Paris à Montpelllier...

Effectivement, nous sommes 45 choristes à avoir fait le déplacement et si l'on inclut les compagnons, on atteint une soixantaine de voyageurs. Il faut aussi ajouter ce que l'on appelle « le cinquième pupitre », c'est-à-dire ceux qui sont chargés de la vente des CD et tee-shirts, de la logistique. Tout cela a été remarquablement organisé par Le Refuge qui nous a accueillis et s'est occupé de tout : nous n'avons eu qu'à arriver et à chanter, ce qui constitue pour nous les conditions optimales et qui témoigne de la compétence de l'association Le Refuge. Être capable de manager pendant deux jours soixante garçons débarquant pleins d'énergie et plein d'allant n'est pas chose facile, alors un grand bravo pour Le Refuge !

 

Et un grand bravo pour les Melo'Men. Avez-vous ressenti dans ces deux concerts une vibration particulière avec le public ou en rapport avec ceux pour qui vous avez chanté ?

Oh oui, je crois qu'en fait nous avons tous chanté en ayant à l'esprit ce que vivent ces jeunes. Quand on habite Paris on a un peu tendance à oublier que tout n'est pas encore parfait dans notre monde, loin s'en faut. Si les choses ont avancé, il reste encore des situations dramatiques, des situations d'exclusion et nous sommes tout particulièrement sensibles à l'action menée par Le Refuge, qui avait été choisie il y a deux ans à l'unanimité. Cette association a besoin d'être aidée, même si notre souhait le plus cher est qu'elle existe le moins de temps possible car cela voudrait dire que le problème est résolu. Malheureusement, je crains que ce ne soit pas encore le cas pour plusieurs années je pense.

 


Quel travail se cache derrière cette qualité de chant choral ?

Il faut d'abord signaler que 60 % des choristes ne connaissent pas la musique ni le solfège et travaillent d'oreille. Ce sont ensuite deux heures et demie de répétitions hebdomadaires le mercredi soir plus deux fois quatre heures un ouiquende par mois et puis évidemment un peu de son temps personnel chez soi pour répéter, pour apprendre par chœur. Apprendre par cœur permet justement de se libérer des paroles pour se concentrer sur la mélodie, la justesse du son et surtout l'interprétation.

 

Aujourd'hui vous avez chanté sans aucune note dans diverses langues, à l'exception de cette chanson en « langue des loups »…

Effectivement, elle est entièrement construite sur une base d'onomatopées extrêmement difficiles à retenir, ce qui nous impose d'en lire le « texte »et pour éviter toute catastrophe, nous avons nos partitions !

 

Recrutez-vous ? Si parmi les garçons qui lisent Les Toiles Roses, certains ont envie de se joindre à vous, quelle est la marche à suivre ?

Nous recrutons en permanence et avec grand plaisir toute l'année. Il faut prendre contact avec nous par courriel (recrutement@melomen.com). Le candidat vient alors assister à trois répétitions pour s'assurer que l'ambiance lui plaît et correspond à sa recherche. Un rendez-vous est alors pris pour une audition à l'issue de laquelle notre chef de chœur et le vice-président accueillent le nouveau choriste dans tel ou tel pupitre en fonction de la tessiture de sa voix. Nous avons chaque année un renouvellement de 15 à 20 % des choristes pour des raisons diverses : c'est la raison pour laquelle tous les candidats sont les bienvenus du 1er janvier au 31 décembre.

 

Merci Jean-Philippe, merci également à Véronique Lesage et à Jean-Pierre Fourichon qui nous ont permis d'organiser ce dialogue. Merci et bravo à tous les Mélo'Men... pour Le Refuge !

