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Fiche technique :

Avec Alevino Di Silvio (Franco), Francesco Gnerre (Renato), Franco Mazzieri (Vampir), Vinicio Dimanti (Tunte), Ciro Cascina, Rosa Di Brigida, Renato Faillaci. Réalisation : Simon Bischoff. Scénario : Simon Bischoff. Image : Raffaele Mertes. Musique : Alberto Antinori. Montage : Annerose Koop.

Durée : 85 mn. Disponible en VOSTfr.



Résumé :

L’évocation de la prostitution masculine à Rome au début des années 80, à travers le cas de Franco, surnommé « Er Moretto », qui a commencé à se prostituer dès l’âge de treize ans... À travers une interview du garçon réalisée par le cinéaste, on reconstruit (difficilement) le chemin de Franco. Après deux ans d’une vie d'expédients, il rencontre dans une discothèque gay un homme d’une cinquantaine d’années, Renato (interprété par Francesco Gnerre), ce qui lui change la vie. Les deux entament une relation qui va évoluer avec le temps. Franco cesse de se prostituer et trouve un travail...



L’avis de Bernard Alapetite :

Un des films les plus hallucinants que j’ai pu voir (un grand merci à Alain M. qui m’a procuré cette curiosité dont je n’avais jamais entendu parler avant la semaine dernière). Er Moretto oscille constamment entre le documentaire et la fiction. Le film peut être vu comme un plaidoyer, à peine déguisé, pour la prostitution des adolescents pauvres et en difficulté familiale, puisque le jeune Franco, rejeton d'une famille nombreuse, battu par son père et vivant dans une banlieue si sinistre qu’elle ferait passer notre 9-3 pour un lieu de villégiature paradisiaque, se retrouve cinq ans après avoir commencé à faire le commerce de son corps, cravaté, muni d’un travail et vivant dans un appartement d’un quartier résidentiel de Rome (l’E.U.R.). On ne saura que peu de choses de ce qui amené notre tapin à cette aisance petite bourgeoise.



Nous apprenons des brides de vie du dit Franco lors d’une interview, fort lacunaire, réalisée par Bischoff alors que le garçon a 18 ans et dit avoir arrêté la prostitution. Cette confession est filmée frontalement sur un fond neutre. Elle est entrecoupée de longues séquences sensées évoquer la vie du garçon et son contexte dans le milieu de la prostitution romaine.



Franco, qui visiblement n’a pas inventé la pelle à charbon pas plus que le fil à couper le beurre (à sa décharge, Bischoff semble un piètre interviewer mais néanmoins roublard et conscient de sa faiblesse puisqu’il prend soin de faire dire à Franco, dès le début de l'entretien qu’il ne voulait pas jouer dans le film), nous sert un discours petit bourgeois assez antipathique propre en effet aux gigolos que j’ai pus fréquenter dans les mêmes années du côté du drugstore de Saint-Germain-des-Prés (je me demande combien aujourd'hui survivent de ces stakhanovistes du sexe que l'on voyait tourner, parfois des heures durant, moulés dans leurs jeans, l'œil éteint mais néanmoins vigilants, autour du pâté de maisons du drugstore). Bien sûr Franco se veut hétérosexuel et n’admet que du bout des lèvres qu’il lui est arrivé de s’attacher à certains de ses clients.



Franco nie avec force être un “frocio”. Il dit ne pas apprécier le sexe avec les hommes et avoir eu pour Renato, son mentor et bienfaiteur, seulement un rapport d'affection comme celui que l’on a pour des amis ou celui qui existe entre un père et son fils, mais jamais de l’amour. La relation entre Franco et Renato est une histoire qui ressemble à celle que l’on a pu apercevoir ici ou là dans les chroniques mondaines, particulièrement en Italie où nous voyons quelques personnages connus, qui adoptent leur petit ami aimé, et ensuite lorsque ce dernier se marie, « le père » devient le parrain des enfants nés du mariage. C’est un peu l’histoire de Pasolini avec Ninetto...

Le réalisateur, Simon Bischoff, a rencontré le garçon à 13 et 17 ans. Mais malheureusement, il n’y a que des images fixes de leur première rencontre. Le film constate les tristes changements physiques intervenus chez ce garçon durant ces années...



