L’auteur :
Häkan Lindquist est né en 1958 en Suède. Il vit à Stockholm depuis l'âge de 19 ans, où il a travaillé auprès des enfants puis dans une librairie et un magasin de disques. L'écriture l'accompagne depuis son plus
jeune âge mais il ne publie son premier roman Mon frère et son frère qu’en 1993. Autodidacte et curieux de tout, Häkan Lindquist offre une place de choix dans sa vie à l'art sous toutes
ses formes : musique, sculpture, peinture, littérature.
L'avis de Jean Yves :
« Dans le séjour, posée sur un poste de télévision, une photographie, un visage, celui d'un jeune garçon.
– C'est qui, là ? dis-je en m'adressant à mes parents.
– C'est ton frère, répond maman.
– C'est ton frère Paul. Il est mort avant ta naissance, explique papa. »
Jonas commence alors un long travail d'investigation, un peu à la manière d'un Sherlock Holmes, il enquête pour essayer de mieux connaître ce frère absent. Ce frère avec qui il aurait aimé jouer, parler, rire et vivre. De questions en
questions auprès de ses parents ou de Daniel, l'ami de la famille, il finira par en savoir un peu plus. Son obstination devient douleur pour ses proches, elle réveille en eux le malheur de la
disparition, le deuil jamais conclu, la souffrance du manque et de la culpabilité. Ce qui n'était au début qu'un simple questionnement, une recherche d'attitude pour se construire, trouver sa
propre image, devient une obsession et un risque. Pour Jonas, ne rien savoir de ce frère pourrait vouloir dire ne rien savoir de lui-même. C'est alors qu'il va découvrir le journal de Paul… et
découvre l'intimité de son frère, ses photos, et des lettres. Ces mots aussi, surtout ces mots qu'il ne comprend pas, écrits en tchèque: tjuv milenec. Ahoj muj bratre ou encore: Mému malému
Princi. Princi comme prince... Paul aimait les garçons, et un garçon en particulier, Petr, un jeune Tchèque libéré. Loin de s'en émouvoir, il est au contraire fasciné par leur histoire. Elle n'a
duré que peu temps, interrompue par la mort brutale de son frère, mais a été d'une rare intensité. Poussé par la curiosité, il parvient même à retrouver la trace de Petr après toutes ces
années.
L'histoire est simple, belle, l'écriture sobre. Elle saisit le lecteur et le laisse en haleine jusqu'au dénouement. L'homosexualité y est traitée de deux façons : d’abord, celle de Daniel vécue
avec beaucoup de culpabilité et, ensuite, celle épanouie et libre des deux adolescents, Paul et Petr. Un magnifique livre qui évoque l'homosexualité avec naturel et spontanéité.
Pour plus d'informations :
Publié chez Gaïa (2002)
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