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Fiche technique :
Avec Jonathan Caouette, Renée LeBlanc, David Sanin Paz, Rosemary Davis et Adolph Davis. Réalisé par Jonathan Caouette.
Durée : 88 mn. Disponible prochainement en dvd en France.
Résumé :
Tarnation élabore une nouvelle écriture du documentaire. Ce long métrage est l'autoportrait de Jonathan Caouette, 31 ans, qui dès l'âge de 11 ans, décide de filmer la chronique chaotique de son enfance dans une famille texane. Avec Tarnation, il nous entraîne dans un tourbillon psychédélique à partir d'instantanés, de films d'amateur Super-8, de messages enregistrés sur répondeur, de journaux intimes vidéo, de ses premiers courts métrages et de bribes de la culture pop des années 80, accompagnés de scènes reconstituées, pour tracer le portrait d'une famille américaine éclatée par de multiples crises mais réunie par la force de l'amour.
L'avis de Mérovingien02 :
Pas de doute là-dessus, Tarnation est un film underground ! Et son auteur, Jonathan Caouette, un personnage bien singulier, complètement frappé, touchant, sincère et totalement fascinant. Son film, c'est un peu un journal intime, plein d'idées, plein de chose à dire, plein d'ambitions... Et un véritable foutoir qui, si l'on prend la peine de l'ouvrir, s'avèrera aussi fascinant pour les uns que révulsant pour les autres. Car Tarnation, c'est une histoire vraie, celle du « réalisateur » Jonathan Caouette, donc, qui se filme depuis ses 11 ans et a mis des images de sa vie bout à bout, montées sur IMovie. Tarnation a coûté 218 dollars. Et c'est fou tout ce qu'on peut faire avec un simple ordi ! Car sur la forme, cette auto-fiction nous en fait voir de toutes les couleurs : accélération, ralenti, fondu, musique, After Effect... Tout est bon pour créer un véritable OFNI, Objet Filmique Non Identifié, qui file à toute allure, avec son aspect bricolé à la main et ses images réelles craspec. L'histoire, c'est tout simplement celle du réalisateur et de sa relation avec sa mère. Si le film a bien une certaine trame (et une progression chronologique), on y retrouve l'aspect underground dans un refus systématique de mener une logique narrative trop poussée (pas de longues séquences, passage d'une image à une autre sans explication...) qui fait vraiment penser un film d'étudiant en cinéma qui bricole son petit bébé dans un style très (trop) conceptuel. On aime ou on n'aime pas.
Mais la démarche assumée a le mérite de forcer le respect. On pourra toujours l'accuser de voyeurisme pourtant, son film est d'une sensibilité à fleur de peau dans la description lente de la folie de sa mère (présentée de manière très elliptique, ceci dit) et dans sa lutte vis-à-vis de ses démons intérieurs. La forme agressive peut donc se voir comme une plongée dans l'esprit de son propre créateur, une œuvre d'auto-analyse destinée à exorciser ses démons (voir le tout dernier plan du film). Le film de la survie en somme. D'ailleurs, c'est à partir du moment où Jonathan parle de lui que le film prend sa véritable voie. Ainsi, les dix premières minutes se révèlent un peu lourdes à nous décrire la vie de ses grands-parents et de sa mère par des textes à l'écran. Une exposition trop longue, des montages photos et quelques morceaux de musique plus tard : le décor est enfin planté. Son enfance est également racontée par de petits textes et si l'on peut commencer à trouver le temps long (on a l'impression de voir un roman-photo mis en musique), le film se réoriente à partir du moment où le réalisateur se filme dans des numéros qui donnent toute la mesure de sa névrose : travesti en femme battue, il improvise dans le noir un numéro touchant qui laisse bouche bée.
Il est désormais temps de s'intéresser de près à la personnalité borderline de Jonathan. Sa déprime, son univers intime, ses doutes personnels... Il nous donne à voir une facette à la fois intime mais à la résonance universelle. Ainsi, il nous donne à voir une réflexion sur l'acceptation de soi. Sa vie sert d'exemple (que certains taxeront de voyeurisme ou d'exhibitionnisme) à tout un chacun dans le but de s'accepter sans renier ce que l’on est. Jonathan est en effet un homo qui s'est vite assumé, c'est également quelqu'un qui a vécu le mal-être dans un monde malsain et qui ne rêvait que de s'enfuir. C'est enfin un enfant accablé par la maladie de sa mère et qui a toujours été en quête d'amour familial. Il est agréable de voir avec quelle sincérité il nous présente ses premiers émois amoureux (avec un camarade de classe) jusqu'à l'homme de sa vie, le très mignon David Sanin Paz qui le soutient moralement. Une manière de présenter une homosexualité sans tabou, sans cliché et tout en tendresse. Une homosexualité pas forcément bonne à afficher dans l'État du Texas où il vit (même si le film n'aborde pas frontalement le sujet). Un Texas, véritable gangrène des États-Unis, monde arriéré et isolé. Et un véritable berceau de grands malades : les diverses familles d'accueil dans lesquelles Jonathan a vécu le battent, ses grands-parents au faciès effrayant ne sont guère mieux (on pense bien souvent à Massacre à la Tronçonneuse, notamment dans la scène où Jonathan retourne chez lui à la trentaine pour découvrir une maison délabrée).
De ce milieu malade où les secrets familiaux et le non-dit fusent (on croit comprendre que ses grands-parents ont abusé de sa mère), Jonathan a fini par hériter de la folie (« Les parents malades engendrent les enfants malades » entend-on). Mais il tient à tout prix à s'en échapper. Son mal de vivre se diffuse dans l'enfance par des automutilations (avec des images effrayantes d'entailles de rasoir), puis par une volonté de s'échapper du milieu dans lequel il vit (il a fini par vivre à New York et semble avoir trouvé une stabilité familiale en rencontrant enfin son père et en vivant avec l'homme de sa vie). Mais dans un premier temps, son échappatoire, c'est le cinéma et l'art en général. Se filmant dans des numéros d'improvisation hallucinants, montant une adaptation musicale de Blue Velvet, côtoyant les artistes underground, puis réalisant des petits films, on peut dire que Tarnation se pose comme une démonstration de l'art comme moyen d'expression et de survie psychologique. Une œuvre cathartique en quelque sorte. Un véritable voyage obsédant, quoiqu'il en soit. Pour peu que l'on rentre dans le jeu visuel du film, aux expérimentations parfois lourdes et aux trouvailles brillantes, le film se révèle envoûtant et presque hypnotique. On retrouve dans cette œuvre kaléidoscopique un style débridé et déjanté qui colle d'ailleurs bien à l'esprit du producteur du film, John Cameron Mitchell, qui avait signé le brillant Hedwig and the Angry Inch.
On pourra toutefois préférer les instants où l'on prend un peu de temps pour mesurer les évènements, comme dans cette scène effrayante où la mère de Jonathan, Renée Leblanc, entre dans une folie totale sans s'en rendre compte ou encore lorsque le réalisateur se filme, à la fin, comme pour confesser à lui-même ses peurs et ses doutes vis-à-vis de sa mère (« Elle vit à l'intérieur de moi »).
Tarnation est donc une expérience étrange que l'on peut rejeter comme adorer, soutenue par une BO de qualité (superbe morceau « arround and arround ») et à la démarche intègre et barrée. À tenter.
Pour plus d’informations :
Bande annonce
Voir la fiche n°1, l'avis de Matoo
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