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(6.02)




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Un visage me fait face. Grand sourire. Ses bras m’agrippent et m’entraînent, pauvre chiffe molle, vers ses lèvres. Je me laisse faire, m’abandonne sans résistance. Je suis trop faible pour lui rendre son baiser. Les yeux clos, je tente encore de me remémorer la veille. Une langue gourmande fourrage ma bouche engourdie. Ma réputation de meilleur embrasseur du monde va en prendre un coup. J’ouvre les yeux. Interloqué, je me souviens enfin de la veille. La chapelle aux mariages, le gospel, les alliances… des fous rires. Ce n’est qu’un jeu. Du tapis vert à la blanche chapelle, tout n’est que jeux à Las Vegas.

— Je vous déclare punis par les liens du mariage ! Ah ah ah !!!

Le baiser cesse. Son sourire ultra-bright de star m’éblouit. Ses mains caressent mes cheveux, à présent je me souviens de tout. Devant moi se tient le sosie d’Elvis Presley, pas celui de la déchéance des dernières années, pas l’épave boursouflée, mais l’Elvis de la fin des années 60, encore beau et fringant, qui venait d’épouser Priscilla Beaulieu. Je n’ai pas épousé Scarlett, mais Elvis, le serial marieur de la wedding chapel ! Comment en suis-je arrivé là ?

La veille, enfin remémorée. Nuit du 16 au 17 juillet. Scarlett et moi quittons le Rouge Bar un peu éméchés. J’ai quatre mojitos dans le buffet, tandis que mon amie s’est envoyé une demi-bouteille de Cardhu comme on boit de l’eau minérale. Elle appelle un taxi. Le trip commence dans un bar à putes dont je n’ai pas retenu le nom. L’ambiance est glauque à souhait. Je proteste, n’ai pas envie de me faire tripoter.

— C’est pas pour toi, c’est pour moi ! gronde l’Irlandaise.

Et elle y va franco, renversante sur le comptoir, la pute frémit et son râle de plaisir étouffe le bruit d’un verre qui se brise. Deux cowboys, l’air goguenard, matent la scène avec une concupiscence non dissimulée. Une bosse se forme au niveau de leur entrejambes, bientôt leurs membres sont à l’air libre, gonflés d’excitation devant ces deux femmes qui font trembler les murs et les bouteilles. C’est obscène et fascinant. Les deux hommes s’approchent des deux femmes et le duo vire à l’orgie à quatre. Je demande au barman s’il fait les orgasmes. Il n’a pas l’air de savoir que je parle d’un cocktail au Bailey’s. Hypnotisé par la bacchanale qui se déroule sous ses yeux, il ne remarque même pas que je le contourne pour me servir moi-même un gin tonic. Alors que j’avale la dernière gorgée de mon verre, des cris saillants et caractéristiques m’annoncent au son du clairon que le dévergondage exhibitionniste du joyeux quatuor vient d’atteindre son point paroxystique.

 

Le taxi nous a attendus patiemment. Cette nuit, il va se faire des couilles en or. Cinq rues plus loin, nous assistons à ce qui ressemble à un meurtre, ou tout au moins à un vol à l’arrachée qui tourne mal. Nous ne sommes plus dans les bons quartiers, ceux qui protègent les touristes sous une bulle dorée. Notre cocher n’est pas téméraire, il bifurque rapidement. Passent de nombreuses minutes, qui ressemblent à un grand moment de solitude. Les cowboys sont restés au bar mais Scarlett a emmené sa nouvelle meilleure amie pour continuer la partie dans la voiture. La chapelle apparaît soudain.

— Arrêtez-vous là !

C’est blanc, c’est kitsch, c’est plutôt petit. « Elvis » est en train de marier un couple surexcité, tandis que deux autres attendent déjà leur tour. Ma contemplation du sacrement du mariage à la sauce yankee est troublée par les cris d’une chamaillerie. Scarlett vient de larguer sa pute. Une demi-heure plus tard, nous voici seuls avec Elvis. La nuit touche à sa fin, pour son business ce sont les heures creuses. Nous rions, délirons. Scarlett prend la place de l’officiant, plus évangélique qu’angélique, s’empare d’une Bible rose et entame le rituel. Il ne dure que trois minutes. Elvis roucoule des vœux et Scarlett prononce notre mariage. Nous échangeons des alliances, il y en a toujours en stock.

 

Vendredi 17 juillet, 15h15. J’affronte ma bataille de Marignan, j’ai enfin les idées claires. Que vaut le mariage de deux hommes, prononcé une femme qui n’a pas la compétence légale pour le faire ? Rien.

— À Las Vegas, la vie est un jeu.

Scarlett vient d’entrer dans la chambre, radieuse. Elle rit de bon cœur à la blague qu’elle vient de me faire. Elvis rit de concert, il échange avec elle un regard complice. Mes nerfs se détendent et je ris aussi.

— Zanzi chéri, me lance-telle, habille-toi vite. Tu es invité à un mariage et c’est pour dans quarante-cinq minutes.

— Encore un mariage ?

— Le mien, avec Aidan ! Tu es mon témoin.

— Aidan ?

— C’est moi, dit Elvis.

 

À 16 heures, deux Irlandais fous d’amour et espiègles se disent « oui » pour la vie. Mon trip n’est plus si bad. Royale, Scarlett m’a payé d’avance les deux prochaines nuitées au Bellagio. Six heures plus tard, à l’entrée d’une suite somptueuse, les jeunes mariés me souhaitent une bonne nuit. La leur ne fait que commencer, et je ne doute pas un instant que les murs de l’hôtel s’en souviendront de nombreuses années.

 

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