Fiche technique :
Avec Guy Marchand, Marisa Berenson, Fanny Bastien, Patrick Bruel, Agnès
Garreau, Jacques Maury, Said Amadis, Riton Liebman, Jacques François, Christiane Jean, Jean-Claude Adelin et Jocelyn Henriot. Réalisateur : Gérard Lauzier. Scénario : Gérard Lauzier
& Edouard Molinaro. Directeur de la photographie : Gérard de Battista. Compositeur : Vladimir Cosma.
Durée : 87 mn. Disponible en VF.
Résumé :
Romain est un cadre supérieur sans problème et plutôt bien dans sa peau. Un jour, il rencontre la belle Eva et tombe instantanément sous son charme. Mais bientôt, cette jeune femme transforme sa
vie en cauchemar, tandis qu'un jeune requin menace sa situation professionnelle.
L’avis de Jean
Yves :
Satire bouffonne et cruelle de certaines mentalités, ce film est plein de
bonnes intentions mais cela ne suffit pas.
Les personnages du film de Lauzier sont à l'image de ceux d'une bande dessinée : croqués, découpés, pris en
flagrant délit de caricature par la caméra comme par la pointe d'un crayon impitoyable, celui du dessinateur Lauzier. C'est le côté le plus réussi de La Tête dans le sac.
Pourtant cette acuité des portraits ne masque pas un manque de cohérence de l'ensemble : une succession
disparate de moments, de numéros – même brillants – où les acteurs cabotinent un maximum, ne suffisent pas à faire un film. Encore faut-il offrir aux spectateurs un minimum d'articulation entre
chaque scène.
Le véritable propos du film, qui est la crise causée chez un quinquagénaire dans les domaines importants de
sa vie par l'ébranlement de ses certitudes, est trop relégué à l'arrière-plan : cette succession débridée de situations comiques est difficile de regarder autrement que comme une seule suite de
gags.
Romain (Guy Marchand) est directeur d'une grande agence de publicité : c'est un homme arrivé. Argent, bel appartement truffé d'objets de valeur, une belle voiture avec téléphone, une maîtresse habillée par les
grands couturiers (Marisa Berenson/Véra) et un valet de chambre maghrébin de grand style (Saïd Amadis/Saïd). Le voilà, mâle poilu et sûr de lui, au faîte de sa réussite sociale : il n'offre de
tous côtés qu'une façade enviable ! Cet édifice est pourtant très fragile, et Romain apparaît rapidement comme un géant aux pieds d'argile. À peine tombe-t-il amoureux d'une minette de vingt ans,
Eva (Fanny Bastien), à peine est-il un peu bousculé dans le confort de son travail par le jeune Dany (Patrick Bruel), qui s'essaye à la chanson.
Pauvre Romain ! Obligé de suivre la minette de ses rêves et de supporter ses copains, ne voilà-t-il pas qu'il est poursuivi par le tendre Patrick (Riton Liebman), lui-même poursuivi par le
docteur Choulet (Jacques François), vieille folle de service qui prend Romain pour une copine. À la fin, Patrick, faute de mettre la main sur le quinquagénaire de ses rêves, partira avec le valet
de chambre.
Lauzier a tiré de tous ces malentendus plus qu'il en fallait : les lieux à la mode, les restaurants chic et les boîtes gays sont allègrement fréquentés.
Pour compléter le tableau, il y a aussi le petit couple de lesbiennes (avec la fille-macho-qui-fait-du-karaté et qui sait où frapper les mâles importuns) et le petit couple de pédés vu au second
plan.
Je n'ai éprouvé pour ce quinquagénaire en déséquilibre aucune empathie : il ne subit qu'un juste retour de
boomerang, lui qui n'a franchi les échelons qu'en écrasant les autres, et qui n'aime les femmes que pour lui-même… Mais les autres personnages ne sont pas plus sympathiques : Lauzier est d'une
férocité plutôt délicieuse et traite ses personnages, obsédés par le sexe, comme des fauves dans une jungle.
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