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

Le site des Mélo'men : http://www.melomen.com

Les Voix contre le sida : http://desvoixcontrelesida.free.fr/

Les caramels fous : http://www.lescaramelsfous.com/

et http://www.le-theatre-de-michel-heim.fr/les-caramels-fous

(déjà amis des Toiles Roses depuis Avignon Off 2009 :

http://www.lestoilesroses.net/article-34749503.html)

Equivox : http://equivox.france.qrd.org/

et bien sûr...

http://www.le-refuge.org/

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Lettre à mon père et à tous ceux qui, comme lui, s’enferment dans leur tour.

 


Papa,

 

Quand j’étais enfant, je me rappelle t’avoir demandé ce que signifient ces deux lettres : PD. Cela veut dire « pauvre dégénéré », m’as-tu répondu très sérieusement.

J’ai donc compris que le PD est un être inférieur. Mais aussi qu’il est un traître à ses ancêtres, à ses parents. Un bâtard, finalement. Un être dont on a honte et qu’il vaut mieux cacher. Il est dégénéré car, de facto, son comportement l’exclut de l’arbre généalogique. Il n’aura pas d’enfant, après tout. « Dégénérant » m’aurait pourtant semblé plus juste si on considère qu’avec lui, une branche cessera de croître sur cet arbre. Mais non, pour toi, papa, l’homo est juste dégénéré. Il est l’atrophie de l’arbre, la branche sans vie, malade, bientôt morte et qu’il faudra couper. Il n’est cependant pas seulement dégénéré. Il est aussi « pauvre ». Pauvre dégénéré. Les traîtres et les bâtards ne méritent pas qu’on partage quoique ce soit avec eux.

« Quand je t’ai fait, ma semence devait être avariée », m’as-tu dit un jour. Quel hétéro supporterait cette phrase, dis-moi ? « Quand je t’ai fait, ma semence devait être avariée ». Ou pourrie peut-être, je ne me souviens plus du mot exact. Cela traduit avec justesse le mot « dégénéré », tu ne trouves pas, papa ? Voilà la phrase que j’ai dû encaisser parce que je suis homosexuel. Si j’étais hétérosexuel, je n’aurais pas eu à l’entendre. Je n’aurais pas dû la supporter. Je ne me demanderais pas, aujourd’hui encore, où diable je suis sensé trouver la force de la pardonner. Une phrase qui exprime si bien ce que c’est d’être le père de ce fils-là. Des mots qui, désespérément, tentent de se justifier. « Vous comprenez ? Ce n’est pas totalement ma faute. Il y a dû y avoir quelque chose de bizarre dans mon sperme ce jour-là. Et d’ailleurs, j’avais bu. Ceci explique sans doute cela. » Dégénéré, oui. Fruit d’une semence avariée. La tienne. Quel drame, n’est-ce pas ?

Si j’étais hétérosexuel, je ne serais donc pas ce pauvre dégénéré que tu décrivais à l’enfant que j’étais. Je ne serais pas un traître à tes yeux. Tu aurais accueilli avec joie la personne qui partage ma vie, car cela aurait été une femme. Je n’aurais pas du te demander, à chaque fois que je t’ai au téléphone : « Quand viendras-tu voir ma maison ? ». Tu n’es jamais venu chez moi. Tu as toujours refusé. « C’est loin », « On n’a pas le temps, tu sais, nos week-ends sont chargés » ou alors « On verra ». Les années passent. Tu ne viens pas. Je suis persuadé que si je vivais avec une femme, tu viendrais chaque été pour boire un verre de rosé frais à côté de l’étang. Je t’imagine, les jambes tendues sous la tonnelle, soupirant : « Ah nom de Dieu putain bordel de merde, qu’est-ce qu’on est bien ici. » Mais je vis avec un homme. Tu venais chaque semaine il y a quelques années chercher la fille de ton épouse qui étudiait quelques maisons plus loin quand moi, je n’y habitais pas encore. Aujourd’hui, tu ne franchirais pas cette même distance pour venir voir ton fils dégénéré. C’est ainsi.

