Fiche technique :
Avec Jesse Bradford, Jordan Brower, Daryl Hannah, Jonathan Taylor Thomas, Patsy Kensit et Tiffani-Amber Thiessen. Réalisé par Nickolas Perry. Scénario : Nickolas Perry.
Durée : 94 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
L'avis de ACTE :
Passionné de bolides, Johnny rêve de participer au fameux rallye de Caroline du Nord. Sur la route, il fait la connaissance à Las Vegas de jeunes marginaux comme Eric et Steven dont le seul but est de gagner facilement de l'argent, aussi vite dépensé en fêtes mémorables. Fasciné, Johnny va se laisser entraîner dans un monde de sexe, de drogue et de violence dont il ne soupçonnait pas l'existence...
Archétype même du film de marginaux, Speedway Junky, film indépendant de Las Vegas, est une sorte de long trip sur la décadence d'une adolescence en péril.
Mélange de Drugstore Cowboys et de Requiem for a Dream, ce film produit par Gus Van Sant est une remarquable étude de la jeunesse américaine.
Mais derrière ce simple film sur la drogue, se cache bien plus de subtilité et de recherche, que cela n'y paraît. Van Sant, le peintre des marginaux, a fait des petits, et Nickolas Perry, jeune cinéaste indépendant, suit la trace de son maître grâce à une mise en scène propre, discrète et dont le sens de l'esthétique fascine. En effet, la photographie est soignée, les couleurs s'assemblent, entre froides et chaudes, comme pour définir les différentes étapes de la descente aux enfers.
Le message principal qui se cache derrière ce film, est que pour atteindre un objectif, l'être humain est prêt à tout, au péril de sa vie. Johnny dans le film est quelqu'un de déterminé, il sait qu'il veut devenir pilote, et fera un long voyage initiatique, dans le Vegas de l'argent et du sexe pour parvenir à ses fins.
Le métrage parle également de l'amitié, de l'amour, de l'homosexualité. Eric, recueille Johnny chez lui, l'aide à s'installer dans cette ville inconnue mais au détour d'une simple amitié, ses sentiments évoluent, il aime Johnny, mais cela n'est pas réciproque. On devine la souffrance d'un adolescent homo d'un côté, et la volonté de réussir de l'autre. Cette amitié sincère se transforme en un lien fraternel, en une longue symphonie sur la différence sociale. Dans l'univers enchanteur de la ville du jeu, ce petit groupe d'ados déchus, va trouver une motivation à la vie. Chacun rêve du pouvoir, de la puissance, de l'évasion. Tous rêvent d'une vie meilleure, autre part... Pourtant seul Johnny est assez déterminé pour réussir, et n'hésite pas à se prostituer pour gagner de l'argent, cet argent du bonheur, signe d'une vie nouvelle.
Au départ, il ne prête pas trop attention à l'amitié d'Eric. Mais lors d'une ultime quête vers l'inconnu, une fusillade éclate. Eric est touché, trop tard pour faire marche arrière, les portes vers l'au-delà s'ouvrent, et laissent passer le jeune homosexuel, qui dans un dernier souffle, remet son porte bonheur à Johnny.
C'est cette même pièce d'un dollar, objet porte-bonheur de son meilleur ami Eric, qui aidera Johnny à gagner de l'argent dans une machine à sous. Finalement, tout est résumé dans ces deux dernières lignes.
L'argent, le sexe, la drogue, rien n'a suffit à offrir à cet adolescent plein d'espoir, son rêve de devenir pilote. Et en définitive c'est une pièce d'un dollar, donnée par un ami soudain, qui changera sa vie.
Qu'est-ce que cela signifie ? Sans doute que l'amitié est le sentiment le plus pur, celui qui dans le doute, dans la déchéance et dans la tristesse, saura changer l'avis et la vie d'un homme empli de rêves...
Un film fort, poignant, plus axé sur les relations humaines, que sur l'univers de la drogue, qui bien que moins percutant qu'un Trainspotting ou un Requiem, saura vous faire réfléchir sur les actes, et les conséquences...
Pour plus d’informations :
Site consacré au film
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