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Fiche technique :

Avec Dimitris Katalifos, Vassilis Diamandopoulos, Mayia Lyberopoulou, Giorgos Moskidis, Mirto Alikaki, Alexandros Koukos, Joulia Souglakou, Lakis Lazopoulos et Alexis Damianos. Réalisation : Iannis Smaragdis. Scénario : Iannis Smaragdis, Dimitris Nollas, Dimitris Katalifos & Stelios Rogakos. Images : Nikos Samragdis. Décors : Damianos Zarifis. Montage : Yannis Tsitsopoulos. Musique : Vangelis.
Durée : 85 mn. Disponible en VO et VOST anglais.



Résumé :
Sur son lit de mort, à l’occasion de la visite inopportune d’un jeune écrivain qui prépare un livre sur lui, le poète Constantin Cavafy se souvient. Tandis que son visiteur lui lit des extraits de son ouvrage, le vieil homme se laisse aller à ses souvenirs. Il se rappelle de son cheminement, de son évolution jusqu'à atteindre les plus hautes sphères de l'expression poétique. Ses songes lui font revivre des bribes de sa vie à Alexandrie, sa découverte précoce de son homosexualité, ses voyages en Grèce et à Constantinople qui lui ont permis d'approcher la sensualité des cultures antiques et de mener une vie tout en passions et pulsions érotiques.

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L’avis de Bernard Alapetite :

Cavafy
se veut plus une évocation qu’une biopic du poète grec d’Alexandrie (1863-1933). Lorsque le film commence, Cavafy est sur son lit de mort, en flash-back de belles images évoquent son évolution poétique, ses voyages en Grèce et à Constantinople où il découvre la sensualité du monde antique, mais aussi sa vie médiocre de petit fonctionnaire. Mais c’est surtout l’homosexualité, vécue douloureusement, du poète qui a intéressé le réalisateur. Si bien que sa vie ne semble être qu’un long parcours peuplé d’éphèbes velus, plus sortis des tableaux de Tsarouchis (pour mieux comprendre, faites un tour sur ce superbe site) que des œuvres du poète présentées ici comme les visions fugitives d’un milord dédaigneux et blasé.

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Pour sans doute éviter de faire prononcer à l’écrivain des propos triviaux, Smaragdis en a fait un personnage aphone en raison du cancer de la gorge qui le mine. Il n’existe ainsi que par le regard qu’il pose autour de lui et les désirs qui s’y expriment. Cet artifice de mise en scène contraint Dimitris Katalifos, qui joue le rôle titre, à forcer ses mimiques, jouant comme au temps du muet, le transformant en un hébété silencieux et grimaçant. Ce qui est d’autant plus gênant que l’acteur est très laid, certes le vrai Cavafy n’était pas un adonis (on possède de nombreuses photos de lui) mais il était tout de même moins moche que Dimitris Katalifos. Cette erreur de casting compromet tout le film à l’ambition estimable.

Le film est remarquablement photographié, avec un goût du baroque qui rappelle l’Anglais Derek Jarman ; le réalisateur mélange bribes de mémoire et fantasmes, malheureusement ces belles images aux couleurs chaudes sont nappées de la trop présente musique sirupeuse de Vangelis.

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Le réalisateur rend bien la complexité du personnage de ce petit fonctionnaire qui, comme son homologue portugais Fernando Pessoa, a vécu une vie apparemment rangée. Durant plus de trente ans, il a rempli chaque jour sa tâche d'employé au ministère de l'Irrigation. Cet homme à l'allure de courtier levantin était, par ailleurs, un client assidu des bordels de garçons. Ce dernier aspect de sa personnalité n’est pas oublié par le cinéaste. Vis à vis de son œuvre, son attitude était proche de celle de E. M. Forster qui n’a voulu faire paraître Maurice (magnifiquement adapté au cinéma par James Ivory) qu’après sa mort. E. M. Forster a tracé ce portrait du poète grec : « Un gentleman grec en chapeau de paille, debout, dans une position légèrement oblique par rapport au reste de l’univers. »

Napoléon Lapathiotis, autre poète grec homosexuel, a bénéficié en 1985 d’une biopic, Meteor kai skia, de Takis Spetsiotis.

Le film traduit bien l'expression lyrique de son amour pour les jeunes gens, étrangère à toute fausse pudeur, qui transgresse le puritanisme de son époque mais qui demeure pour Cavafy, tout au long de sa vie, un facteur de désarroi auquel s’ajoute l’amertume de sa sensation d’être déclassé socialement.

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Lors de sa sortie, curieusement le critique de Télérama se demandait pourquoi Cavafy est considéré comme le plus grand poète grec moderne ! Pour s’en convaincre, il suffit pourtant de lire et de relire Présentation critique de Constantin Cavafy suivie d’une traduction de ses poèmes par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras aux éditions Gallimard (1958).

Voici un court poème extrait de ce livre qui me parait, plus que ma prose, évocateur de l’art du poète et du cinéaste qui a essayé de le ressusciter :


Désirs

« Les désirs qui passèrent sans être accomplis, sans avoir obtenu une des nuits du plaisir ou un de ses lumineux matins, ressemblent à de beaux cadavres qui n’ont pas connu la vieillesse, et qu’on a déposés en pleurant dans un magnifique mausolée, avec au front des roses et aux pieds des jasmins. »

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D’autres traductions des poèmes de Cavafy existent comme celles de George Papoutakis aux Belles Lettres ; parfois, elles offrent quelques poèmes supplémentaires à ceux présentés par Marguerite Yourcenar. L’intégrale de l’œuvre de l’écrivain est difficile à établir car il n’a publié de son vivant ses textes que dans des revues. Dans Poèmes anciens ou retrouvés aux éditions Seghers (1978), traduit par Gilles Ortlieb et Pierre Leyris, on peut lire celui-ci qui pourrait avoir été écrit hier :


Tel

« Sur cette photographie obscène qu’on vendait

à la sauvette dans la rue (pour que la police n’y voie goutte)

sur ce cliché pornographique

comment a pu venir pareil visage de rêve ;

comment, toi, es-tu venu là ?

Qui sait quelle vie abjecte et crapuleuse tu dois mener,
dans quel sordide entourage tu devais être
quand tu as pris la pose pour qu’on te photographie,
qui sait quelle âme de bas étage tu dois avoir.
Mais avec tout cela et pire encore, pour moi tu restes
le visage de rêve, la figure
façonnée en offrande à l’amour grec –
tel tu restes pour moi, tel te dit mon poème.
 »

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Iannis Smaragdis est né en Crète en 1946. Il étudie la mise en scène et les sciences de la communication à Paris. Il enseigne pendant de longues années le cinéma et les sciences de la communication dans des écoles de cinéma et des universités grecques. Auteur d'un essai, il réalise son premier long métrage en 1975 Cellule zéro, suivent Bonne nuit, monsieur Alexandre (1981) , Le Chant du retour (1983) et Cavafy (1996).

Cavafy de Iannis Smaragdis est une évocation lyrique de la vie du grand poète grec. C’est admirablement tourné par la caméra exceptionnelle de Nikos Smaragdis dans les décors superbes de Damianos Zarifis sur un rythme un peu trop indolent.
Pour plus d’informations :

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