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Septième article de la série consacrée à la place des gays et des lesbiennes dans la société française. On constate une évolution du traitement journalistique de la "Marche des Fiertés" à la télévision, vers plus de professionnalisme (ouf !). Par notre collaborateur : Kim, 31 ans.


La progression rapide de la tolérance et de l’acceptation des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles) en France ne peut s’expliquer que par l’effondrement des clichés (le garçon efféminé ou la fille masculine par exemple) et des préjugés (malade ou pervers par exemple) dont ils étaient victimes. Comment ces clichés et préjugés se sont-ils en partie effondrés ? Pour en parler, nous allons prendre en exemple le traitement journalistique de la Gay Pride (appelée "Marche des Fiertés" depuis 2002).

Celui-ci a un triple intérêt. Le premier est que c’est un sujet marronnier, c'est-à-dire qui revient périodiquement chaque année à la même époque, ce qui facilite les comparaisons d’années en années. Le deuxième est que le reportage télévisé est quand même le média le plus populaire comme source d’informations pour les Français, ce qui veut dire qu’il a plus d’impact que tout autre média au sein de la population. Le troisième est que le traitement de la Gay Pride dans le journal télévisé a été pendant longtemps l’un des rares moments où l’on pouvait voir des homosexuels à la télévision, ce qui bien évidemment marque plus facilement les esprits de ceux qui n’avaient pas ou ne connaissaient pas d’homosexuels dans leur entourage, et a donc longtemps forgé leurs représentations des homosexuels.

J’ai bien évidemment un problème de sources pour traiter ce sujet, car je ne dispose pas que de peu de journaux télévisés traitant de la Gay Pride. Ce qui est quand même problématique lorsque l’on veut étudier le sujet entre les années 1978 (année de la première Gay Pride en France) et 1996 (eh oui, le premier reportage que je possède ne date que de 1997 !). Mais bon, à la limite ce n’est pas trop grave, je me contenterai d’étudier trois journaux télévisés de trois années différentes : 1997 (journal de FR3), 2000 (journal d’Antenne 2), et 2006 (journal de TF1). On constatera qu’il ne s’agit pas des mêmes chaines ni donc des mêmes rédactions. Mais rien que l’étude de ces trois journaux montre une réelle évolution, et puis on peut quand même obtenir des confirmations de tendances en consultant le site de Média-G, donc...

Pour mesurer l’évolution du traitement de l’information, nous allons établir deux choses. La première est le temps d’antenne consacré à des images que je vais (peut-être abusivement) qualifier de « racoleuses » (les images montrant des drag-queens, des travestis, des personnes dénudées - et ceci uniquement pour les montrer, un peu comme des bêtes de foire) parce qu’elles peuvent choquer un certains public et les conforter dans leurs préjugés. Vous avez le droit de protester, mais attention, je précise bien que ce qui est reproché n’est pas de montrer ce type de manifestants, mais une certaine façon de le faire – sans discours, commentaires, uniquement pour faire de l’image. La seconde est le traitement de l’information, où l’on verra comment est qualifiée la manifestation et si le mot d’ordre des revendications de l’année a été bien transmis. Bref, on analyse le discours et l’image.

La Marche des Fiertés : une mauvaise réputation tenace...

Pour rappel, en 1997, 55 % des Français considéraient que l’homosexualité est une manière de vivre sa sexualité. Fait nouveau maintenant : dans un sondage réalisé par IFOP et publié par le quotidien Le Monde le samedi 22 juin 1996, à la question « Trouvez-vous plutôt choquant ou pas choquant l’existence de manifestations ou de défilés homosexuels tels que la Gay Pride ? », 46 % des sondés avaient répondus choquant, contre 50 % pas choquant. Que trouvent-ils de choquant ?
Pour le savoir, et ce malgré une dizaine d’années d’écart, on peut regarder aujourd’hui sur des forums de discussions sur internet pour s’en informer. J’ai ainsi par exemple que j’ai pu trouver un topic de 2006 parlant de la gay pride. En voici quelques extraits (dont les auteurs resteront anonymes, même si je fournis le lien ici :
http://forums.france2.fr/france2/avousdejuger/homosexualite-sujet_3609_1.htm )