Si j’étais hétérosexuel, tu espèrerais que je te donne un énième petit-fils. Quelle gourmandise. Ta fille (la vraie, celle-la, pas celle de ton épouse) t’en a déjà donné une douzaine. D’accord. Comprenons-nous, une fille, ce n’est pas un fils, n’est-ce pas ? Avec moi, ton nom aurait continué à se répandre. J’imagine qu’il ne te vient même pas à l’idée que je puisse être stérile. Mais je suis homosexuel et avec moi, de toute façon, ta lignée meurt. Je suis dégénérant en plus d’être dégénéré.

Si j’étais hétérosexuel, je ne serais pas non plus un criminel à tes yeux. Un jour, tu m’as confié que tu préférerais avoir un fils en prison plutôt qu’un fils homosexuel. Voleur, violeur ou tueur, dis-moi ? Il m’arrive de me poser la question. Quel délit supporterais-tu que je fasse en étant hétérosexuel ? Quel crime serait pire à tes yeux que celui d’être homo ? Braquer une banque ? Abuser d’une dizaine d’étudiantes sur un campus ? Conduire une fusillade sauvage dans un supermarché ? Quel crime ? Cela fait bizarre de savoir que l’on est pire qu’un assassin violeur cambrioleur et d’être, malgré tout, en liberté. Si j’étais hétérosexuel et criminel, viendrais-tu me voir en prison, papa ?

Ce dont je suis certain, c’est que si j’étais hétérosexuel, tu aurais applaudi en apprenant que je me suis mis en ménage au lieu de soupirer : « Ah ! ». Tu nous inviterais aux fêtes de Noël. Tu serais fier également de présenter ton fils à tes amis. Nous aurions été photographiés à côté de vous lors du mariage de ta belle-fille. Nous aurions été assis à votre table. Tu t’intéresserais à mes difficultés professionnelles. Tu y chercherais une solution.

Si j’étais hétérosexuel, sans doute, je viendrais te voir plus souvent.

Depuis que j’ai quinze ans, tu t’es intéressé à ma vie sentimentale. Tu cherchais à savoir qui de ces filles que je fréquentais pouvait bien être ma petite copine. Pas une journée ne se passait sans que tu ne poses la question. Sentais-tu quelque chose ? J’en suis persuadé. Mais tu ne voulais pas l’admettre. Ton fils qui offre un cadeau à son « meilleur ami » à la Noël. Ton fils qui déprime parce qu’il ne verra pas son « meilleur ami » pendant les deux mois de vacances où il sera parti à l’étranger. Ton fils qui passe des heures au téléphone avec son « meilleur ami ». Je suis certain que tu avais compris quels sentiments j’éprouvais réellement pour ce « meilleur ami ». Mon pote, comme tu disais. Car c’était le seul mot qui te semblait convenable. Tu as sans doute cherché à conjurer l’angoisse en grattant sous l’écorce, à la recherche d’une illustre inconnue qui serait dans mon cœur. À cette époque, on m’apprenait à l’université que l’homosexualité était une perversion, une maladie mentale. Je me voyais mal t’annoncer que j’étais gay. Et toi, tu espérais te tromper et fouillais dans ma vie à la recherche d’une femme. Quel soulagement cela aurait été pour toi de la trouver. En vain. Du coup, lorsque tu as quitté maman, c’est presque moi qui en ai été soulagé. Au moins, je n’aurais plus à supporter tes éternels interrogatoires. Si j’étais hétérosexuel, je t’aurais présenté une copine que j’aurais mise enceinte, comme toi, à dix-sept ans. Et tu ne te serais plus soucié de ma vie sexuelle. Quelle paix j’aurais eue !

