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Il y a des moments dans la vie où l'on n'a plus rien à dire, non qu'il ne se passe rien, mais les choses qui se produisent se passent de commentaire sur le moment. Quand la douleur est trop chaude, il faut au moins attendre qu'elle tiédisse pour avoir le cran de la laisser parler.

Cela s'est passé début avril, c'était le weekend de Pâques. C'était la fin de l'hiver et le retour du printemps et des beaux jours, comme une espérance qui renaît après un long, très long sommeil. Il se prénomme Patrick, c'est un artiste et il peint des tableaux. Chez lui, artiste rime avec altruiste. Il aime rendre ses œuvres accessibles au plus grand nombre. C'est pourquoi il travaille pour un Dépanneur villageois afin de pouvoir vivre décemment. Il m'a plu, je lui ai plu : alors je suis allé passer le long weekend pascal chez lui, dans le sud de la Gaspésie.

Je suis donc parti le Vendredi Saint, et la journée s'est déroulée à la façon d'un épisode de la Quatrième Dimension, plaçant sur mon parcours des rappels de ma vie d'autrefois : l'église de Dalhousie et l'ensemble choral portant les noms des deux paroisses de mon enfance ; un restaurant à la frontière entre le Nouveau-Brunswick et le Québec portant le prénom de ma mère ; et pour terminer, retrouver chez mon hôte la jumelle exacte d'une reproduction du clown triste de Bernard Buffet. C'était bien trop de signes pour une seule journée et je ne savais exactement de quelle façon il convenait que je les interprétât. La seule chose que je savais, c'est que lorsque Patrick et moi nous sommes embrassés pour la première fois, en cette fin d'après-midi, l'aiguille de mon baromètre amoureux s'est mise à grimper pour indiquer la position « beau temps ». Là était le seul signe qui m'importait.

J'ai vécu quatre jours et quatre nuits comme un rêve, hors de mon temps et de ma routine habituels. Dans une cabane nichée dans les Appalaches, avec Patrick et ses trois chats, comme un défi à mon allergie aux félidés, j'ai touché du doigt le bonheur. Il y avait de la passion et de la tendresse au quotidien, à tout moment. Nous semblions ne jamais être rassasiés de nos baisers. Je m'imaginais déjà rester au Canada et couler des jours heureux avec lui dans la tranquillité bienfaisante de la nature environnante. Nous avons fait l'amour et j'ai exprimé des sentiments le plus naturellement du monde. Peut-être que je n'aurais pas dû...

Il a pris peur, trouvant que j'allais trop vite en besogne. Je ne l'ai pourtant pas demandé en mariage. Venant de quelqu'un qui a l'audace de m'accueillir quatre jours chez lui, c'est plutôt curieux de me reprocher d'aller vite. À quel moment les feux de détresse se sont-ils mis à clignoter ? Je ne saurais le dire. De retour à Moncton, il a fallu que je me rende à l'évidence : ce que je croyais être le miracle tant attendu n'était qu'un mirage de plus. Quelques explications plus loin, et voici ce qui ne va pas : mon sens de l'humour tendance ironique (qui est de l'auto-défense), et mes petites corrections sur la langue française quand elle est un peu malmenée à l'écrit : défaut d'un littéraire épris de sa langue maternelle mais qui ne pense pas à mal. Enfin, la cerise sur le gâteau : serais-je trop intelligent ? Il a fini par m'écrire qu'à côté de moi il aurait l'impression de passer pour mon « idiot d'accompagnement ». Quand je lis cela, j'envie les imbéciles heureux. Connaissent-ils seulement leur chance ?

Cela fait mal. Être rejeté pour des détails et des malentendus. « Ayez des élans ! » me disait Vincy en 2005. Tu vois, j'en ai eu, et pas qu'un peu. J'ai osé parcourir 750 kilomètres aller-retour, et ne le regrette pas. Mais on dirait que je n'ai vécu qu'un beau rêve au lieu d'une belle réalité, et cela ne me donne pas envie de recommencer. Il paraît que l'amour, c'est se donner complètement, sans rien attendre en retour. Je le crois volontiers, j'ai voulu tout donner, mais quand on n'est pas payé de retour, ne serait-ce qu'à moitié, c'est juste impossible. L'amour a besoin d'encouragement comme une plante a besoin d'eau pour fleurir et s'épanouir. Depuis mon retour à Moncton, je n'ai pas reçu le moindre encouragement susceptible de me donner l'espoir que ces quatre jours n'étaient pas vains.

Alors le scénario habituel a repris son cours, ramenant dans son sillage les mêmes névroses, les mêmes troubles psychosomatiques, et le spleen MacBealien. Le plus clair du temps, mon visage se peint des couleurs de la tristesse, de la lassitude et de la désespérance que me donne cette éternelle solitude dont je ne parviens pas à briser les chaînes. Il est comme le clown triste de Buffet, que j'avais retrouvé chez Patrick, longtemps après qu'il ait disparu de mon quotidien. Lorsque j'étais enfant, ce clown me faisait peur. Aujourd'hui, je l'incarne. Je suis un blagueur, mordant et moqueur, qui cache difficilement la mélancolie qui le ronge. Alors on me dit pessimiste et déprimant. Je diffuse de mauvaises ondes et deviens un repoussoir. Ne serait-il pas temps de me remiser, moi aussi, au fond d'un grenier rempli d'objets dont on ne veut plus ?

 

 

TO BE CONTINUED...

16 mai 2010

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