- « Et alors la Gay pride c'est du cirque de la provocation, pas besoin pour revendiquer une cause de s'exhiber à la limite de l'outrage aux bonnes mœurs ».
- « Je pense que la gay pride n'arragera pas votre combat, ce type de parade a la limite de la descence ne plaide pas en votre sens pour l'adoption ou tout autre évolution de votre statut, […] Comment une société pourait jouer la fragilité d'enfant dans des couples ou les personnes ce comporte comme dans vos défilé ? »
- « Je suis assez d'accord avec ceux qui pensent que la Gay Pride a des effets négatifs sur la perception du problème de l'homosexualité. »
- « la question que je me pose c'est pourquoi ant d'homo se definissent par leur sexualité? est ce que je m'affiche et me defini comme hetero? […] tout l emonde s'en fiche de ce qu'ils font dans leur chambre a coucher!»
- « peut-être parce qu'ils subissent des discriminations ? »
- « peut etre qu'en ne portant pas ses activités personnelles en etendard ils ne seraient pas discriminés!
que chacun fasse ce qu'il veut chez lui, personne n'a besoin de le savoir! Vivons heureux, vivons caché »
- « Bonjour, Je ne suis pas contre l'homosexualité. Par contre je suis contre le fait de faire des manifestations (gay pride, act-up, etc...) à tout bout de champ. Pourquoi devoir afficher partout ses préférences sexuelles ? Si une personne aime faire l'amour avec 2 ou plusieurs personnes, cela regarde qui ? Pourquoi en parler partout ? Pourquoi aller hurler ceci dans la rue ? Pourquoi "défiler" pour parler de ça ? C'est "personnel", on n'a pas à imposer ses propres préférences, à balancer à tout le monde ce que l'on fait au lit et avec qui. Encore une fois : c'est ce "déballage" qui fatigue tout le monde et qui fait que certains peuvent réagir violemment. Pourquoi toujours parler de sa sexualité ? »

Donc, si on résume, nous obtenons : provocation, exhibition, limite d’outrage aux bonnes mœurs, limite de la décence, aspects négatifs, affichage de la sexualité, déballage. Tous ces termes ont une forte connotation sexuelle. Lorsque l’on lit ses mots, et si l’on n’a jamais assisté à une Gay Pride, on jurerait donc que cette manifestation est une sorte d’orgie. Pourtant, ceux qui y sont déjà allés vous diront le contraire. D’ailleurs, ceux qui tiennent ce type de propos ont-ils assistés à une Gay-Pride ? Il y a de grandes chances que non. Alors, pourquoi cette réputation ?

La Gay Pride, auparavant une mauvaise représentation à la télévision...

On peut postuler, sans trop se tromper, que l’image de la Gay Pride qu’ils ont vient des médias. Il est donc intéressant de regarder comment les médias traitent cet événement.

L’année 1997. Le sujet (présentation + reportage) dure 2m24s. Vous pouvez consulter gratuitement ce reportage du journal de FR3 du 28/06/1997 sur le site de l’INA
Cliquer ici pour voir le site


Le présentateur, Yvan Hallouin, lance le reportage plutôt correctement, même s’il compare la « marée humaine » des manifestants à une « troupe » (des musiciens forment une troupe, des majorettes forment une troupe, mais des manifestants forment une foule, hein). Le reportage commence aussi plutôt bien : vue sur des manifestants derrière un char, quelques personnes qui s’embrassent tout en défilant, tandis que la voix off indique que « Europride, cela veut dire fierté de se montrer, d’assumer qui l’on aime et qui on est. Les gays et les lesbiennes était 300 000 cette après midi dans les rues de Paris et se sentaient bien ensemble ». Bref, les 35 premières secondes constituent une bonne introduction loin des clichés.

Ensuite le reportage s’attarde 7 secondes sur un gogo boy, des drag-queens, et un postérieur dénudé. Juste après la voix off parle de la situation au Danemark qui a ouvert le mariage aux homosexuels et montrent d’ailleurs deux femmes habillées en robes de mariées. Suivent deux interviews de Danois. Si ce qu’ils disent est intéressant, la ménagère ne manquera de voir que le premier est torse nu. Puis le reportage donne la parole à deux Suisses travestis en tenue folklorique féminine, mais plus pour les montrer que pour le contenu de leurs propos.