Je n’ai jamais couché avec une femme. Pour tout dire, je n’en ai désiré aucune. À quinze ans, une fille m’a bien dragué. Nous sommes allés au cinéma. Elle m’a embrassé sans que je n’éprouve rien de spécial. Je voulais juste voir le film et fantasmer sur Christophe Lambert. Je me souviens, papa, que tu m’as dit : « Tu aurais dû t’intéresser à ses seins, c’est cela que les filles attendent. » Ah bon. Je n’avais même pas remarqué qu’elle avait des seins. Je n’en ai jamais caressé aucun. Je ne sais pas quel goût a le vagin d’une femme. Je ne me suis jamais retourné sur aucune d’elles dans la rue.

Est-ce plus noble de caresser les seins d’une femme plutôt que d’embrasser les tétons d’un homme ? Est-ce plus digne de brouter une chatte que de sucer une bite ? Je suppose qu’à tes yeux, c’est le cas, papa. Si j’étais hétérosexuel, je serais enfin digne d’être ton fils.

Mais aujourd’hui, je suis seulement le fils indigne.

Indigne parce qu’il ne téléphone presque jamais à son père (m’appelles-tu ?).

Indigne parce qu’il ne va jamais visiter son père (au fait, et toi, sais-tu à quoi ressemble ma maison, papa ?).

Indigne parce qu’il aime les hommes, ce qui est pire que tous les autres crimes, pas vrai ?

Indigne aussi parce que je suis le fruit d’une semence avariée, même si en l’occurrence il s’agit de la tienne.

Je ne serai jamais hétérosexuel. Je ne serai donc jamais le digne fils de mon père. Il me reste juste l’espoir que le fait d’être un pauvre dégénéré n’a pas tué tout l’amour qui pourrait subsister entre nous.

Dis-moi, papa. Sais-tu ce qu’endure un fils à qui son père conseille d’aller voir un médecin pour le guérir ? Sais-tu ce qu’endure un fils qui subit de telles phrases ? Les gens qui pensent comme toi soutiendraient-ils une association comme « Le Refuge » ? Tu serais étonné, je suppose, qu’une telle association soit seulement nécessaire. J’imagine que l’idée ne t’effleure même pas qu’un jeune, que ses parents rejettent parce qu’il est gay, puisse se trouver à l’intérieur d’une telle souffrance et qu’il ait besoin, tout simplement besoin, de trouver des gens à son écoute. Que cela n’est même pas utile, juste NÉCESSAIRE ! Il y a des mots d’amour qu’un fils peut attendre très longtemps. Des gestes bénins qui sont beaucoup. J’espère qu’un jour, comme tous ces parents qui refusent la vérité, tu accepteras ton fils tel qu’il est. Pour que plus jamais une association, telle que « Le Refuge », ne soit nécessaire. Qu’ils disparaissent parce que plus personne n’aurait besoin d’eux, cela serait, je crois, leur plus belle victoire !

Tu sais, papa, malgré tout ça, je me dis malgré tout que tu restes mon père.

 

X

 

[Note de Daniel C. Hall : Ce témoignage anonyme bouleversant est parvenu dans la nuit grâce à l'email du blog. Je vous le livre tel quel.]

 

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(6.06)


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Ce billet s’adresse tout particulièrement aux adolescents et aux jeunes adultes qui nous lisent, et sont confrontés à la problématique du coming-out. Je le leur dédie.

En ce moment, on parle davantage des réfugiés climatiques que des réfugiés familiaux, ces enfants qui, à cause de leur différence, quelle qu’elle soit, sont rejetés par leurs parents. Dans le cadre de l’action du blog en faveur de l’association Le Refuge, la différence dont il est question est l’homosexualité.

Vous êtes jeunes, vulnérables, traversez une phase délicate et de remise en question de vous-même, et vous vous demandez si vous devez en parler à vos parents. J’ai lu çà et là l’emploi malheureux du verbe « avouer ». Il est maladroit. On avoue une faute ou un crime, quelque chose dont on serait coupable. Être homosexuel, ce n’est pas un crime, ce n’est pas une faute, ce n’est pas une culpabilité. Même dans la belle chanson de Lara Fabian, « La Différence », je regrette l’emploi du verbe « tolérer » pour parler de « l’exceptionnelle différence » de Verlaine et de Rimbaud. Tolérer n’est pas accepter. Et vous vous demandez donc si vous devez confier votre secret à vos parents, s’ils vont l’accepter, ou au mieux, le tolérer, ou au pire, vous renier et décréter à votre encontre une sentence de mort familiale.

