Fiche technique :
Avec Laurent Malet, Aurore Clément, Mario Adorf, Raymond Bussières et Robin Renucci. Réalisé par Peter Del Monte. Scénario de Danielle Chinsky, Peter Del Monte et Franco Ferrini, d’après l’œuvre de Jean Bany. Directeur de la photographie : Bruno Nuytten. Compositeur : Gabriel Yared.
Durée : 95 mn. Disponible en VF.
Résumé :
La sœur jumelle de Lucien est morte en s'éléctrocutant dans une baignoire. Lucien ne peut accepter sa mort et décide de cacher son corps dans un étui à contrebasse qu'il attache sur la galerie de sa voiture. Il part sur la route et fait des rencontres au hasard.
L'avis de Jean Yves :
Depuis toujours, la gémellité a jeté sur l'imagination des hommes son voile de fascination et de mystère : ô vertus oniriques des phénomènes d'exception !
Qu'il s'agisse des jumeaux de même sexe et c'est aussitôt la double nature de l'homme qui transparaît ; qu'il s'agisse ceux de sexe différent, et c'est le mythe du couple originel qui refait surface : « Dieu créa l'homme à son image, à la fois mâle et femelle ».
Invitation au voyage, film de Peter del Monte (inspiré du roman de Jean Bany, Moi ma sœur, Editions du Seuil, 1976), est au cœur du problème fondamental qui gouverne la psychologie des jumeaux, celui de l'individuation, et cela dans un couple bisexué.
« Et si je mourais ? » interroge la jeune rockeuse Nina ; « Je te ferais revivre ! » répond son frère Lucien (Laurent Malet).
C'est ce à quoi il s'emploie après la mort accidentelle de la jeune fille. Leur rapport incestueux où interviennent les composantes domination-soumission, extraversion-introversion, se poursuit par-delà la mort de Nina à travers un insolite voyage qui conduira à la métamorphose : le frère, toujours effacé et soumis devant l'image de la star naissante et idolâtrée, fait le sacrifice de son identité, se raye de l'état civil par le don symbolique de son passeport et redonne vie à l'âme du couple par le travestissement.
C'est bien Nina qui quitte le port et s'embarque pour d'autres cieux. Lucien n'aurait pu être qu'un mirage, le reflet masculin de sa propre féminité, un miroir qui n'existait que par elle, mais qui lui-même insufflait sa propre vie, sa propre énergie.
Pour plus d’informations :
--
Commentaires