Bref, pendant les 35 premières secondes du reportage, on oscille toujours entre information (plutôt sérieuse), et images « racoleuses » bourrées de clichés qui ne vont pas forcément faire reculer les préjugés de certains spectateurs.


Le reportage enchaine ensuite sur le projet du CUCS (Contrat d’Union Civile et Sociale, ancêtre avorté du PaCS), et l’interview de Lack Lang. Suivent 7 secondes top chrono parce qu’il faut aller très vite de toutes les revendications (je cite : « Mais pour l’instant il reste encore les points noirs : le désir d’enfant, l’adoption, impossible, les droits sociaux, fiscaux, l’héritage dans le couple, toujours pas reconnus. »). Puis deux témoignages sur l’acceptation des gays et des lesbiennes dans monde de l’entreprise et les maisons de retraites.

La voix off dénonce ensuite la difficulté de s’afficher en public et les préjugés : « Et puis il reste les filles qui n’osent pas forcément la visibilité, et tous ceux qui ne voit les homos que comme des folles ou des drag-queens » (en montrant des drag-queens faisant du french cancan d’ailleurs). Vient ensuite une interview d’un jeune père hétérosexuel qui soutient la manifestation : « Il faut avoir conscience que demain nos enfants peuvent être homosexuels. Donc faut déjà l’accepter au départ. »

FR3 nous a ainsi offert 65 secondes de journalisme.


Et pour conclure, le reportage remontre le côté festif de la manifestation avec de nouveaux drag-queens et hommes musclés au torse nu.

Bon, si on compte, on dénombre donc environ 38 secondes d’images « racoleuses » sur les 122 secondes qu’a duré le reportage, soit 31 % de sa durée. On n’oubliera pas 7 couples visibles, principalement lesbiens, dont 3 qui s’embrassent (ah, l’amour – donc ça je ne l’ai pas mis dans les images « racoleuses » hein !). La Gay pride a été dénommé « marche gay et lesbienne » et « Europride », ça c’est bien. Le mot d’ordre de l’Europride était « gays et lesbiennes : pour une vraie citoyenneté européenne » : personnellement je dirais que cela n’a pas été très clairement dit, donc peu mieux faire.

Quoiqu’il en soit, en deux minutes et demi, le spectateur lambda n’en retiendra que les images sensationnelles de drag-queens, de personnes dénudées. On comprend mieux leurs propos de « provocation, exhibition, limite d’outrage aux bonnes mœurs, limite de la décence, aspects négatifs, affichage de la sexualité, déballage » cités précédemment. Oui, la télévision peut faire des dégâts… et expliquer que 46 % des Français jugeaient la Gay Pride choquante en 1996…

Mais le traitement journalistique de la Gay Pride évolue vers plus de professionnalisme...

Les choses vont toutefois évoluer. Démonstrations avec les journaux de 2000 et de 2006.

L’année 2000. Le sujet (présentation + reportage) dure 2m08s. Vous pouvez consulter gratuitement ce reportage du journal d’Antenne 2 du 24/06/2000 sur le site de l’INA :
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=gay+pride&num_notice=1&total_notices=1

Et tout de suite le ton est donné : la présentatrice, Béatrice Schonberg, indique dans sa présentation que « le cortège de la Gay Pride déambulait cette après-midi dans Paris » et que « parmi les manifestants, et dans une ambiance de carnaval, cette fois-ci des politiques n’ont pas hésité à être en tête du défilé… ». Bon, certes, elle indique que le mot d’ordre est la lutte contre l’homophobie, mais coincé entre une déambulation (parce des manifestants ne manifestent pas, ne marchent pas, ils déambulent, c’est connu) et une ambiance de carnaval, cela ne fait pas très « information sérieuse ».
Mais les choses s’empirent avec le lancement du reportage : il commence par 15 secondes d’images où l’on voit des personnes déguisées, ou travesties, ou en tenue de cuir, quasiment nues, ou en train de se maquiller, etc… Pendant ce temps-là, la voie off indique que « L’extravagance est toujours là. Par provocation, ou simplement pour le plaisir d’un jour de fête ».