Je l’ai déjà dit : ne pas vouloir d’enfant est un choix égoïste, mais faire des enfants l’est tout autant, voire davantage. Avant même que vous ayez poussé votre premier vagissement, vos géniteurs complètement projetés ont déjà planifié ce que sera votre existence, conforme en tous points aux rêves qu’ils font pour vous et à travers vous ; ils vous ont choisi une profession que vous n’aurez sans doute aucune envie d’exercer, et attendent que vous vous conformiez à l’ordre naturel des choses et que vous leur donniez des petits-enfants, comme eux-mêmes le firent pour leurs propres parents. La réalité est que les choses ne se passent pas toujours ainsi, et vous en êtes – nous le sommes tous – les preuves vivantes.

En vérité, il arrive à tout le monde de décevoir un jour ses parents, et cela vaut également pour le Polytechnicien avec sa tête de premier de la classe dont les bulletins scolaires ont toujours fait la fierté de ses père et mère. Mais un cas n’est pas l’autre, et vous savez qu’en tant qu’homosexuel, vous allez décevoir papa et maman plus durement qu’avec un zéro en maths. Les parents exercent l’autorité sur leurs enfants, c’est un fait et le législateur qui s’occupe de tout le reconnaît aussi. Vos parents vous diront que vous avez des comptes à leur rendre : ce n’est pas faux, s’agissant de la scolarité et des questions relatives à la discipline, aux sorties le samedi soir et au couvre-feu ; mais ce n’est pas valable pour tout. Vous avez droit à une vie privée et le droit de la protéger. Je pense, par ailleurs, que ce sont vos parents qui devraient vous rendre des comptes pour avoir eu l’égoïsme de vous faire naître dans ce monde particulièrement cruel. Leur devoir est d’assumer cet acte jusqu’au bout. À cet égard, je vous cite le code civil :

Art. 371-1 (Loi n°2002-305 du 4 mars 2002) : « L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. »

Art. 371-2 : « Chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent, ainsi que des besoins de l’enfant. Cette obligation ne cesse pas de plein droit lorsque l’enfant est majeur. »

Traduction : si vos parents vous jettent dehors parce que vous êtes homosexuel, ils sont hors la loi car ils ne respectent pas leurs obligations envers vous, mettent votre sécurité en péril et ne vous respectent pas en tant que personne. En vous fondant sur la loi n°2002-305 du 4 mars 2002 et les articles 371-1 et 371-2 du code civil, vous pouvez les attaquer en justice, et croyez-moi, vous gagnerez, d’autant plus si vous organisez un battage médiatique autour de l’injustice qui vous est faite.

Cependant, le meilleur conseil que je puisse vous donner est de garder le silence sur votre vie privée. Je n’ai jamais considéré le coming-out comme un rite de passage obligé, et surtout pas durant l’adolescence ou le début de la vie d’adulte. Votre vie privée, protégez-là, faites-en votre jardin secret. Concentrez-vous sur un objectif indispensable : l’accès à votre indépendance. Que vous fassiez des études supérieures, passiez un brevet de technicien, de l’artisanat ou deveniez barman, peu importe la voie que vous vous choisirez pour prendre votre envol dans la vie, faites-en votre priorité. Une fois que vous aurez acquis votre indépendance, vos parents n’auront plus d’emprise sur vous et s’ils sont assez cons pour vous vouer aux gémonies, laissez-les tomber.

