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zanzilumieres.jpg (c) D.R.


Charlie Chaplin, ce noble clown qui nous a quittés il y a près de trente ans, ne m’en voudra pas j’espère de lui emprunter, pour annoncer cette rubrique, le titre de l’un de ses plus beaux films. Mes adieux à la Ville Lumière sont aussi des adieux aux lumières de la ville. Dans quelques jours, je quitterai enfin la cité de toutes les solitudes. Solitude de celui qui dort dans un grand lit froid et vide. Solitude de celui qui déambule au milieu de la foule sans tenir la main de quelqu’un qui l’aime et qu’il aime. Solitude du téléphone muet qui ne sonne presque jamais. Solitude que l’on tente en vain de tromper en perdant des heures devant un ordinateur.
Car les minutes se transforment en heures
Les heures se transforment en jours
Et les jours font des semaines
Et les semaines font des mois
Et les mois deviennent des années… et des années…

Je n’ai plus d’ordinateur ni Internet chez moi. Cela tombe bien. Je peux enfin remettre le nez dehors. Des échos résonnent en moi, dans la grande vallée du passé. En cette fin de journée de juillet, plus clémente que les autres, mes pas me conduisent vers des lieux autrefois familiers. En divers endroits, j’ai dansé aux rythmes des nuits du Paris joyeux ; j’ai éprouvé des émois qui depuis ont déserté mon ressenti ; j’ai échangé des baisers doux, fougueux, passionnés, hésitants, espiègles, toute une gamme de bisous ; j’ai séduit et me suis laissé séduire ; j’ai cueilli des instants et laissé d’autres m’échapper sans espoir de retour.

Au Carré, j’essaie de rassembler mes pensées malgré le vacarme de la « musique d’ambiance » qui couvre les conversations. Bien que l’endroit soit bruyant, je me suis plu à m’y rendre quelquefois et j’y ai même écrit plusieurs textes qui dorment encore dans mes tiroirs. Parmi la clientèle, de jeunes gens trop beaux, en couple, me renvoient l’image de ce bonheur simple que je n’ai jamais connu. À cet instant, le film des années perdues déroule sa bobine devant mes yeux. Une tequila sunrise m’aide à faire passer ce moment, de même que le stylo noir qui jette ces mots sur mon bloc-notes. Écrire, pour exorciser le passé, oublier le présent et préparer l’avenir.

Le serveur est très mignon. Il s’appelle Emmanuel. Je l’aurais volontiers emmené dans mes rêves, rien qu’une heure. Une heure pour l’éternité. J’ai envie de m’enivrer de cocktails colorés, de me baigner dans un arc-en-ciel psychédélique, de brûler à l’eau-de-vie (l’eau d’envie ?) les heures qui me restent à vivre ici et que je ne sais comment tuer. J’en suis à ma sixième cigarette de la journée. Des Camel pas light. Pas des clopes de pédé, comme on dit. Daniel serait étonné. Je l’imagine me dire : « Six clopes ? Mon œil ! » . Disons que c’est la septième que je grille, et à ce stade, c’est signe de crise. Mes yeux se posent négligemment sur l’écran plasma accroché au mur, et je regarde Madonna faire sa gym dans ce qui doit être probablement son dernier clip. On dirait Véronique et Davina en une. La Ciccone porte belle ses 49 ans (le 16 août prochain), elle est vachement bien roulée, même. Je parie que cette femme va tout faire pour être encore une bombe sexuelle quand elle sera octogénaire.

Il n’y a pas un seul célibataire dans ce bar. Tout le monde, sauf moi, a dû se maquer le soir de la Gay Pride. Mais bon, quel intérêt aurais-je eu de me chercher un compagnon alors que je vais quitter le pays ? Dehors, j’ai croisé beaucoup de cyclistes. Non, il ne s’agit pas de l’arrivée du Tour de France (les événements de ce billet, sauf les flash-back, se sont déroulés au cours de la semaine du 16 au 22 juillet 2007 – Note additionnelle de Zanzi). C’est Vélib’. Pourquoi diable la mairie de Paris a-t-elle attendu mon départ pour prendre une initiative aussi sympa ? J’aurais pu me rendre au boulot à vélo plutôt que de subir les affres du métro infâme et puant. Bertrand, méchante.

Changement de décor. Me voici au Banana Café. Le serveur m’a l’air d’une belle petite pute qui doit adorer se faire niquer à la chaîne. Pardon, je veux dire qu’il a tout d’un garçon fort sympathique qui doit aimer participer à des soirées très conviviales avec ses nombreux amis. Daniel que j’ai en direct live au téléphone, en train de bouffer des croque-monsieur, me dit d’attaquer franco. Je n’ose lui apprendre que Franco est mort depuis presque trente-deux ans, ça pourrait le vexer et être déformé dans sa nouvelle chronique. Aussi me suis-je contenté de reluquer le beau petit cul de ce minet moulé dans un short de plage. Ambiance bananesque !