Bref, pour faire court, le journal d’Antenne 2 déballe en introduction tout de suite les gros clichés, ce qui ne fait que les renforcer dans la tête de nombreux téléspectateurs, dont certains ont peut-être déjà zappé, ou commencé à commenter les images (ça c’est une spécialité de ma grand-mère par exemple) sur exactement ce que l’on ne veut pas forcément insister le plus (puisque Béatrice Schonberg l’a dit elle-même, c’est une manifestation qui revendique la lutte contre l’homophobie). Et en plus en utilisant des termes qui montrent que la rédaction voit cette Gay Pride d’abord comme un événement festif et extravagant. Donc pour l’instant un quart du reportage est passé et rien n’est fait pour défaire les préjugés.

Ensuite, le reportage montre une ambiance de fête tandis que la voix off introduit enfin le cœur du sujet :
« Une fête aux couleurs gaies, celles du drapeau arc-en-ciel. Et si elle reste festive, la parade est de plus en plus militante et doit avant tout contribuer à lutter contre l’homophobie ». On commence donc à changer de ton pour un fond plus sérieux. Oui enfin, on montre quand même encore une fois deux personnes déguisées juste après hein, mais bon comme elles tiennent des pancartes militantes, c’est pour terminer la transition, hein…


Ce n’est donc qu’au bout de 50 secondes (donc quasiment la moitié du reportage) que commencent des interviews pour expliquer pourquoi les gens manifestent. Et pendant 70 secondes, on voit 5 interviews sur l’homophobie, le combat, les revendications d’égalité des droits, et l’estime de soi. Curieusement, il n’y a pas d’interviews de politiques, alors que la présentatrice avait lourdement insisté sur la présence de Bertrand Delanoë en présentation du sujet. Les journalistes devaient probablement être débordés pour ne pas l’interviewer…


Ce travail enfin réellement journalistique est toutefois un peu gâché par la conclusion en voix off : « La Gay Pride 2000, ce n’est plus être que dans l’extravagance pour exister ; tout comme la société, le mouvement homosexuel a grandi ». Oui parce que c’est connu, si les gays et les lesbiennes manifestaient avant, ce n’était surtout pas pour réclamer des droits, seulement pour faire la fête hein.

Bon, on critique, on critique, mais on sent tout de même qu’un an après le PaCS, il y a une évolution vers moins d’images racoleuses.

En faisant le compte, on dénombre 18 secondes environ sur les 108 secondes qu’a duré le reportage, soit 16 % de la durée du reportage. Soit une division par deux par rapport au reportage précédent. Bon en même temps là les images étaient dix fois plus « racoleuses » alors… La Gay Pride a été qualifiée de « carnaval », « d’extravagant », donc ça ce n’est pas bon. Le thème cette année-là était « l’homophobie est un fléau social » : la voix off le dit, l’interview de la présidente de SOS Racisme aussi, mais après les reportages suivants parlent un peu d’autre chose, mais c’est un peu près clair.


L’année 2006. Le sujet (présentation + reportage) dure 2m03s. Vous pouvez consulter gratuitement ce reportage du journal de TF1 du 24/06/2000 sur le site de TF1 :
http://videos.tf1.fr/video/news/newsthemes/france/0,,3311727,00-preoccupations-politiques-centre-gay-pride-.html

Claire Chazal annonce bien le thème de la manifestation (qu’elle appelle au passage correctement la Marche des Fiertés), à savoir le mariage et l’homoparentalité. Le reportage débute par deux « extravagants », le corps peints de couleurs vives, notre éternel homme papillon (les habitués de la manifestation le voient chaque année), un danseur sur un char torse nu. La voix off commente : « Homos, et fiers de l’être. Les manières de le dire ont été illimitées cette après-midi. Haute en couleurs souvent, bruyante aussi, festive toujours ».

Ensuite le reportage montre des jeunes défilés au rythme de la musique, puis quelques drag-queens. Mais le traitement est totalement différent, comme nous l’indique la voix off : « Comme chaque année, gays, lesbiennes, trans et bi ont défilés sous les fenêtres, près à soutenir n’importe quel regard, et certains (image sur les drag-queens là) ont apporté leur provocation comme une réponse aux discriminations ». Encore plus de surprise lorsque deux sœurs de la perpétuelle indulgence (mais bon les hétéros qui n’y connaissent rien se tromperont et diront drag-queens) sont primo interviewées et secundo pour faire autre chose qu’un simple commentaire sur leurs tenues : « Faut pas oublier les personnes qui sont … pas là, justement ; opprimées, discriminées, fatiguées, malades, ou planquées. » Et là je dis « Woaoua » (ben oui, je vous rappelle que là on est sur TF1 !).