Cela dit, chaque cas est différent et si de sérieux indices vous laissent penser que vos parents vous accepteront tel que vous êtes et vous soutiendront, alors n’hésitez pas à dialoguer avec eux. Pour ma part, je ne l’ai jamais fait. De mon adolescence à mon indépendance, je me réfugiais dans mon monde imaginaire. Quelquefois, la réalité venait buter contre les murs d’ivoire de ma tour, mais je me suis protégé. Je savais qu’à l’époque, je ne pouvais rien dire sauf à me mettre en danger. Souvent, la sagesse des trois petits singes est la meilleure méthode : ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre.

Je dois rendre hommage à mes parents qui ont évolué avec les années, sans que j’eue le besoin de les y pousser. Le temps seul a fait tout le travail. Dans les faits, il n’y avait que les vieilles douairières de la famille pour m’interroger sur ma vie privée, et j’éludais la question avec une pirouette. Daniel vous dira que je sais être adroit dans mes réponses. Maman et Papa ne m’ont pas vraiment ennuyé avec des questions indiscrètes. Au fil du temps, l’évidence s’est imposée d’elle-même, sans heurt ni douleur. Mes parents m’aiment et ne veulent que mon bonheur, cela suffit. Tous n’ont pas cette chance. Voilà pourquoi nous avons un devoir d’information (voir code civil), de témoignage, de soutien et d’aide. Voilà pourquoi je soutiens Le Refuge et suis à votre écoute si vous avez besoin de parler.

 

 

TO BE CONTINUED...

5 février 2010

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Pour lire le premier chapitre, cliquez sur l'image ci-dessous :

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LES MELO'MEN CHANTENT POUR LE REFUGE

À MONTPELLIER LES 13 ET 14 FÉVRIER 2010

 

Depuis plus de quinze ans, cette chorale d'une soixantaine de pommes d'Adam chante un répertoire classique et variétés, le plus souvent au profit de la lutte contre le sida. De l'Olympia au Carnegie Hall, du Queen Elizabeh Hall de Londres au Théâtre Maisonneuve de Montréal, en passant par Berlin, Prague ou Zurich, cette chorale est reconnue pour sa qualité et sa passion généreuse.

Ses prestations en province sont rares et c'est donc une chance exceptionnelle qui est offerte à ceux qui voudront aller les écouter durant le week-end de la Saint Valentin à Montpellier, au profit du Refuge :

 

Le samedi 13 février à 20 heures au temple protestant, rue Brueys

Le dimanche 14 février à 15 heures à la maison des chœurs, place Albert Ier


On peut réserver (15 et 10 € la place) dans les points de vente habituels, directement au :

 

06 31 59 69 50


ou encore en cliquant ici :

 

http://www.le-refuge.org/melomen/melomen.htm


Un envoyé spécial des Toiles Roses, notre Gérard Coudougnan national, y sera le dimanche : si vous voulez discuter, il sera content d'échanger avec vous. Il sera facile à reconnaître sur un fauteuil roulant bleu !

 

Ceux qui sont trop loin ou trop occupés peuvent aider Le Refuge en donnant par Paypal, même 1 euro – il n’y a pas de petits dons !!! – (Bon, les filles et les garçons, on peut tenter 10 euros et plus, non ?) en cliquant ici :

http://www.le-refuge.org/nous_soutenir/paypal.htm


À bientôt ?

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

Sur les Melo'Men : http://www.melomen.com/

Sur les concerts de Montpellier : http://www.le-refuge.org/melomen/le_refuge_et_melomen.pdf

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[Note : Toutes les photos présentées dans ce billet sont publiées avec toutes les autorisations légales nécessaires. Elles nous ont été fournies par Nicolas Noguier et Frédéric Gal de l'association "Le Refuge". Si vous désirez en utiliser une pour faire un billet sur votre blog consacré au Refuge, merci de demander l'autorisation écrite auprès de l'association.]

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Un grand merci à Nicolas Noguier, à Frédéric Gall et aux jeunes du Refuge !

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