Fiche technique :
Avec Julien Baumgartner, Jérémie Elkaïm, Julia Maraval, François Comar, Christiane Millet et Patrick Bonnel. Réalisé par Fabrice Cazeneuve. Scénario de Fabrice Cazeneuve et Vincent Molina.
Durée : 94 mn. Disponible en VF.
Résumé :
Vincent a 17 ans. C'est un garçon sans problèmes : bon élève, discret, sportif et mignon. Il a même une petite amie que tout le monde lui envie et qu'il aime… mais pas d'amour ! Car il est attiré par les garçons et particulièrement par Benjamin, un nouveau venu au lycée et sur lequel plane le mystère. Vincent ne se décide pas à choisir, encore moins à faire son coming out… pourtant ce ne sont pas des choses qui se jouent à pile ou face ! Il hésite à se reconnaître dans le miroir où il s'observe sans narcissisme. Un jour, Benjamin tente de l'embrasser. Le lendemain, Vincent découvre sur un mur du lycée une inscription le traitant de « pédé ». Son homosexualité est dévoilée. Dès lors, sa vie va en être profondément bouleversée.
L'avis de Francis Lamberg (La lucarne) :
C'est en mai 2001 qui M6 inaugura une nouvelle collection de téléfilms intitulée « Carnets d'ado ». L'objectif était de montrer le monde à travers le regard et l'expérience d'un adolescent. Pour rester au plus près de la psychologie pré-adulte tout en évitant sentimentalisme ou clichés associés traditionnellement à l'adolescence, chaque téléfilm était confié à de jeunes scénaristes et réalisateurs afin qu'ils donnent à chaque épisode une touche de réalisme quant aux personnages et aux situations vécues. De même, parce que l'adolescence est une période de la vie troublée et pleine de doutes, le ton de chaque téléfilm était plus sombre que ce qu'on avait l'habitude de voir sur le petit écran.
Produit en collaboration avec Capa Drama, le défi d'À cause d'un garçon était de traiter de l'homosexualité chez les adolescents avec pudeur et sensibilité. Choisissant un autre chemin que celui emprunté par Juste une question d'amour, le téléfilm cultissime diffusé deux ans auparavant sur France 2, le réalisateur Fabrice Cazeneuve et son scénariste Vincent Molina (pseudonyme derrière lequel se cacherait en fait le jeune écrivain Guillaume Le Touze), décrivent le parcours d'un jeune lycéen qui vit dans le mensonge et doit faire face à l'adversité une fois que son homosexualité est dévoilée. Le but des auteurs est avant tout de traiter la question de l'identité au moment de l'adolescence, une période où tout compte démesurément, la quête de soi, de l'amour, la difficulté d'être soi-même. Le téléfilm a été tourné en 22 jours dans une ville de la banlieue parisienne. Julien Baumgartner (Vincent), qui porte le film sur ses épaules, a auparavant passé trois ans au Cours Florent avant d'intégrer le Conservatoire et d'être viré au bout d'un an pour avoir tourné dans Sexy Boys ! Quant à Jérémie Elkaïm (Benjamin), le garçon par qui le scandale arrive, il était l'un des deux amants de cet autre film gay de référence : Presque rien.
Étude sensible sur les révélations de l'adolescence, ce film illustre également l'universalité de l'amitié et l'agressivité de l'outing. Un coming out « volé » est encore plus dur à assumer. Certains moments de l'histoire sont vraiment filmés avec magie (le coup de foudre entre Vincent et Benjamin, Benjamin qui drague Vincent, la nuit d'ivresse des trois compères ainsi que les scènes de douche et de lit). Il est dommage que les scènes de natation échappent à cette magie. Elles qui auraient dû être moment de grâce et de plénitude (quand Vincent est seul face à lui-même, dans l'eau : son élément) ou de tension et d'affrontement (l'agression homophobe par les compagnons de sport) « coulent » un peu chaotiquement comme une eau qui n'ose pas mouiller. L'image véhiculée par la virée dans le Marais gêne. Ce qu'elle donne à voir de l'endroit est digne du manichéisme d'Ardisson : un quartier gay tentaculaire et tentateur où règne perversion et consumérisme sexuel. Sodome et gonorhée ! À part ce petit bémol, ce film sans maniérisme et soigné (jusque dans le détail de la prévention) est d'un réalisme qui parle à tous et touche particulièrement tous ceux qui sont passé par ces affres là. Julien Baumgartner est habité par le personnage de Vincent : il maîtrise avec finesse la composition de son rôle. Jérémie Elkaïm, quant à lui, est superbe de retenue et de justesse dans son rôle d'ange noir vecteur de la révélation.
BONUS
PLUS DE PAUL, un film (court-métrage) d'Alessandro Avellis (France - 2002 - 8 min) : Marc rencontre un soir un garçon de rêve, mais celui-ci disparaît. Aidé de sa copine Céleste, il décide de le retrouver…
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