La voix off annonce ensuite le thème de la marche cette année, à savoir le mariage et l’homoparentalité : « Alors durant cette Gay Pride, ils ont demandé l’égalité en 2007 : le mariage, mais aussi l’adoption… ». Puis cela rebondit sur la politique. Des personnages politique de premier plan sont interviewés (François Hollande qui réaffirme la promesse électorale du PS de voter le droit au mariage et à l’adoption s’ils sont élus en 2007 – ainsi que Jean-Luc Romero représentant la droite).


En faisant le compte, on dénombre 26 secondes d’images « racoleuses » environ sur les 93 secondes qu’a duré le reportage, soit 28 % de la durée du reportage. Cela parait plus que le reportage précédent, mais attention, il y a eut très peu « d’extravagants », et 18 secondes ont été prise pour l’interview intéressante des deux sœurs de la perpétuelle indulgence. Ainsi, si on ne comptabilisait pas cette interview, on ne compterait que 8 secondes, soit 8 % de la durée total du reportage. La manifestation a été correctement qualifiée de Marche des Fiertés, même si elle a été aussi appelée Gay Pride. Le thème a été annoncé (« pour l’égalité en 2007 ») et surtout cette fois-ci de manière concrète et à plusieurs reprises sur les thèmes du mariage et de l’homoparentalité.

Pour conclure :

Le traitement journaliste de la Gay Pride par les journaux télévisés s’est ainsi nettement amélioré qualitativement. Des « extravagants » moins présents (donc plus représentatifs par rapport au nombre de manifestants) mais surtout mieux introduits (ce ne sont quasiment plus des objets de foire et de curiosité si vous préférez), une réelle compréhension que la Marche est une manifestation pour réclamer des droits (ce qui était un peu oublié par certains qui n’en retenait que le côté festif), et une réelle et claire annonce des revendications de la marche.


S’il peut moins y avoir de témoignages sur les problèmes rencontrés par les homosexuels, c’est tout simplement que depuis quelques années ce sujet marronnier n’est plus la seule occasion de parler de sujets gays dans le journal télévisé, ces sujets s’invitant désormais à n’importe quel moment de l’année. Tout ceci contribue à effacer peu à peu les clichés, même si cela va prendre du temps, car cela est une évolution récente.

Mais si cela peut permettre de lever des clichés et des réticences, il n’y a pas de quoi lever des sympathies. En fait, d’autres changements ont participé aux changements de mentalités de la société française. C’est ce que nous verrons dans un prochain article…


Petite biographie :

1 ) Le jugement de la Gay Pride par la population
* sondage d’IFOP publié dans le quotidien Le Monde du samedi 22 juin 1996
http://www.ifop.com/europe/sondages/opinionf/homo.asp
* topic d’un forum parlant au début de la gay pride
http://forums.france2.fr/france2/avousdejuger/homosexualite-sujet_3609_1.htm )

2 ) La représentation dans les journaux télévisés.
* reportage dans le journal de FR3 du 28/06/1997 sur le site de l’INA
Cliquer ici pour voir le site
* reportage dans le journal d’Antenne 2 du 24/06/2000 sur le site de l’INA
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=gay+pride&num_notice=1&total_notices=1
* reportage dans le journal de TF1 du 24/06/2000 sur le site de l’INA
http://videos.tf1.fr/video/news/newsthemes/france/0,,3311727,00-preoccupations-politiques-centre-gay-pride-.html

* on peut obtenir des comptes rendus de journaux télévisés sur le site de Média-G :
Notamment pour l’année 2000
- sur TF1 : http://media-g.net/detail.php?id=SZLBCDEXXB
- sur France 2 : http://media-g.net/detail.php?id=MOGEBZYBQB
- sur France 3 : http://media-g.net/detail.php?id=GMSPBAEWEC
- sur M6 : http://media-g.net/detail.php?id=LNMVB0HBJR
- sur LCI : http://media-g.net/detail.php?id=HEWBC0RZKJ
Et pour l’année 2005 (toutes chaines confondues)
http://www.media-g.org/detail.php?id=JJARBOKUOB 
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