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Fiche technique :
Avec Mika Okuno, Chika Fujimura, Toshiya Nagasawa et Hidetoshi Nishijima. Réalisé par Kaze Shindo.
Durée : 78 mn. Disponible en VO et VOST.

L'avis de Bastian Meiresonne (Eiga go go !)) :
Portant sur ses épaules le lourd héritage de son génial grand-père réalisateur et scénariste Kaneto Shindo et de son influent père producteur Jiro Shindo, la jeune Kaze fait preuve d'un réel talent prometteur dans son premier long métrage. S'attaquant au difficile et tabou sujet du lesbianisme, elle signe une première œuvre sensible et aboutie.
Chinatsu et Kyoko sont deux amies inséparables, logeant sous un même toit et partageant jusque le même lit. Vivant au jour le jour, gagnant quelques yens en travaillant dans des bars de nuit, leur amitié sera mise à rude épreuve le jour où Chinatsu tombe amoureuse de sa co-locatrice.
Née en 1978, Kaze Shindo intègre la prestigieuse école de cinéma Visual Shooting and Lighting Course of Nihon Eiga Gakko créée par Shohei Imamura. Se spécialisant dans la réalisation et l'éclairage, elle attire une première fois l'attention en réalisant un fort remarquable documentaire (Oji-Chan/My Grandfather) concernant son illustre grand-père durant ses années d'études. Après quelques travaux d'assistanats, elle signe le scénario et la réalisation de son premier long métrage, tourné avec un budget très peu élevé. Si sa famille a certainement pu jouer un rôle important dans son parcours personnel, Shindo en démontre pourtant aux plus envieux détracteurs. S'imposant comme la plus jeune réalisatrice actuellement en activité au Japon, elle ose également relever le défi de s'attaquer à un sujet particulièrement épineux au sein de la communauté japonaise : l'homosexualité des femmes. Suivant les traces de Ryosuke Hashiguchi, qui compte parmi les rares cinéastes à s'être ouvertement attaqué au sujet à travers ses Grains de Sable et Hush!, elle aborde le thème avec une légèreté et un naturel déconcertants ; pourtant l'homosexualité est peu admise au sein de la population japonaise et seules les représentations caricaturales ou faussement exagérées trouvent quelque grâce aux yeux des spectateurs.

Love/Juice est un drame intimiste très simple. À travers le quotidien de deux amies inséparables, passablement fêtardes la nuit tombée et souvent fauchées, elle brosse le sensible portrait criant de vérité de tout un pan de jeunes de ces dernières années. Elle réussit en quelques plans à esquisser une juste représentation d'une génération bien trop mal assimilée dans de nombreux films par ailleurs. Fêtardes, glandeuses, les deux amies n'en sont pas moins des jeunes tout à fait normales, en pleine transition entre une adolescence s'achevant et le monde adulte les guettant.
L'homosexualité de Chinatsu est abordée sans fausse pudeur dès la séquence d'ouverture du film. Les filles sortant en boîte, la lesbienne se plaint de ne trouver chaussure à son pied parmi les filles présentes et de regretter de ne pas être née garçon. Cette frustration sera un véritable leitmotiv tout au long du film et démontre l'admission d'une sexualité encore fragile : Chinatsu souffre véritablement de ne pas être un garçon. Sa coupe, son visage poupin, ses habits et ses attitudes trahissent de véritables manières d'un garçon manqué ; mais moins aspirant à changer véritablement de sexe, son comportement trahit une identité encore mal assimilée. Kyoko, de son côté, subit la phase de sa propre recherche sexuelle. Plutôt attirée par les garçons, elle est curieuse de la sexualité de son amie. Elle ne ressent aucune répulsion à l'embrasser et n'exclut – du moins au début – de coucher un jour avec elle. Déçue par ses expériences sexuelles passées, elle demande même conseil quant à comment avoir un orgasme et sera irrémédiablement excitée par une démonstration d'onanisme de la part de sa co-locatrice.
Toutes ces annotations sexuelles ne sont jamais exploitées de manière spectaculaire ou voyeuriste par la réalisatrice, mais témoignent – au contraire – d'une rare sensibilité et d'un respect particulier. Au-delà de la simplicité de l'histoire, Shindo intègre quelques éléments parfaitement auteurisants. Le besoin régulier de prendre Kyoko en photo démontre un certain côté possessif ; au contraire, les clichés pris par Kyoko ne représentent qu'un jeu pour la jeune fille, mais est mal vécu par Chinatsu. Tel un homme, elle cherche à dominer dans une relation où elle est autrement soumise par ses sentiments amoureux non retournés par l’objet de son désir. Elle est tel un prédateur, cherchant sa proie, représenté par les nombreuses séquences de poissons rouges dévorés : dès qu'ils sont mis dans un même bocal avec un poisson d'une autre espèce, ils se font dévorer tout cru. Poissons rouges qui servent également de métaphore à la relation même des deux filles : mis dans un étroit verre (aussi petit que l'appartement partagé par les filles), l'un meurt au moment de la « rupture » des deux amies et de la menace de suicide de Chinatsu. Métaphore certes facile, mais une nouvelle fois juste et étonnant pour un premier métrage réalisé par une jeune femme de 22 ans.
Métrage centré tout entier autour des deux filles, la gente masculine n'a que peu de place dans leur univers ou est représentée de façon médiocre : un vendeur de poissons exotiques renfermé et indécis, un barman rendant visite avec force alcool et un patron violeur. D'après l'aveu de Kaze Shindo elle-même, elle a cherché à décrire un univers qui lui était intimement familier et proche ; elle ne semble en tout cas pas porter beaucoup d'affection pour la gente masculine.
Premier film tout à fait réussi, ne souffrant que d'une fin par trop démonstrative et appuyée, le talent de Kaze Shindo est très prometteur. Disposant de la même fraîcheur que les premiers métrages de Sofia Coppola, son premier métrage mérite d'être découvert par un large public et donne envie de suivre ses futurs pas derrière la caméra.

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