(c) D.R.
Quelques âmes charitables parmi mon public chéri ont eu la bonté de s’inquiéter de mon silence suite à mon récent voyage à Caribouland.
Elles craignaient que j’eusse été victime d’un nouvel enlèvement intersidéral aux conséquences savonneuses pour ma chronique. La vérité est toujours ailleurs… J’ai beaucoup de choses à
raconter, mais je ne peux quand même pas tout raconter. Je devais faire le tri entre mes expériences vécues et le flot d’émotions que j’ai ressenties dernièrement.
Pour commencer, je me dois de vous informer que je vais prendre un nouveau départ dans ma vie. Mon travail actuel va m’amener, dans un peu
plus de deux mois, à changer de pays, de continent, d’atmosphère. Cela ne va pas se faire sans un certain déchirement. L’événement en soi est riche en paradoxes. D’un côté, il symbolise
l’échec de ma vie en France (et particulièrement à Paris) ; de l’autre, il me propulse vers de nouveaux horizons, de nouvelles espérances, et peut-être le succès. Ailleurs. Le Nouveau
Monde me tend les bras.
En attendant, je ne suis plus tout à fait chez moi ici, pas encore tout à fait chez moi là-bas. À Roissy, j’ai réalisé que je me sentais
chez moi dans les aéroports. « C’est-à-dire, nulle part », m’a rétorqué l’un de mes ex. Je ne suis pas d’accord. Cela me fait beaucoup de maisons. « Le monde est ma
maison et le ciel est mon toit » (Henri Salvador).
Quelquefois, je me dis que j’aurais dû devenir steward. J’adore voyager en avion. C’est une façon de s’envoyer en l’air. Je prends
véritablement mon pied en altitude, bénissant au passage le fait d’être né à une époque qui permet de réaliser le rêve d’Icare. Je songe à mes ancêtres qui n’ont jamais eu la chance de voir
la taille depuis le ciel. Le plus beau, c’est encore de traverser les nuages et de les survoler, de comparer leurs formes, de rêver devant l’infini en blanc et bleu. Il fait toujours beau
au-dessus des nuages.
J’ai posé le pied aux marches de l’Acadie, à la recherche de mon nouveau foyer. Une maison dans un écrin de verdure. Ma première maison à
moi. Pas celle de mes parents. Adieu Paris, adieu ma garçonnière. Je tourne la page et vais plier bagages. Pour trouver ma cabane au Canada, il m’a fallu prospecter. Un vrai safari semé
d’embûches. Un parcours du combattant, pavé de déceptions ; et finalement, au détour du chemin, surgit l’inattendue que je n’espérais plus. Tout s’est fait très vite, pas de temps à
perdre car il est court. Une négociation à l’américaine, et l’affaire fut emballée.
Comme Michael Bublé le chantait dans mon précédent
billet : « I want to come home, let me go home ». This is my home. Pas encore, mais bientôt… en
septembre. Nous serons réunis pour l’été indien. Une solitude à deux, pour commencer. Home alone…
Notre union à peine scellée il me fallut déjà rentrer, reprendre l’aigle des airs et faire le chemin en arrière, vers cette France qui m'a
vu naître et que je vais laisser derrière moi. Un ultime et bref été entre deux avions, puis nous nous quitterons.
Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.
Au fait je te rassure sur un point, un seul : les Marcel Belliveau et Rufus Thibaudeau ont l'Internet haut débit. ;-)
Voilà la vérité de la part d’un ex qui T’M beaucoup encore
Toute ma vie, j'ai rêvé
D'être une hôtesse de l'air.
Toute ma vie, j'ai rêvé
D'avoir des talons hauts.
Toute ma vie, j'ai rêvé
De voir le bas d'en haut.
Toute ma vie, j'ai rêvé
D'avoir, d'avoir
Les fesses en l'air.
Fini le pilotage
Mais vive le pelotage.
Fini le décollage
Mais vive le collage.
L'avion est détourné.
On en est tout retourné.
@ mon ex : "MOI", c'est qui ??? dévoile toi par mail aussi...