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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 

en collaboration avec  homo6  

 

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Aimé Corbaz, L'Homophobie expliquée à ma filleule, Vevey : Le Cadratin, 2010, 129 p. ‒ 40 Francs Suisses

 

La collection « ... expliqué(e) à ma fille » éditée par le Seuil compte à ce jour une quinzaine de titres. C'est « Le racisme expliqué à ma fille » de Tahar Ben Jelloun (1998) qui a marqué Aimé Corbaz. Il s'est inspiré de ce titre et de cette formule pour rédiger une série de lettres à sa filleule âgée de quatre ans en 2010.

Ce journaliste suisse, né en 1956, a déjà raconté ses relations tumultueuses avec l'alcool dans La Peau du homard où nous avions croisé Franck, un ami précieux, qui l'avait fait parrain de sa fille Béatrice. C'est donc à elle qu'Aimé s'adresse aujourd'hui.

Ces seize lettres théoriquement écrites pour être lues par une jeune fille à ses dix-huit ans en 2024 ont toute leur force en 2010. Avec les caractéristiques du style épistolaire, « plus vivant que didactique », le parrain emploie un langage sans ambiguïtés pour décrire à de jeunes adultes ses craintes, ses révoltes, ses espoirs.

Superbe ment édité par un atelier de typographie aux méthodes artisanales, le livre d'Aimé Corbaz est un constat complet et lucide de notre situation à l'entrée de la deuxième décennie du XXIe siècle. Écrit par un quinquagénaire qui a une « culture Stonewall » (1) et une vraie relation avec le cinéma et la littérature, c'est pour nous une balise indispensable dans le bilan de nos avancées et la préparation des combats qui nous restent à mener.

Centré sur la Suisse, et souvent sur le Valais, c'est un l'œuvre d'un journaliste européen qui fut souvent à Paris, Londres, Bruxelles ou New York. Cette mise en perspective du local par rapport au mondial est l'un des atouts supplémentaires de ce livre.

Il ne nous reste plus à attendre que L'Homophobie expliquée à ma filleule soit facilement disponible en France : malgré un prix élevé (environ 30€), il y a là, en plus d'une lecture personnelle, matière à offrir à tant de personnes de notre entourage qui ne cessent de nous répéter que « les homos n'ont presque plus de problèmes aujourd'hui ». PRESQUE ?

 

(1) cf. notre dossier http://www.lestoilesroses.net/categorie-10955105.html

 

Pour en savoir plus :

Le Nouvelliste (08/11/2010) :

http://lenouvelliste.ch/fr/news/invite/etre-gay-quelque-part-ici-et-maintenant-862-233055

20 minutes ch (09/11/2010) : http://www.20min.ch/ro/life/lifestyle/story/24419774

Un éditeur pas comme les autres : http://www.lecadratin.ch/Bienvenue.html

 

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Aimé Corbaz interviewé par Gérard Coudougnan :

« Les gays suisses ne vivent pas en démocratie. »

 

Les Toiles Roses :Bonjour Aimé, je viens d'achever la lecture de L'Homophobie expliquée à ma filleule et j'aimerais savoir s'il y a eu récemment en Suisse des événements, des polémiques qui t'ont poussé à prendre la plume pour rédiger ces lettres ?

Aimé Corbaz :Bonjour Gérard ! Plusieurs choses, en fait… Pêle-mêle : les insultes d’un jeune politicien d’extrême droite valaisan traitant les gays de déviants, le 17 mai 2009, journée mondiale contre l’homophobie ; quelques électrochocs que je me suis payé au cours des premières Assises contre l’homophobie à Genève, en automne de l’an passé… Peut-être surtout à cause d’un sentiment d’injustice ignoble que je ressens depuis toujours ; une lassitude d’entendre plein de gens, même des amis, nous dire : « Mais arrêtez de vous plaindre, les pédés, vous n’avez plus de problèmes aujourd’hui. » Sans oublier cette espèce de fièvre égoïste et jubilatoire qui me prend quand j’écris.

 

Ne ressens-tu pas, comme certains de mes amis helvètes, une certaine fierté à être citoyen du seul et unique État au monde chez qui la reconnaissance du statut des couples de même sexe a eu lieu par décision populaire (référendum ou « votation ») ?