L’extravagance complète du film vient des séquences dans lesquelles Bischoff tente de faire jouer par des acteurs (probablement des amateurs d'ailleurs, aucun n'a tourné d'autres films) et Franco lui-même, des pans significatifs de la vie du garçon. Le cinéaste s’y révèle un exécrable directeur d’acteurs. Mais le plus bizarre sont les séquences où il évoque la prostitution masculine à travers les âges. Ce qui nous vaut des plans fixes qui sont tantôt dans le style de Von Gloeden, tantôt dans celui de Tony Patrioli… et des sketches qui sont des hommages à Fellini. Voir en particulier l’ahurissant pastiche de la célèbre scène de la fontaine de Trevi dans La Dolce Vita, quand d’autres images font référence à Roma Roma ou au Satiricon. Le plus étrange, c’est que de ces machins nait une poésie tout à fait inédite. Si Bischoff n’est pas doué du tout avec les acteurs, il a en revanche un grand sens de l’image, quelques unes dont celles de garçons dans les ruines romaines (j’ai cru reconnaître outre le cirque Maximus, le forum et les thermes de Caracalla) sont très belles.



Je suppute que ce monsieur doit être un bien meilleur photographe que cinéaste (connaît-on ses photographies ? Il semble que oui, car voici ce que j’ai pu lire, sur le net, sur une page culturelle venant du Maroc : « La galerie Lawrence-Arnott à Tanger abrite du 12 au 30 septembre les œuvres photographiques de l’artiste suisse Simon Bischoff. Cette exposition a pour thème : Obsession Morocco. Artiste aux activités diverses, il semble surtout préoccupé par tout ce qui est image puisqu’il est également metteur en scène et écrivain. Né à Berne, il vit actuellement entre Rome et Tanger. Son travail photographique a déjà été exposé aux quatre coins du territoire européen (Suisse, Allemagne, Hollande, Italie) et aux États-unis. »)



L’étrangeté du film doit beaucoup du choc que crée le naturalisme des images de l’interview et le surréalisme des séquences illustratives.

Un des aspects les plus curieux de Er Moretto est son côté nostalgique pour ces endroits de drague qui n’existent plus aujourd’hui à Rome, en particulier celui du circus Maximus, et à un moindre degré ceux du Colisée et de la gare Termini. Je dois confesser que plusieurs soirs, à la fin de l’été 1978, j’ai rodé autour du Colisée et n’y ai vu, comme seule bestiole, que des chats efflanqués à demi sauvages. C’est un peu comme si un vieux micheton parisien faisait un film pour déplorer la fermeture du drugstore Saint-Germain.



Du circus Maximus, un des lieux principaux du tournage de Er Moretto, il ne reste plus aujourd’hui qu’une vallée que domine le palais impérial, long de 640 mètres. Il demeure le plus grand monument jamais construit dans le monde pour accueillir un spectacle...

Malgré sa singularité, le film peut être rapproché des opus passablement crapoteux du polonais Wiktor Grodecki ou du film suisse Garçon stupide qui possède le même mélange de fiction et de cinéma vérité. Mais ces films sont beaucoup plus crus que Er Moretto. À la vision de ce dernier, on ne peut s’empêcher de penser à tout un cinéma underground gay des année 70, comme Race d’ep dont l’œuvre de Bischoff semble être un surgeon tardif.



Simon Bischoff est né en 1951 à Berne. Après une formation de photographie, il a étudié la philosophie, l'art et la musique au conservatoire de Zurich. Pour le théâtre et le cinéma, il a travaillé comme assistant-réalisateur. Aujourd'hui, il vit au Maroc et y travaille comme metteur en scène, cinéaste, photographe et écrivain. Bischoff a édité un livre illustré où il rend compte des conversations qu’il a eu avec Paul Bowles. Bischoff a tourné en 1998, un documentaire dont le titre est Mon beau petit cul... Ce dernier film, que je n’ai pas vu, serait la chronique de la vie intime de Jean Neuenschwander, un sexagénaire, heureux et extravagant qui a choisit de vivre sa retraite à Tanger pour y vivre pleinement sa sexualité gay auprès des jeunes marocains...

Er Moretto est un film qui doit être vu par tous les amateurs de curiosités cinématographiques et les amoureux de Rome.



Le DVD :

Le DVD suisse du film, facilement trouvable sur Amazon et autres sites de ce genre, comporte des sous-titres français et comme bonus, on trouvera une interview du cinéaste, réalisée en 2004 à Tanger. Celle-ci est en allemand et ne bénéficie pas de traduction.

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Commentaires

Merci pour ce billet sur un film dont je n'avais jamais entendu parler mais qui semble promettre des moments bien croquignolesques. Je viens de le commander, d'ailleurs. Et vous avez raison : où sont passés les garçons du Drugstore ? TP
commentaire n° :1 posté par : tom peeping le: 25/11/2009 à 19h19

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