Flash-back : il y a cinq ou six ans, j’allais de temps en temps au Banana, plus pour le piano-bar du sous-sol qui attirait une clientèle diversifiée et souvent hétéro, que pour les gogos du rez-de-chaussée qui déjà ne montrait rien, sinon qu’ils étaient parfaitement épilés. J’y ai flirté, dragué, je n’y suis pas assez sorti en fait. À deux rares exceptions que je connaissais d’avant et d’ailleurs, les gens que j’y ai croisés sont définitivement sortis de ma vie. Même la célèbre Fanny ne fait plus partie du décor du Banana. Avec le temps…

 


Avec le temps tout a changé. Mes deux années à Bruxelles (2002-2004) ont provoqué une rupture dans le déroulement de ma vie parisienne. À mon retour, il y a trois ans, je n’ai pas retrouvé ce que j’avais quitté. Et tout d’abord, l’Onix Café, le premier bar gay dans lequel j’étais allé, un soir de juillet 2000. Avec sa thématique égyptienne, il devint mon lieu préféré, celui où je pris l’habitude de sortir les vendredis et samedis soir. Je me souviens de Diane et de Carlos, un duo insolite d’habitués, qui m’avaient fait les honneurs de la maison, et bien d’autres encore. Je me souviens du DJ, Eddy, qui animait les karaokés du samedi au sous-sol ; de ce serveur aux longs cheveux noirs que l’on surnommait Pocahontas et qui est parti dans le sud de la France depuis six ans déjà, du couple de filles qui « dirigeait » la boîte, l’une d’elles s’appelait Maève… En 2002 l’Onix s’est transformé et est devenu le Bazooka Café. Le décor avait changé, l’esprit et la clientèle aussi. Le Bazooka est mort à son tour et a cédé la place au Dandy’s. J’y suis retourné il y a quelques jours (début août – note additionnelle) parce que j’y avais aperçu Johan. Il est encore jeune (comme moi, quoi !) mais il a des allures d’antiquité. Ce serveur est le seul qui a connu successivement les trois bars. Dialogue :
Zanzi : — Johan ! Le nom change, la déco change, et toi tu es toujours là !
Johan : — Eh oui, il faut bien un pilier.
Johan, tu es mon pilier de bar préféré…

Même le Bar du Palmier, en face, dans la rue des Lombards, a changé. La déco tropicale a disparu au profit de lignes modernes. Le Bar du Palmier a été sobrement rebaptisé Le Palmier. Mais c’est toujours un bar. Le Déclic, club situé au 12 rue Quincampoix, a fermé ses portes depuis plusieurs années. J’y ai passé quelques soirées très réussies, si vous voyez ce que je veux dire…

Le 19 juillet, j’ai osé entreprendre une excursion dans la proche banlieue ! Quand on est parisien, la banlieue, c’est déjà un autre pays… Je n’ai pas regretté le détour à Bois-Colombes. Au huitième et dernier étage d’un immeuble de l’avenue de Verdun, j’ai pris les lumières de la ville plein les mirettes. Olivier, l’ami qui m’avait invité ce soir-là dans l’appartement de son frère (en tout bien, tout honneur, contrairement aux racontars de « M’sieu Daniel ») m’a expliqué que l’on voyait cinq départements de l’Ile-de-France depuis la terrasse panoramique. À la nuit tombée, en grimpant sur le toit de l’immeuble, le spectacle fut magique. Proches de nous, les tours de La Défense, plus loin, la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et le Sacré Cœur de Montmartre brillaient comme des étoiles. Dans le ciel, les éclairs des lointains orages zébraient l’horizon nocturne pour mon plus grand plaisir. Après avoir vécu sept ans au rez-de-chaussée, j’ai savouré cet instant comme si j’étais enfin arrivé sur le toit du monde…

Dimanche 22 juillet, je suis ressorti de ma garçonnière pour effectuer une dernière tournée des bars parallèles. J’ai commencé par l’Open Café ou je fis une entrée remarquée qui m’a valu de me faire draguer par des gens qui ne sont même pas des lecteurs de ce blog ! Je me dois de reconnaître ici que je me suis amusé à jouer les allumeurs, laissant à d’autres le soin de jouer les pompiers et d’éteindre les incendies que j’ai allumés, à l’Open puis à l’Oh ! Fada et enfin à l’Amnésia que, personnellement, je n’ai jamais aimé. Mes néo-adorateurs m’y ont emmené quasi de force, mais je n’y suis resté que cinq minutes, profitant d’une seconde d’inattention pour leur fausser compagnie. Ils étaient déjà bien tristes d’apprendre que j’allais partir à Caribouland pour vivre de nouvelles aventures. Comme un prince en exil…

 

Pour lire le précédent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

 

 
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