Pas vraiment. Notre système politique est très démocratique mais aussi très complexe, compliqué, lent. Comme militant plutôt intransigeant, je ne suis pas particulièrement fier de mes compatriotes qui, pour 42 % d’entre eux, ont refusé en 2005 que les couples homos soient reconnus. Comme tu le sais, je parle d’apartheid invisible dans mon bouquin. Je paie mes impôts comme tout le monde, j’ai même fait mon armée ! Mais je n’ai ni droit à un mariage conventionnel (seulement un partenariat), ni à l’adoption. Je ne suis pas non plus protégé par une loi contre l’homophobie, comme la loi Nouchet en France. Les gays suisses ne vivent pas en démocratie.

 

Tu es, depuis que tu as quitté le journalisme, thérapeute pour ceux qui souffrent de diverses sortes de « mal de vivre ». Dans le respect du secret professionnel, l'homophobie fait-elle partie de tes domaines d'intervention ?

Bien sûr que je pourrais intervenir sur ce sujet mais le cas ne s’est pas présenté jusqu’ici. En revanche, j’ai des patients gays et je ressens presque toujours ce paradoxe qu’on peut vérifier chaque jour : si notre situation s’est considérablement améliorée, beaucoup d’entre nous souffrent de malaises existentiels, d’où une consommation sans modération de mecs, de produits divers, de médics. Je constate aussi des blessures d’adolescence qui restent des plaies ouvertes. Mais les gays ne sont pas toujours faciles à aider : beaucoup ont tendance à nier leurs douleurs passées, à faire avec, en cultivant l’humour, l’autodérision, le sens de la fête…

 

En 2008, nous avons ici reçu (1) Pascal Pellegrino, le premier Papa gay suisse a avoir exposé son vécu de père homosexuel : la situation de l'homoparentalité a-t-elle évolué depuis ?

Pas que je sache. Ce qui me frappe, à ce propos, c’est qu’on pousse les gens à tricher. Et qu’on ne se préoccupe pas de l’essentiel : donner un statut clair aux enfants qui vivent avec deux parents du même sexe. Pour le reste, on ne me fera pas croire qu’on va assister à une vague d’adoption sans précédent en cas de loi le permettant. Je suspecte, moi, que c’est l’égalité des droits qui fait terriblement peur aux hétéros. Tant qu’on reste des citoyens de seconde zone, on veut bien nous tolérer, voire nous accepter. Mais qu’on ne s’aventure pas à réclamer une équivalence. On reste quand même des pédés !

 

Toi qui durant ta carrière de journaliste a beaucoup voyagé, perçois-tu de grandes différences dans les pays européens en ce qui concerne l'homophobie ?

Je n’ai pas tant voyagé que ça pour le boulot… Mais je garde un souvenir émerveillé d’Amsterdam, il y a trente ans, et d’un petit couple de mecs se tenant par le cou, dans la rue, et sur lequel personne ne se retournait. Après, il y a eu souvent Paris où je faisais pis que pendre dans le Marais : je baisais et buvais jusqu’à ne plus savoir qui j’étais. D’autres capitales, encore, mais je crois que tout le monde sait ça : dans les villes occidentales, ça passe facilement, dans les campagnes, ça peut être l’horreur, aujourd’hui encore. Être gay à Paris ou Genève, ce n’est pas insurmontable. Mais je peux imaginer que dans un petit bled du Limousin ou ici à Sion, en Valais, c’est une toute autre histoire.

 

L'actualité est riche et variée : entre le pape qui retire la capote de l'index, l'ONU qui raye les LGBT de la résolution qui condamne les exécutions arbitraires (2) et des coups de barres de fer contre un client d'un bar gay de Saint-Etienne (3), on est forcé de constater que ton combat, notre combat est loin d'être gagné, même si nous vivons dans l'une des régions les moins difficiles du monde pour nous…

