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(6.03)


http://www.france.or.th/IMG/arton1609.jpg

PREVIOUSLY ON ZANZI AND THE CITY : cliquer ici.

 

Mes lectrices et lecteurs l’auront peut-être compris depuis quelques temps déjà, au fil des indices semés çà et là, qui par moi, qui par Daniel : je suis une espèce d’ambassadeur. Qu’est-ce qu’un ambassadeur ? Selon le bon mot de Sir Henry Wotton (1568-1639) (1), c’est « un honnête homme que l’on envoie mentir à l’étranger pour le compte de son pays ». Un ambassadeur est un diplomate. Qu’est-ce qu’un diplomate ? C’est un homme qui veut dire « peut-être » quand il vous dit « oui », et qui veut dire « non » quand il vous dit « peut-être ». S’il dit « non », ce n’est pas un diplomate. J’ai toujours eu les plus grandes réticences à dire non.

Un ambassadeur est un nomade. Tous les trois ou quatre ans, l’administration le fait changer de place. C’est un gitan au long cours, un zingaro de luxe, un esprit errant mais non sans patrie, contrairement à ceux du Spleen IV de Charles Baudelaire. C’est donc un pionnier, il fut depuis bien longtemps en avance sur notre époque qui vante la mobilité géographique et professionnelle. Son seul regret est de n’être point libre.

Voici deux ans et deux mois que je suis en poste au Royaume de Caribouland, un pays où l’on coupe du bois, pompe du pétrole, chasse les phoques, et grelote sous des mètres de neige durant une saison hivernale qui dure, selon les années, de six à huit mois. Arrivé à ce stade, je n’éprouve que lassitude et mélancolie, loin des riantes contrées du Royaume de France, depuis son comté de Flandre avec ses Ch’tis célèbres, en passant par le duché de Normandie paternel, et en traversant ses paysages changeants aux reliefs inégalés, le beau jardin des duchés d’Anjou, du Maine et de Touraine, le dauphiné d’Auvergne, et plus au sud, le comté de Nice arraché au perfide roi de Sardaigne ainsi que son duché de Savoie et le Mont-Blanc dont nous conservons, jalousement, et au grand dam de nos voisins Italiens, la souveraineté pleine et entière sur son sommet. Je m’étiole de même, loin des rives chéries de la Méditerranée et du royaume chérifien qui m’a adopté. Vous me manquez à en mourir.

Lorsque j’étais en poste au Royaume de Belgique, je ne suis resté que deux ans. Je peux dire que je suis parti au bon moment, car ensuite la situation s’est dégradée. Esteban, s’il lit ces lignes, pourrait en témoigner. Une troisième année ne m’aurait rien apporté et j’avais fait le tour du sujet. De retour à Paris, ce fut différent. J’étais lassé d’emblée. Il faut dire que le travail dans la capitale n’est guère passionnant. J’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur et tenté de positiver ma situation. Il n’en demeure pas moins que la troisième année fut difficile à vivre. Il vous suffira de relire le journal de mon spleen McBealien pour vous en apercevoir.

Aussi, alors que je me trouve de facto dans ma troisième année à Caribouland, me posé-je cette question existentielle : est-ce que je fais l’année de trop ? Il me faut y répondre oui sans hésiter, car déjà mon souhait aurait été d’en finir dès l’été dernier. J’ai oublié pour quelles raisons je suis encore ici. Mais je n’y suis pas bien. Depuis la fin de l’été, je vogue à la dérive comme un bateau ivre. Je m’invente des maladies, peut-être inconsciemment dans l’espoir d’être rapatrié en avion sanitaire. Plus rien ne me motive, mais peut-être que l’écriture de ce texte est une lueur d’espérance au cœur de la nuit qui m’entoure.

Mon déménagement a commencé : je trie enfin des papiers dont certains remontent au début de la décennie. C’est ainsi que je redécouvre des histoires de ma vie, croise des fantômes de mon passé, et me remémore des amours défuntes et inachevées. Il est temps d’y mettre bon ordre. Lorsque tout sera convenablement rangé dans une boîte, je pourrai, au bon plaisir de la Providence, tourner définitivement la page de mon ancienne vie et en commencer une nouvelle.

 

6 novembre 2009

 

(1) Auteur anglais et diplomate qui n’a rien à voir avec l’homonyme inventé par Oscar Wilde dans Le Portrait de Dorian Gray.

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