Les choses ont changé, c’est indéniable. Je me souviens de mes vingt ans où il y avait encore un vigile à l’entrée du bar gay de Lausanne. Aujourd’hui, les mecs fument leurs clopes devant la porte, juste à côté d’un établissement 100 % hétéro ! En gros, on vit dans un paradoxe phénoménal. Il y a presque toujours une petite tapette de service dans les séries ou émissions de télé-réalité, tandis que des stars comme Laurent Ruquier ou Jean-Paul Gaultier, ne dissimulent rien de leurs vie et envies. Bref, on flotte dans une ambiance très gay friendly, du style, « c’est fou ce qu’ils sont drôles, gentils, bien élevés. » Mais quand c’est son fils qui rentre un soir et dit à ses parents : je suis amoureux de Sébastien et je vais vivre avec lui, la famille pète les plombs, vole en éclats. Ce qu’il faut continuer à dire, c’est que l’homophobie provoque des montagnes de souffrances inutiles. Probablement que le combat ne sera jamais gagné, que nous resterons toujours dans une certaine étrangeté. Et c’est pour ça qu’il faut se battre sur des droits, sur des lois, sur des règles, et qu’il y a urgence de faire de la pédagogie à l’école, le plus tôt possible. La société civile suivra, comme les pays de l’Europe du nord ou du Québec en ont fait l’expérience.

 

Nous sommes sur un site qui fait de la culture en général et du cinéma et de la littérature en particulier des instruments de progrès : tu as raconté dans tes livres l'importance qu'avaient eu pour toi écrivains et écrans noirs : y a-t-il dans les œuvres récentes des titres qui t'ont spécialement touché ?

Le militantisme n’est plus ce qu’il était ! Et je reste nostalgique d’un Jean-Louis Bory ou d’un Guy Hocquenghem qui ont forcé des portes avec courage et drôlerie. Aujourd’hui, un Didier Eribon fait un travail formidable, tout comme Louis-Georges Tin et son Dictionnaire de l’homophobie, mais ce sont des travaux très pointus, peu accessibles. À l’inverse, il y a une littérature plus légère, romanesque, avec un Philippe Cassand et ses polars gay. On trouve aussi des bizarreries comme Des aveux de La Tour Mossart (4) que je trouve affecté et d’un autre âge. Côté cinéma, Le secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee a ébranlé pas mal de gens, mais aussi Les témoins de Téchiné qui dépasse l’histoire du sida, divers téléfilms, et tout ce que je ne connais pas. En écrivant mon livre, j’ai consulté ce que je trouvais sur l’homophobie mais c’est souvent austère, avec plein de chiffres, de statistiques… Expérience faite, je peux te dire que le sujet est difficile parce que ça va dans tous les sens et qu’on tombe fatalement dans des clichés.

 

Sans aucune flagornerie, j'ai trouvé ton livre vraiment excellent. Cependant un doute me taraude l'esprit quand je vois que tu l'as fait publier par un (excellent !) atelier d'impression : est-il édité à compte d'éditeur ou d'auteur ?

C’est à compte d’éditeur. Mais c’est un éditeur particulier, unique. Jean-Renaud Dagon est un poète de l’imprimerie ! C’est après avoir passé dans une émission de radio qu’il m’a contacté ; je crois que c’est d’abord le côté hors norme du sujet l’intéressait. Et ça donne un livre artisanal, un bel objet au papier de qualité, à la typographie impeccable. Bien sûr, la distribution est médiocre mais faire un livre qui ne soit pas noyé dans la grande distribution, et qui réponde à un désir plutôt qu’au hasard d’une balade en libraire, ça me séduisait. Être différents, c’est bien là ce qui nous caractérise, nous amuse et nous flatte aussi, tu ne penses pas ? Mon rêve serait que des gays offrent ce petit bouquin à leurs parents pour Noël, en leur disant : j’ai vécu des trucs un peu comme ce petit Suisse. Ainsi des liens pourraient être renoués, des dialogues rétablis, qui sait ? Pour moi, c’est une façon de soigner une vieille blessure, puisque je ne suis pas parvenu à faire ça avec mes parents.

 

Oui, c'est une excellente idée pour partager son vécu ! On peut donc le commander chez Le Cadratin : dagon@vtx.ch, (site: http://www.lecadratin.ch/Bienvenue.html)... et aussi découvrir tes multiples activités sur ton site http://pascaleric.wordpress.com/. Merci Aimé et bravo !

 

(1) http://www.lestoilesroses.net/article-32836968.html

(2) http://www.lestoilesroses.net/article-onu-les-lgbt-rayes-de-la-resolution-qui-condamne-les-executions-arbitraires-61370285.html

(3) http://www.liberation.fr/societe/01012303278-un-homosexuel-tabasse-a-la-barre-de-fer-a-saint-etienne

(4) Troisième recension dans http://www.lestoilesroses.net/article-33227040.html

 


Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.


TO BE CONTINUED…

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